Fiche technique
Nom original | Rupan sansei: Babiron no Ogon Densetsu (ルパン三世 バビロンの黄金伝説) |
| Lupin III - La légende de l'or de Babylone |
Origine | Japon |
Année de production | 1985 |
Production | Tôhô, Tokyo Movie Shinsha, NTV, YTV |
Durée | 100 minutes |
Auteur manga | Monkey Punch |
Réalisation | Seijun Suzuki, Shigetsugu Yoshida |
Assistant-réalisation | Rokô Ogiwara |
Production | Tetsuo Katayama, Hisashichi Sano, Hidehiko Takei |
Producteur exécutif | Yutaka Fujioka |
Scénarii | Yoshio Urasawa, Atsushi Yamatoya |
Story-boards | Shigetsugu Yoshida, Tameo Kohanawa, Hidetoshi Owase |
Animation | Tsukasa Tannai, Shôjurô Yamauchi, Yasuchika Nagaoka, Kei Hyodo, Hidetoshi Ômori, Toshiyuki Kubooka, Hideaki Sakamoto, Eiichi Endô, Seiji Muta, Kôichi Maruyama, Yoshinobu Michihata, Kitaro Kôsaka, Hirotsugu Kamazaki, Don Abe, Chusuke Fukuda, Umanosuke Iida, Yasuhiro Seo, Takahiko Shôbu, Saburô Takada, Satoshi Utsunomiya, Tsukasa Abe, Sayuri Matsumoto, Jirô Tanaka, Masato Satô |
Chara-Design | Yûzô Aoki, Tatsuo Yanagino, Hidetoshi Owase |
Direction de l'animation | Yûzô Aoki, Tatsuo Yanagino, Hidetoshi Owase |
Direction artistique | Tsutomu Ishigaki |
Direction de l'écriture | Jun'Ichi Iioka, Hiroyuki Onoda |
Décors | Yukihiro Shibuya, Yoshinori Hirose, Kimiko Yazu, Mamoru Kanno, Hiroyuki Mitsumoto, Keisuke Satô, Kyôko Sugimoto, Toshinaga Tokunaga, Kazutoshi Shimizu, Hiromasa Ogura, Jinzaburô Kaiho, Aiza Ishigaki, Mutsuo Koseki, Yûko Matsûra, Katsu Hisamura, Kiyomi Ôta, Hiromi Morikawa, Mayumi Mizukado |
Chef coloriste | Junko Itô, Ritsuko Utagawa |
Montage | Masatoshi Tsurubuchi |
Direction photographie | Hajime Hasegawa |
Musiques | Yûji Ohno |
Adaptation française | Rosine Martin-Wortemann |
Direction de doublage | Philippe Ogouz |
Editions
Sortie en DVD | 07 juillet 2005 (IDP) |
Synopsis
Les nouvelles aventures du célèbre Edgar de la Cambriole (Lupin III) l’amènent à remonter jusqu’à la mystérieuse Tour de Babel où serait caché un fabuleux trésor !
Aidé de ses compères Jigen, Goemon, Magali (selon la situation financière des hommes qui la courtisent !) et de Rosetta, une étrange vieille femme qui semble avoir vécue pendant des centaines d’années, ses investigations le mène tour à tour dans les bas-fonds de New York ou dans le désert brulant de Babylone... Mais il a à ses trousses Marciano, l’impitoyable parrain de la mafia new-yorkaise, et l’inspecteur Lacogne, plus décidé que jamais à mettre la main au collet du gentleman cambrioleur d'autant qu'il est entouré cette fois des intrigantes mais empoisonnantes Miss Interpol...
Commentaires
Troisième adaptation cinématographique du roi de la cambriole, cet opus est souvent considéré comme étant l’un des moins réussis de la franchise.
Après la sortie du Le château de Cagliostro, le studio TMS proposa à son réalisateur, Hayao Moyazaki, de réaliser le prochain film, mais celui-ci déclina, recommandant à la place Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Lamu : Beautiful Dreamer...), alors considéré comme une étoile montante de l'animation japonaise.... Il accepta immédiatement, s'investissant corps et âme dans la conception d'un film promettant une direction artistique hors du commun (il prévoyait notamment des décors aux dessins très réalistes). Il s'entoura de personnes appelées à devenir des grands de l’animation japonaise, notamment Hideaki Hanno (Evangelion), Yoshitaka Amano (concepteur graphique de la franchise Final Fantasy), Hiroyuki Kitakubo, Koji Morimoto...
Enfin, le scénario de départ laissait présager un récit étrange, onirique, laissant la part belle à la réflexion et aux scènes contemplatives, le réalisateur tenant à se réapproprier la série originale telle que le fit Miyazaki. En voici un résumé dans les grandes lignes, tel que Oshii le racontera dans diverses interviews :
L'histoire débute par le suicide d'un architecte fou ayant conçu une réplique de la Tour de Babylone en plein centre de Tokyo.
Nous retrouvons un Lupin désœuvré et ayant perdu toute motivation à voler quoique ce soit. Il rencontre alors une mystérieuse jeune fille, qui dit être la petite-fille de l'architecte et qui lui demande de s'introduire dans la Tour afin d'y voler ce qui pourrait être le squelette fossilisé d'un ange. Selon la légende, ce squelette serait un artefact permettant de franchir la frontière entre le monde réel et l'irréalité.
Lupin réussit son coup mais son vol provoque la destruction de Tokyo. Plusieurs révélations nous sont faites : 1) L'explosion de Tokyo n'a pas eu lieu (ça n'était qu'une illusion). 2) La jeune fille commanditaire de notre héros est en réalité un ange attirant les êtres humains dans la tour afin de les assassiner moqueusement. 3) Le squelette d'ange était du plutonium. 4) Enfin, Lupin n'est apparut qu'indirectement dans l'histoire : chaque fois qu'il était présent physiquement, il s'agissait de Jigen, Goemon ou Fujiko se déguisant tour à tour en lui. Le script se termine sur une scène se déroulant en Inde, dans laquelle Fujiko, qui a enquêté durant tout ce temps sur l'identité de la jeune fille, se trouve face à ce qui pourrait être sa sépulture...
De nombreuses personnalités du studio désapprouvèrent le scénario et le parti pris de Oshii, qui n'avait rien d'un grand divertissement d'été, et le réalisateur fut donc évincé du projet.
Malheureusement, la Toho avait déjà annoncé en grandes pompes la sortie d'un 3ème film, qui dut être produit dans l'urgence. Ils profitèrent alors d'une pause dans la production de la 3ème série TV (dans laquelle Lupin porte une veste rose et qui reste inédite chez nous), lorsque la chaine Nippon TV diffusa du baseball pendant deux mois. Le film tel que nous le chroniquons ici fut donc réalisé durant ce court délai, ce qui explique son rendu final (à titre de comparaison, il fallut 7 mois pour finaliser le film précédent) : l’animation est médiocre (il n’y a aucune comparaison avec Le château de Cagliostro, le précédent film), les couleurs flashy, le chara-design un peu brouillon (sans doute pour se rapprocher du trait de l'auteur, Monkey Punch ?) et surtout le scénario est très décousu, partant parfois dans tout les sens, de nombreux éléments semblant surgirent de nulle part et l’humour cartoonesque plus prononcé que d‘habitude ayant de quoi désorienter. De plus, Marciano, le méchant principal, manque de charisme face à ceux des deux précédents films, et le personnage de Rosetta peut s’avérer soit sympathique, soit agaçante selon le spectateur.
Mamoru Oshii fut quant à lui très frustré par son éviction et réalisera dans la foulée Tenshi no Tamago/ L’œuf de l’ange (inédit en France), un film contemplatif à l’aspect graphique conforme à ce qu’il voulait faire dans Lupin III (c'est d'ailleurs Yoshitaka Amano qui a signé le character design).
A noter que le réalisateur réutilisera plusieurs éléments de ce scénario abandonné pour ses futurs films, notamment Patlabor 1 et 2. Il reviendra sur la licence trente ans plus tard pour écrire quelques épisodes de la série Lupin III : Part 6.
Si on passe outre ses évidents défauts, le film regorge d’idées, notamment le partenariat entre Lacogne et les Miss Interpol qui est amusant et le personnage de Kowalski, le méchant en second, est un personnage charismatique et réellement menaçant (notamment dans les scènes où il se sert de son "Tue-mouche de la mort"). De plus, les séquences d’actions ont une mise en scène dense et nerveuse.
La bande-originale de Yuji Ohno est, comme toujours, remarquable, très jazzy et toujours aussi exotique, et, années 80 oblige, le synthétiseur est de mise, pour un résultat agréable à l'oreille.
La version française (qui réunit les voix de Lupin et de Magali de la série de 1977) est très bonne et si certains comédiens en font des tonnes ça ne dénature pas le film, au contraire cela participe à l’aspect décalé du film.
Ce point de l’histoire de la production chaotique du film peut être une explication à l’aspect souvent bâclé du film tel que nous le connaissons. Cependant, si cet Or de Babylone est loin d’être le meilleur film de la saga, il peut être malgré tout divertissant (parfois même involontairement...).
A noter que l’un des réalisateurs du film, Seijun Suzuki, est plus connu pour son travail dans le cinéma live au pays du soleil levant (c'est d'ailleurs l'unique film d'animation qu'il a réalisé), où il a popularisé les films mettant en scène des yakuzas (les scènes avec les méchants semblent directement renvoyer à ces films) et influencé des cinéastes très célèbres dont Quentin Tarantino.
Doublage
Voix françaises (Studio Charcot) :
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Sources :
Générique de fin
Magazines d’époque et interviews de Mamoru Oshii
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