Fiche technique
Nom original | Contes et Légendes de France |
Origine | France |
Année de production | 1978-1981 |
Production | Giles et ses marottes, FR3 |
Nombre d'épisodes | 12 |
Réalisation | Samuel Itzkovitch |
Chargé de production | Patrice Meyer (1, 2), Philippe Belotte (3, 4, 5, 9, 10, 11, 12), Jacques Pradel (6, 7, 8) |
Scénarii | Many Berthod (1, 2), Pilar Billiet (3, 4, 5), Valérie Viac (6, 7, 8), Lucie Leduc (9, 10, 11, 12) |
Manipulation | Charles Lecoq, Ginette Lecoq, Sabine Lecoq, Thierry Lecoq, Murielle Lecoq |
Textes | Charles Lecoq, Ginette Lecoq |
Direction du son | Gérard Avignon (1, 2), Jean Le Normand (1, 2), Roger Benetrix (3, 4, 5, 6, 7, 8), Jean-Paul Martin (9, 10, 11, 12) |
Montage | Gaby Morotte (1, 2), Bernadette Martin (3, 4, 5), Josette Rauze (6, 7, 8, 9, 10, 11), Anny Goirand (12) |
Cadrage | Daniel Fallot (1, 2, 9, 10, 11, 12), Pierre Millou (3, 4, 5, 6, 7, 8), Philippe Dorelli (3, 4, 5), Pascal Hary (6, 7, 8), Patrick Durand (9, 10, 11, 12) |
Synopsis
C'est un vieux hibou qui connait toutes les histoires. De temps en temps, un voyageur s'arrête, un animal s'entend, et si la ligne est propice, Maitre Hou lui raconte une histoire... c'est ainsi que débute ce recueil télévisé de contes narrés par Maitre Hou, gardien de la forêt et de ses traditions comme il aimait à se qualifier. Du jour où Saint-Agnan promet aux animaux le droit à la parole et où le 17 novembre à la Saint-Agnan les bêtes parlent une fois l'an (Le lièvre de la forêt de Bondy), à un serment qui n'est tenu que le temps que le ventre crie famine et où l'homme se sert de l'animal comme d'un instrument (Le loup pendu), en passant par des enfants qui se joue du diable Ropotou (Les enfants et le diable) ou d'une flute qui se fera l'écho de l'esprit de l'un des fils du roi assassiné par ses frères (La rose de Pimperlé), notre ami rapace, du haut de son arbre perché, prendra plaisir à conter ses histoires où parmi un grand nombre d'entre elles, ceux qui semblent souvent les plus forts ne sont jamais les plus malins.
Commentaires
Contes et légendes de France, comme son intitulé l'indique tout simplement, était une série qui proposait de découvrir ou redécouvrir des contes forts populaires issus de différents terroirs de notre pays tels Les enfants et le diable originaire du Cantal, Le trésor du bûcheron originaire d'Alsace, La rose de Pimperlé provenant des Ardennes, ou encore Le loup pendu issu du pays gascon et dont la structure narrative est très répandue. Parfois certains d'entre eux avaient également des origines plus lointaines ou des points communs comme avec Les deux bossus issus du folklore irlandais, mais aussi japonais (voir notamment la variation mise en images dans le film d'animation de 1929 Kobu-tori / Tarôbee chez les lutins de Yasuji Murata où la bosse est remplacée par une verrue, variante adaptée de nombreuses fois dans l'Archipel, la première en 1918 par Kitayama Seitarô, et bien évidemment dans la monumentale série Manga Nihon Mukashibanashi). On notera encore que le diable Ropotou issu des Enfants et le diable apparaît dans Pipette (également un conte du pays d'Auvergne mais qui ne fait pas parti de cette série) où il joue un rôle assez similaire au dragon du conte Le berger et le dragon issu du Périgord (voir notamment le recueil Contes du Périgord de Claude Seignolle).
Chaque histoire était tournée dans un décor naturel où les marottes, marionnettes à gaine et à tiges, étaient mises en scène. Ainsi la campagne française s'offrait aux regards au travers de ce programme issu des arts du théâtre, à une époque où la télévision avait encore des liens étroits avec ceux-ci. Cette promiscuité avec l'image du terroir était très apaisante dans le cadre de ces histoires, et apportait fort justement une dimension naturellement traditionnelle à celles-ci.
Murielle Lecoq – qui a notamment participé pour cette série à la recherche de ces contes et légendes principalement au Musée National des Arts et Traditions Populaires, à Boulogne (Paris 16e) –, évoque ainsi les différents lieux visités par Giles et ses marottes : Les lieux de tournage ont été la Bourgogne et le Sud de la France. Pour exemple, le bâtiment que l'on voit lors du premier épisode, alors que Maître Hou évoque l'Abbaye de Livry qui par ailleurs à été détruite, est en fait l'Abbaye Notre-Dame de Sénanque dans le Vaucluse. Les décors naturels ont été choisis pour plusieurs raisons : par contraste avec les marionnettes pour donner plus de vie (la télévision ayant souvent un rendu statique et étriqué), d'authenticité, et permettre au spectateur la découverte de différents lieux. Les personnages n'étaient pas doublés, la prise de son ayant été faite sur place, en extérieur. Le tournage a été le même que pour un film (modeste, ça va sans dire)... Pour la petite anecdote, mon fils est né pendant le tournage du dernier épisode qui avait lieu à Reillanne, en Provence, ce qui n'était pas du tout prévu puisqu'il devait naitre à Paris 15 jours plus tard ; sans doute le fait d'être allongée sur un chariot pour les travellings, les trous et les bosses étant nombreux dans la campagne !
La réalisation de ce théâtre de marionnettes télévisé fut confiée dans la totalité de la série à Samuel ''Sam'' Itzkovitch, metteur en scène ayant beaucoup oeuvré pour le petit écran (téléfilms, documentaires...). L'animation quant à la manipulation des marottes et le déploiement de leurs mouvements, de même que leur fabrication, était le fruit de la compagnie Giles et ses Marottes, à savoir Charles et son épouse Ginette qui créèrent cette troupe en 1955. Le Giles du nom de la compagnie vient tout simplement des deux premières lettres composant le prénom de Ginette et des trois dernières lettres de celui de Charles. C'est d'ailleurs sous le nom composé de Giles Lecoq que sera proposée Contes et légendes de France. Leurs enfants – Murielle (administratrice du théâtre de 1986 à 1994), Sabine (comédienne à la Compagnie des Gens depuis 1989), et Thierry – œuvreront à leur coté et seront formés aux arts de la scène, et participeront ainsi à cette série.
Le générique composé sur le hululement répété du hibou, un peu comme pour le coucou de la célèbre comptine Coucou Hibou, avait une sonorité synthétique proche de celle qu'utilisait le musicien japonais Isao Tomita (Uchûsen Shirica, Ginga Shônen Tai, Le Roi Léo, Prince Saphir) pour certains de ses thèmes, et dont justement FR3 utilisera à cette époque pour l'ouverture de ses programmes, sa reprise de L'Arabesque n°1 de Claude Debussy. Certains de ses travaux font échos à ceux entre autres de Teddy Lasry, fils de Jacques Lasry dont les oeuvres que produisit ce dernier avec François Baschet ont souvent été utilisées par Charles Lecoq pour ses spectacles.
Les illustrations musicales accompagnant l'histoire faisaient parfois quelques petits emprunts, comme pour exemple dans l'épisode Toueno tête en l'air où l'on entend le fameux thème composé par Ennio Morricone pour Le Bon, la Brute et le Truand, musique en accord avec l'histoire de Toueno, celui-ci devant se faire plus malin que ceux qui prétendent qu'il est un simple d'esprit, et d'être ainsi comme le bon, plus fort que la brute et le truand.
A la même époque, toujours dans le cadre des programmations de FR3 Jeunesse, d'autres séries seront produites par Giles et ses Marottes telles Dictons et devinettes, Piclune, ainsi que Devinez... le proverbe ? qui sera diffusée d'ailleurs une petite heure avant Contes et légendes de France dans les programmes de FR3 Jeunesse lors des vacances de Noël 1981. On notera également parmi celles-ci, Murielle Lecoq nous en rappelle l'existence, la série Le club des puces dont 16 épisodes furent produits en 1984-85 avec Yves Gautier à la réalisation et Catherine Breton aux scripts. Présenté par une marionnette à l'effigie d'une puce, ce programme se proposait d'offrir une initiation à divers sujets, tel l'ordinateur.
Devenue depuis le Théâtre d'Animation de la Compagnie du Verseau, Thierry Lecoq – avec son épouse Marie-France – poursuit l'œuvre de ses parents (Charles Lecoq s'en est hélas allé en 1994). Spectacles et nombreux ateliers créatifs pour le Jeune Public sont ainsi encore les principales activités de ces artistes et de leurs marionnettes.
Dans un genre narratif proche, en 1982, on retrouvera un autre hibou contant quelques histoires dans Le Petit Echo de la Forêt, de même que le Serpent à Plume ou le Chat Perché feront acte de conteur, ou encore la maman panda dans Tao Tao, dont justement certaines histoires que narrera celle-ci feront parfois échos à celles de Contes et légendes de France. A cette époque d'autres marottes, celle de André Tahon, étaient encore très célèbres dans la petite lucarne... depuis l'art de la marionnette lié à celui du théâtre se fait plus que rare sur cet écran de plus en plus grand, mais aussi de plus en plus plat comme un certain nombre de ses programmes...
Liste des épisodes
01. Le lièvre de la forêt de Bondy (1978, FR3 Marseille) diffusion le 21.12.1981
02. Jean et la vache (1978, FR3 Marseille) diffusion le 22.12.1981
03. L'anneau enchanté (1980, FR3 Lyon) diffusion le 23.12.1981
04. Toueno tête en l'air (1980, FR3 Lyon) diffusion le 24.12.1981
05. Le berger et le dragon (1980, FR3 Lyon) diffusion le 25.12.1981
06. Les deux bossus (1979, FR3 Lyon) diffusion le 26.12.1981
07. Les enfants et le diable (1979, FR3 Lyon) diffusion le 27.12.1981
08. La bourrique, la nappe et le gourdin (1979, FR3 Lyon) diffusion le 28.12.1981
09. Le trésor du bûcheron (1981, FR3 Lyon) diffusion le 30.12.1981
10. Les quatre fils Aymon (1981, FR3 Lyon) diffusion le 31.12.1981
11. La rose de Pimperlé (1981, FR3 Lyon) diffusion le 01.01.1982
12. Le loup pendu (1981, FR3 Lyon) diffusion le 02.01.1982
(ordre de diffusion lors des vacances de Noël 1981)
Remerciements à Murielle Lecoq pour avoir évoqué si aimablement dans le cadre de cet article quelques souvenirs liés à cette série.
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