Diffusions
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 11 mars 1995 (Canal J) |
Rediffusions | 12 mars 1995, 18 mars 1995 (Canal J)
28 février 1998, 1er mars 1998 (Canal J) |
Editions
Sortie en VHS | 1996 (Citel)
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Sortie en DVD | 2003 (Citel - Les trésors de l'animation) |
Synopsis
Alors qu'il s'amuse à gambader et sautiller sur la montagne, une hyène tente de s'approcher du petit chevreau prénommé Shego pour goûter à sa chair, mais la maman de ce dernier veille et repousse le prédateur. L'animal éconduit se rend alors chez le docteur Sabé (un porc-épic) pour se plaindre d'une blessure qu'il s'est faite à l'une de ses pattes arrières et lui demande une ordonnance. Sitôt celle-ci entre ses griffes, il s'empresse d’effacer ce qui y est écrit – excepté le tampon de la patte du docteur comme signature – pour y noter le nom du petit animal qu'il a voulu croquer quelques instants plus tôt. Il va ensuite demander audience au tigre, le grand souverain du royaume des animaux. Celui-ci souffre depuis quelque temps d'un abcès à l'une de ses pattes, ce que savait la hyène qui lui remet l'ordonnance qu'elle prétend avoir été chercher pour lui, et sur laquelle il est recommandé au tigre de se nourrir d'une côte de chevreau pour guérir, la signature du docteur faisant foi. Le tigre ordonne alors à la hyène de lui apporter son « médicament ». Celle-ci, contente d'avoir dupé le félidé, part de suite à la recherche du petit Shego accompagné par quelques chacals aux ordres du souverain.
Ayant retrouvé le petit animal avec sa mère (nommée Shidza dans la version originale), les chacals tentent de s'emparer de lui, mais une fois encore la maman s'interpose et permet à son petit de s'échapper et, après quelque errance dans la montagne, d'être recueillit par le docteur Sabé. Hélas, entre temps, la maman ne pouvant s'enfuir est faite prisonnière, et elle se verra manger à la place du petit Shego si ce dernier reste introuvable au coucher du soleil, ce qui ne dérange en rien la hyène qui par cette manœuvre profitera d'un repas plus important qu'elle n'avait prévu si elle avait pu croquer à elle seule le fragile animal...
» Résumé complet
Commentaires
Le scénario de ce film fut signé par l'écrivain et journaliste Julian Semenovitch Semenov (1931-1993) dont vous pouvez consulter la biographie sur notre site. Ce fut son premier texte écrit pour le grand écran, ce d'après un conte de tradition afghane dont il maîtrisait les langues officielles de ce pays (pachto et dari) suite à leur apprentissage en tant qu'étudiant à l'Institut d'études orientales de Moscou. L'origine de ce conte afghan nous étant inconnu, on ne sait s'il existe une traduction française ou anglophone, et l'on ne sait sur quelle version se repose le scénario de Julian Semenov, ni même si celle-ci se trouve en quelque ouvrage ou recueil de contes. On notera toutefois que ce film évoque avec justesse le proverbe « tel est pris qui croyait prendre » issu de la fable de Jean de La Fontaine Le rat et l’huître, le proverbe étant ici plus proche du sens qu'il exprime par rapport à son utilisation dans la fable qui en fait sa morale. De fait, la hyène qui pensait déguster le chevreau, et faire profiter à ses papilles gustatives le goût de ce petit être, se voit victime de sa propre fourberie et sa langue devenir objet final de convoitise...
Tel le petit Shego, un an plus tard, un autre enfant sur quatre pattes volera au secours de sa mère dans Le Petit Renne courageux de Leonid Aristov et Olga Khodataeva, comme le firent également Jato et Taione dans Une flamme scintille dans l'igloo. Si le danger semble moins présent pour le petit Shego tentant de sauver sa mère, avec l’absence d'un véritable ennemi, il devra tout de même puiser dans ses forces afin d'atteindre à temps le lieu où elle se trouve, et dans son courage pour combattre les dangereuses déclivités de la montagne.
On remarquera également que le tigre, souverain des animaux, préfigure dans sa plastique le personnage de Shere Khan dans la magnifique et fidèle adaptation du Livre de la jungle réalisée par Roman Davydov en cinq courts-métrages de 20 minutes chacun, entre 1967 et 1971. Petr Repkin, qui a œuvré au caractère artistique du Petit Shego et sur quelques autres réalisations de Babichenko, était également directeur artistique sur ces films adaptant les récits de Rudyard Kipling.
Deux ans après Le Petit Shego, et quasiment avec la même équipe, excepté le scénariste, son réalisateur Babichenko dirigera Pervaya skripka (Le Premier Violon, 1958), un charmant court-métrage mettant en scène la difficulté pour une petite sauterelle d'apprendre à jouer du violon malgré son désir de maîtriser l'instrument. Ce film conçu avec une grande finesse dans l’exécution de la direction artistique fut récompensé en 1959 au Festival international d'art cinématographique de Venise, comme le fut deux plus tôt Le Petit Shego.
Comme une grande partie des œuvres du studio Soyuzmultfilm passées entre les mains étasuniennes de Phil Roman et Film by Jove, la musique originale a été remplacée par une autre composition dont les couleurs sont assez semblables aux musiques remplaçantes sur d'autres titres de films d'animation soviétiques adaptés dans la même collection. De même, le générique d'ouverture original animé et présenté par le personnage du perroquet sortant d'un coffret est remplacé dans la version américaine par un simple panneau titre illustré d'une image fixe avec ledit perroquet, sa voix étant conservée pour annoncer l'aventure qui va suivre. En dehors du générique, le film n'a semble-t-il pas souffert de multiples coupes comme sur plusieurs titres édités par Phil Roman, si ce n'est hélas, tout de même et ce malgré sa courte durée, à la fin du métrage où quelques images et plans ont été effacés sans raison apparente, ceux-ci correspondant quand le petit Shego, sautant de rochers en rochers, chute dans un cour d'eau et sort aussitôt de celui-ci pour arriver à temps pour sauver sa mère.
Le Petit Shego fut diffusé sur Canal J, alors qu'il est édité dans le même temps en VHS en France aux éditions Citel, ce accompagné d'Un charmant garçon / Zakoldovannyj malchik de Vladimir Polkovnikov et Alexandra Snezhko-Blotskaya, cela comme le proposait l'édition VHS américaine en 1993 dans la collection « The Animated Classic Showcase ». Dans ses diffusions sur Canal J, les fameux rendez-vous du samedi soir rediffusés le lendemain matin, il était également accompagné d'Un charmant garçon. Puis en 2003, toujours chez Citel, il est présent en une édition DVD avec plusieurs autres titres de cette collection de films soviétiques, mais cette fois-ci le Charmant garçon n'est plus présent à ses côtés. Concernant le synopsis de l'éditeur Citel, il est a signalé que celui-ci fait une erreur en définissant le petit Shego comme un faon, alors que c'est un chevreau.
Nous vous invitons à poursuivre la lecture de cette fiche en prenant connaissance de celle que nous consacrons à la filmographie commentée de Dimitri Babichenko (1901-1991), texte qui apporte un léger regard sur la carrière de cet artiste qui réalisa Le Petit Shego, tout en donnant une idée de la place occupé par ce film dans la carrière de cet artiste, personnalité majeure du studio Soyuzmultfilm.
Merci à markyoloup pour l'identification des voix du doublage québécois.
Doublage
Voix françaises :
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