Fiche technique
Nom original | Zô no inai dôbutsuen (象のいない動物園) |
| Un Zoo sans Eléphant |
Origine | Japon |
Année de production | 1982 |
Production | Group TAC, Nippon Herald |
Durée | 79 minutes |
Auteur | Ren Saitô |
Réalisation | Tsuneo Maeda |
Production | Hiromitsu Furukawa, Atsumi Tashirô |
Scénarii | Ren Saitô |
Animation | Akio Hosoya, Shunsuke Eguchi, Takamitsu Yukawa, Nobuko Abe, Dai Yagi, Kazuhiko Miyoshi, Hiroshi Dobashi, Junji Kobayashi |
Chara-Design | Shinji Nakajima |
Direction artistique | Shizue Tanaka |
Décors | Hideo Koide, Naoto Yokose, Mitsuyo Kobayashi, Tomie Akiho, Yumi Watanabe |
Layout | Minoru Aoki |
Chef coloriste | Haruko Baba |
Montage | Masashi Furukawa |
Musiques | Kawachi Kuni |
Synopsis
Cette histoire se passe au Japon en 1949, juste après la seconde guerre mondiale. Un enfant pauvre de 12 ans, Hidé, vit dans une cabane de fortune sous un pont avec sa sœur, Miyoko, âgée de 6 ans, et leur petit chien. Tous deux ont perdu leurs parents durant les bombardements, événement qui les a évidemment traumatisés, mais ils peuvent heureusement compter sur l’aide de leur voisin, M. Ikeda, et d’un petit cireur de chaussures, Tomo, qui partage souvent avec eux la nourriture qu’il a acheté grâce à son travail. Alors que Miyoko attrape froid, Hidé lui fait la promesse de l’emmener au zoo de Ueno lorsqu’elle sera guérie. En effet, il avait visité ce zoo avec leurs parents du temps où ceux-ci étaient encore en vie mais sa petite sœur n’était pas encore née à l’époque. De tous les animaux, c’était l’éléphant qui l’avait le plus impressionné et il a hâte de le montrer à sa sœur. Mais hélas, le jour où les deux enfants se rendent au zoo, ils découvrent avec surprise que les éléphants ont été remplacés par une reproduction en carton !
Furieux de ne pas pouvoir montrer le vrai éléphant à sa sœur, Hidé détruit sa reproduction. Devant son énervement, Sankichi, l’employé du zoo chargé de veiller sur ces mammifères, vient pour discuter avec lui. En premier lieu, il lui raconte comment il s’est occupé de Tonkey (l’éléphant qui avait tant marqué Hidé se nomme ainsi) depuis son arrivée au zoo, y compris lorsque celui-ci est tombé malade, montrant ainsi au petit garçon son attachement à l’animal. Puis il lui révèle la terrible vérité : à cause de la guerre, la mairie de Tokyo a donné l’ordre d’abattre tous les animaux jugés dangereux (les lions, les ours et les éléphants). En effet, outre le problème des restrictions de nourriture, la mairie redoutait que les animaux ne s’échappent dans un mouvement de panique si un raid aérien se produisait à proximité du zoo. Les animaux en liberté auraient alors causé un grande trouble parmi la population. La mairie avait bien promis de remplacer tous les animaux lorsque la guerre serait terminée, tous les employés du zoo étaient néanmoins révoltés par cette décision. Malgré tout, ils savaient qu’ils devaient obéir à ces ordres...
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Commentaires
Ce film est l’adaptation d’un court roman sorti la même année au Japon (1982) et en France quelques années plus tard chez "l'école des loisirs". L’auteur est Ren Saito, un Coréen dont la famille est venue habiter au Japon lorsqu’il avait 5 ans, et à qui l’on doit de nombreux livres pour enfants mais aussi des scénarios de films et des pièces de théâtre. Les illustrations sont de Ryuhei Kisamori, dont on ne connait aucun autre travail. Le film a quant à lui était réalisé par Tsuneo Maeda, qui fera 9 ans plus tard un autre long-métrage autour d’un animal menacé par les hommes : Le Loup Blanc. Un zoo pour éléphant prend quelques libertés dans les faits historiques (c’était déjà le cas dans le roman), et s’attarde sur l’agonie de Tonkey sans montrer la mobilisation des enfants qui ont réclamé après la guerre la venue d’un autre éléphant au zoo de Ueno. Dans le film, on donne l’impression que le premier ministre a offert Indira de manière spontanée alors qu’en réalité c’est parce qu’il avait été touché par les lettres des 1500 enfants qui lui avaient écrits.
Bien qu’il s’adresse aux enfants comme L'oiseau bonheur (qui montre aussi les horreurs de la guerre mais en traitant des ravages de la bombe atomique), on s'étonne tout de même que le film se montre si cruel, au risque d'être trop éprouvant pour le public visé. Quant aux adultes, même s’ils verseront aussi une larme devant la tragédie de Tonkey, ils n’y trouveront sans doute pas autant d'intérêt que pour Gen d'Hiroshima ou le célèbre Tombeau des Lucioles, dont la réalisation est bien plus marquante (d’autant que les graphismes d'Un zoo pour éléphant sont assez grossiers). A noter que la version française a conservé les noms japonais - ce qui paraîtrait une évidence vu le contexte de l’histoire mais qui ne l’était pas à l’époque où le film est arrivé en France.
Ren Saito n’est pas le seul auteur japonais ayant écrit autour de cette histoire qui avait beaucoup choqué les Japonais à l’époque tant il semblait que le maire de Tokyo avait agi par zèle, en tuant certains animaux du zoo alors qu’ils ne représentaient pas (encore) de danger, sans compter l'agonie imposée par la privation de nourriture qu’on pourrait pu éviter. Dès 1951, "Fidèles éléphants" ("Kawaisôna Zô" en VO) de Yukio Tsuchiya relatait ce terrible épisode. Ce roman est paru en France aux éditions les 400 coups. Pour en savoir plus sur l'histoire de Tonkey, nous vous invitons à lire cet article très complet en anglais : www.japanfocus.org
Attention à ne pas confondre Un zoo pour éléphant avec L'éléphant ("Prosze slonia" en VO), dessin animé polonais édité à la même époque en VHS (on le trouve aussi sous le titre "Jojo la gaffe" ! ) qui raconte l'histoire d'un éléphant vivant dans une famille en tant qu'animal de compagnie.
Bien que, dans toute la francophonie, seuls les Québécois ont bénéficié d'une diffusion télévisée de ce film d'animation, en France le titre a eu droit à pas moins de cinq éditions vidéo différentes ! Un zoo pour éléphant est ainsi sorti sous les titres Ballade au Zoo, Tonkey le petit éléphant et Tonkey l'Éléphant Magique. Ce dernier titre, issu de l'éditeur Magic Home Video, est pourvu d'une jaquette tout à fait mensongère. En effet, on y voit l'affiche d'un film asiatique en prises de vues réelles. Par conséquent, rien ne laisse présager que le vidéogramme contient bel et bien l’œuvre animée dépeinte ici, si ce n'est la mention « Collection dessins animés », sous le titre. Notons aussi que plusieurs de ces VHS mettent en avant, sur leur jaquette, le nom du réalisateur (l'origine nippone du film n'est donc pas cachée comme c'était souvent le cas à l'époque) mais en l'orthographiant incorrectement Kôsei Maeda.
Doublage
Voix françaises :
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