Capitaine America

Début des années 40, en pleine seconde Guerre Mondiale.
Le jeune Steve Rogers est un patriote américain farouchement hostile au régime Nazi. Malingre, trop frêle pour faire la guerre, il convainc pourtant par sa motivation les savants d'un projet top-secret de servir de cobaye à une nouvelle expérience très dangereuse visant à créer des surhommes pour combattre l'oppresseur allemand. Avalant le sérum expérimental, Rogers voit alors sa musculature et ses réflexes considérablement évoluer en quelques instants, mais un espion Nazi tue le créateur de la formule, faisant ainsi de Rogers le seul et unique détenteur des pouvoirs fantastiques que celle-ci confère.
Fort des capacités du "projet super-soldat", Steve Rogers reçoit un costume symbolisant l'Amérique, un bouclier indestructible et sous le nom de Capitaine America, incarne les valeurs de liberté et de courage, en luttant partout où on a besoin de lui et aux côtés des alliés... Mais personne ne connait sa véritable identité, Steve Rogers passant aux yeux de son régiment pour un timide soldat. Le jeune Bucky Barnes, ami de Steve, découvre pourtant une nuit le secret de son camarade et le persuade de le laisser lutter à ses côtés sous une autre identité masquée : ainsi nait le duo Capitaine America / Bucky, qui fera trembler l'adversaire.
Leurs ennemis mortels seront Zémo, un scientifique fou dont la cagoule est collée au visage à la suite d'un accident, et surtout Face Rouge, choisi par Hitler lui-même pour incarner la personnification de la terreur partout sur le globe. Un long combat va opposer les défenseurs de la liberté à ces avatars masqués des Nazis, jusqu'à la fin de la Guerre où, peu avant la victoire alliée et tentant de désamorcer un missile lancé vers l'Amérique, Bucky est tué en plein vol et le Capitaine America projeté dans les eaux glacées de l'Antarctique...

Dans les années 60, le corps du Capitaine est retrouvé par un groupe de superhéros, les Vengeurs, composés de l'homme invincible, de Libellule, de la sorcière rouge et son frère Trait d'argent, ainsi que du Géant. Steve Rogers était resté vivant grâce au sérum du super-soldat, en état d'hibernation, et n'a ainsi que peu vieilli. Il va dès lors reprendre du service comme Capitaine America, incarnant à nouveau les valeurs en lesquelles il croit, comme chef des Vengeurs et modèle américain. Il aura fort à faire dans ce monde qu'il ne connait pas et dont il est resté absent plus de 20 ans, d'autant que ses vieux démons le hantent et que ses ennemis diaboliques, Zémo et Face Rouge, sont manifestement toujours vivants et impatients de se venger !

Captain America nait en 1941 sur une idée conjointe de Joe Simon et Jack Kirby, devenant le troisième superhéros de la firme Timely Comics, future Marvel (après la (première) torche humaine -rien à voir avec celle des 4 Fantastiques- et le Sub-Mariner). En cette période de guerre, et avec ce besoin de modèles héroïques incarnant de grandes valeurs, Captain America s'impose ainsi comme une des plus populaires figures de comics de cette époque, même si sa popularité restera en dessous de celle du personnage phare du concurrent DC : Superman.
On trouvait déjà dans cette version les personnages de Bucky et Crâne Rouge, dans des épisodes de propagande où Captain America cassait la figure à Hitler lui-même sur une couverture devenue célèbre ! Après la fin de la guerre, le comics de Captain America s'essouffle et disparait à l'aube des années 50.

En 1964, Kirby et Stan Lee ressortent le personnage de Captain America pour leur nouvelle série : les Vengeurs, et remettent le personnage au goût du jour en expliquant le retour de ce héros de la Seconde Guerre Mondiale : prisonnier depuis la fin du conflit dans un bloc de glace et maintenu en hibernation au fond de l'Antarctique, la résurrection de Cap' et son utilisation dans les temps modernes étaient ainsi justifiées.
Les aventures du héros deviennent passionnantes, tant comme leader des Vengeurs qu'en solo : on nous annonce que Bucky est décédé, Crâne Rouge est toujours vivant, lui aussi ayant survécu à la mort grâce à un gaz spécial qu'il a respiré lors de l'écroulement de sa base, tout comme le Baron Zémo.
Captain America s'impose comme un des superhéros phares et les plus populaires de Marvel jusqu'à aujourd'hui. En 2007, coup de théâtre dans l'univers du comics : Steve Rogers est abattu par un sniper après la tragique saga de "Civil War" qui l'a opposé au gouvernement et son ex-ami de toujours, Iron Man... Naturellement, comme bien souvent chez Marvel, un tel évènement ne reste jamais bien définitif sur de telles icônes de la BD, et Steve Rogers fit son retour quelques temps plus tard.

Le dessin animé chroniqué ici est une des 5 parties de la saga "Marvel superheroes" créée à l'époque par Grantray Lawrence Prod (l'Araignée). Il s'agit essentiellement des planches des comics de Captain America très sommairement animées, et qui reprennent certains des épisodes essentiels des débuts de Captain, de ses origines (revues par Stan Lee) aux retrouvailles 20 ans après avec Crâne/Face Rouge et un duel, apparament final. Chaque épisode était divisé en 3 pour la diffusion, regroupés en un seul pour la version francophone. Le doublage canadien est kitsch à souhait et les fidèles de la version française de la BD s'amuseront des noms québécois (Crâne Rouge devient ainsi Face Rouge par exemple, tout comme Captain est appelé Capitaine cette fois).
On notera une forme de censure : jamais on ne fait allusion aux Nazis, mais juste à "l'ennemi". Hitler est bien montré, mais méconnaissable ! Sans mèche ni moustache ! Le dessin d'origine de Kirby ayant été retravaillé ici. De même, il porte juste le nom de "chef" dans l'épisode concerné.
Ce dessin animé garde une valeur historique pour les passionnés de l'univers Marvel. Ayant été proposé en VHS dans les vidéo-clubs dans les années 80, il est ressorti en intégrale DVD aux éditions TF1 Vidéo. Les comics ont été largement proposés au fil des ans (chez Arédit par exemple) et le Capitaine avait aussi droit à des histoires inédites au début des années 80 dans Télé Junior.

Remerciements à Baghera et son forum sur le doublage québécois.