Fiche technique
Nom original | Lesnye Puteshestvenniki (Лесные путешественники) |
| Les Voyageurs de la Forêt |
Origine | Russie |
Année de production | 1951 |
Production | Soyuzmultfilm |
Durée | 21 minutes |
Réalisation | Mstislav Pashchenko |
Scénarii | Vera Chaplina, Georgi Skrebitsky |
Animation | Vladimir Arbekov, Michael Botov, Roman Davydov, Gennadiy Filippov, Fedor Khitruk, Viatcheslav Kotenotchkine, Grigory Kozlov, Boris Meyerovich, Renata Mirenkova, L. Popov, Nadezhda Privalova, Yuri Prytkov |
Direction artistique | Yevgeny Migunov |
Direction du son | Nikolai Prilutsky |
Décors | Konstantin Malychev, Victor Nikitin, Vera Rodzhero, Irina Svetlitsa, Ye. Tannenberg |
Montage | Lidia Kyaksht |
Direction photographie | Mikhail Druyan |
Musiques | Karen Khachaturyan |
Diffusions
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 25 mars 1995 (Canal J) |
Editions
Sortie en VHS | 1995 (Citel)
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Sortie en DVD | 2003 (Citel - Les trésors de l'animation) |
Synopsis
Au lever du jour, après avoir demandé à ses enfants de faire leur petite toilette du matin, ainsi que quelques exercices de sauts de branche en branche sur l'arbre où ils vivent, Maman écureuil part, comme à son habitude, chercher le petit déjeuner. En attendant son retour, Galopin, l'un des enfants qui ne peut rester en place, décide non pas de continuer à sauter de branche en branche, mais prend son élan pour atteindre un autre arbre, ce qu'il parvient à exécuter tout en faisant l'admiration d'un geai se trouvant là. Galopin, curieux, demande alors à l'oiseau où il vit, et celui-ci que de lui répondre qu'il vient d'une autre forêt, non loin de celle-ci. Galopin, encore très jeune, est quelque peu surpris d'apprendre qu'il existe un autre lieu tout aussi boisé que celui qu'il connaît, sa vision du monde à son jeune âge se contentant de la région qui l'a vu naître. Le geai lui apprend également que la forêt d'où il vient est bien plus grande que celle où vit Galopin, et qu'on y trouve une abondance de nourriture en petits fruits, champignons et autres pommes de pin. L'oiseau alors s'envole un peu plus loin, Galopin parvenant de suite à sauter sur un autre arbre pour le rejoindre et poursuivre la conversation. Mais le geai désire reprendre son chemin ; alors Galopin lui demande s'il peut lui permettre de le suivre encore un peu pour en savoir davantage sur la merveilleuse forêt dont l'oiseau reprend la direction...
Pendant ce temps, Maman écureuil cherche en vain de la nourriture. Elle ne trouve au final qu'une pomme de pin vide qu'elle jette, désappointée, un peu plus loin, et qui retombe sur la tête d'un écureuil gris qu'elle n'avait pas vu, celui-ci se reposant derrière un tronc d'arbre. Cet autre rongeur qui est lui-même à la recherche de quelque nourriture, et n'ayant absolument rien trouvé tout comme elle, lui apprend hélas que la forêt semble ne plus pouvoir nourrir ses habitants. Toutefois, tout en discutant, Maman écureuil découvre un petit champignon encore consommable qu'elle est prête à partager avec l'écureuil gris qui ne l'avait point vu, et ce bien qu'il se reposait tout près de lui. C'est alors qu'un grand silence se fait dans la forêt. Des petites souris affolées et terrifiées arrivent près d'eux en courant et leur apprennent qu'une belette rode dans les parages. De suite, Maman écureuil se précipite dans la direction de ses enfants et les retrouve rapidement, si ce n'est Galopin qui n'est pas encore rentré et que l'on entend à ce moment-là, au loin, appeler au secours, ayant été pris en chasse par ladite belette. Heureusement, sa rapidité lui permet de retrouver son foyer, et Maman écureuil qui ne pouvait crier pour lui indiquer le chemin, pour ne point donner l'occasion à la belette de trouver son nid, se montre à celle-ci pour qu'elle l'a prenne en chasse et l'éloigner ainsi de son habitat. Finalement, malgré une légère blessure à l'une de ses pattes, elle parvient à rejoindre ses enfants, la belette ayant perdu sa trace...
Le lendemain, Maman écureuil apprend à ses enfants qu'ils vont devoir quitter leur forêt pour une autre car la nourriture manque à celle qui les a accueilli depuis leur naissance. Galopin propose alors de prendre la direction que lui a indiqué le geai et, sa maman ne pouvant de suite se déplacer sur une grande distance à cause de sa blessure qui l'incommode quelque peu, il est prêt à partir en éclaireur pour trouver la forêt dont l'oiseau lui a dit le plus grand bien en ses ressources alimentaires. Pour dissiper les doutes de Maman écureuil, un coq de bruyère juché sur une branche, tout près de là, dit à celle-ci que son enfant est fort capable de réussir dans cette entreprise, ayant notamment pour lui sa rapidité. Sur l'insistance de son enfant, Maman écureuil se résout à le laisser partir le ventre vide sans emporter aucune nourriture, et le temps de l'y autoriser, Galopin est déjà loin...
» Résumé complet
Commentaires
Les Voyageurs de la forêt est l'un des grands chefs-d’œuvre de Mstislav Pashchenko (1901-1958) dont la manifestation de la nature, de la faune à la flore, touche à une représentation de celle-ci sous un aspect d'un romantisme d'une finesse soutenue, que cela soit dans la forme ou les couleurs qui lui sont données. En cette perspective esthétique, ce court-métrage est proche des travaux alors réalisés par Alexander Trussov pour les films de Leonid Amalrik et Vladimir Polkovnikov (comme Krepysh en 1950, Vysokaya Gorka en 1951) où un certain naturalisme des paysages tend à une sublimation de la nature.
Mstislav Pashchenko retournera en forêt l'année suivante avec le court-métrage qu'il écrit et réalise Neposlushnyj Kotenok (Le chaton désobéissant, sorti en 1953). La musique y est composée comme pour Les Voyageurs de la forêt par Karen Khatchatourian (1920-2011, neveu du célèbre Aram Khatchatourian), et l'aspect attendrissant des jeunes animaux représentés cotoie les amusantes scénettes montrant ces derniers dans leur traversée du milieu forestier. En cet ouvrage, pour morale à l'histoire, le petit chaton qui avait quitté le doux foyer de sa jeune maitresse, ce après quelques réprimandes, trouvera au final le réconfort en ce même et si doux foyer après avoir subi quelques menus dangers avec ses nouveaux amis. Galopin a un parcours relativement similaire dans Les Voyageurs de la forêt, et même s'il quitte son nid pour un autre après son grand voyage, il s'agit toujours de son foyer puisque qu'il est à nouveau avec sa famille.
Quelques années plus tôt, dans le magnifique concert de Mashenka – Mashenkin Koncert – en 1948, dont le rêve est comme celui du Noël de Karel Zeman en 1946, où une petite fille fait vivre ses jouets en ses songes, Mstislav Pashchenko a réalisé une oeuvre d'une autre grande poésie où la couleur est encore d'une extrême réussite, et ce du en partie à quelques artistes ayant oeuvré peu après sur Les Voyageurs de la forêt. Parmi les messages du film, la poupée représentant un petit homme de couleur prénommé Tom fait directement référence à un afro-américain qui, de la tristesse de vivre en son pays, va retrouver la joie auprès de la petite fille russe, et donc de l'URSS, une scène montrant notamment la diversité des ethnies pouvant vivre ensemble en Union Soviétique (ce alors même que certaines peuplades sur ce vaste territoire étaient contraintes à la russification). Il réitérera de la sorte sur deux films coréalisés avec Boris Dezhkin mêlant jouets dans un magasin et sport avec du football et du water-polo, à savoir Neobyknovennyj Match (Un match extraordinaire) en 1955 et sa suite Starye Znakomye (De vieux amis) en 1956, avec encore quelques peintres issus des Voyageurs de la forêt pour le premier, et pour lesquels Karen Khatchatourian compose à nouveau des partitions très entrainantes.
Parmi encore ses autres travaux majeurs, Mstislav Pashchenko réalisa également deux contes hivernaux dont la direction artistique fut le fait de Yevgeny Migunov, celui-ci ayant signé également celle des Voyageurs de la forêt, ces deux films étant : Pesenka Radost (La Chanson de la joie) en 1946, qui influencera beaucoup Une Flamme scintille dans l'igloo, ainsi que Kogda Zazhigayutsya Elki (Quand l'Arbre du Nouvel An s'illumine) en 1950, écrit par Vladimir Suteev (qui reprendra quelques éléments de cette histoire pour son Postier de neige) et dont la musique fut composée déjà par Karen Khatchatourian. Ce dernier signera d'ailleurs la musique du moyen-métrage Cipollino, le petit oignon sorti en 1961 sur un scénario de Mstislav Pashchenko mort trois ans plus tôt (après avoir coréalisé avec Boris Dezhkin et Dimitri Babichenko le court-métrage musical Privet druz'yam! (Salut les amis !) où l'on pouvait notamment y entendre chanter Yves Montand : voir à ce propos la biographie de Babichenko).
Cipollino, le petit oignon, cette ultime oeuvre du réalisateur et scénariste dirigée par Boris Dezhkin, adaptant le récit pour la jeunesse écrit en 1951 par l'italien Gianni Rodari (traduit en France sous le titre Les Aventures de Tit'Oignon), fut également diffusée sur Canal J en 1995 et 1997, toujours en passant par la collection conçue par Film Roman et Film by Jove. Karen Khatchatourian reprendra cette histoire dix ans plus tard pour en faire un ballet.
Un an après la sortie du film, en 1952-53, l'histoire des Voyageurs de la forêt fut publiée sous la forme d'une nouvelle (le scénario du film) dans un recueil titré Filmy-Skazki (Les Contes du Cinéma) pour les éditions moscovites Goskinoizdat, ouvrage composé de nombreux autres récits ayant été écrits et mis en forme pour le cinéma d'animation soviétique comme Volshebnyj j magazin (La boutique magique, 1953) de Leonid Amalrik et Vladimir Polkovnikov ou Neposlushnyj Kotenok (Le chaton désobéissant, 1953) de Mstislav Pashchenko. Puis, en 1972, c'est sous le format italien d'un album jeunesse (Ed. Byuro Propagandy Sovetskogo Kinoiskusstva) que fut éditée cette oeuvre avec, à l'écrit, la scénariste dudit court-métrage Vera Chaplina (1908-1994, écrivain animalier pour la jeunesse), et aux dessins le directeur artistique qui lui avait donné forme sur les écrans, Yevgeny Migunov (1921-2004, il a beaucoup oeuvré dans l'illustration éditoriale et a notamment illustré des romans de Kir Bulychev dont ceux de sa célèbre Alice). Cet album, qui fut édité également en 1975 en Estonie, fut réédité en 1995 aux éditions moscovites Marshmallow-M (consultable sur ce PDF).
A noter encore que Vera Chaplina avait co-écrit le scéanrio des Voyageurs de la forêt avec Georgy Skrebitsky (1903-1964), autre célèbre écrivain animalier et naturaliste avec qui elle collabora à plusieurs reprises dont, une nouvelle fois pour l'animation, en 1954, avec Dans la forêt profonde / V Lesnoj Chasche réalisé par Alexander Ivanov et Lev Pozdneyev dans des tons narratifs et esthétiques relativement similaires à ceux des Voyageurs de la forêt. Ce court-métrage diffusé également sur Canal J en 1996, et sorti un an plus tôt en VHS chez Citel, encore au travers de la traduction / adaptation américaine, fut lui aussi édité, comme Les Voyageurs de la forêt, sous la forme d'une nouvelle en 1954, en un autre recueil semblable au précédent évoqué il y a quelques lignes, portant d'ailleurs le même titre Filmy-Skazki (Les Contes du Cinéma) pour les éditions moscovites Iskusstvo, ouvrage où l'on pouvait lire également le récit de Neobyknovennyj Match (Un match extraordinaire) cité plus haut, La Petite Fleur Ecarlate ou encore L'Antilope d'Or.
Comme pour la majorité des oeuvres d'animation soviétiques traduites et adaptées aux États-Unis via Film Roman et Film by Jove – par Lois Becker et Mark Stratton sous le titre Forest Travelers pour le film concerné ici –, et sur laquelle repose la version française québécoise, la musique originale de ce court-métrage composée par Karen Khatchatourian fut remplacée par une autre composition. De même, de 21 minutes, le film perd deux à trois minutes de métrage dont une entière consacrée à la rencontre de Galopin avec un autre rongeur, juste avant qu'il ne découvre la forêt du geai ; les autres coupures étant faites au travers de quelques scènes comme celle un peu écourtée où Maman écureuil est poursuivie par la belette, ou encore pendant la tempête. De tout cela, peu de commentaires à faire, si ce n'est, comme à l'accoutumée, une certaine consternation...
Lors de sa diffusion sur Canal J, en soirée, le samedi 25 mars 1995, le film Les Voyageurs de la Forêt fut accompagné – comme d'habitude concernant cette programmation consacrée à la collection de Film by Jove – par d'autres courts-métrages d'animation du studio Soyuzmultfilm, à savoir La Légende des Maures / Legenda o Zaveschanii Mavra (1959) de Mikhail Tsehanovsky et Vera Tsekhanovskaya, d’après Les Contes de l'Alhambra de Washington Irving, ainsi que Le Géant qui voulait être seul / Velikan-egoist (1982) de Natalia Golovanova, alors que pour sa première édition en VHS, il partageait l'espace magnétique avec Les Aventures d'une Fourmi / Puteshestvie murav'ya (1983) de Eduard Nazarov et Le Fantôme de Canterville / Kentervil'skoe prividenie des soeurs Brumberg d'après l'oeuvre d'Oscar Wilde ; des oeuvres que nous tenterons également de commenter en ce site.
Merci à markyoloup pour l'identification des voix.
Doublage
Voix françaises :
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