Fiche technique
Nom original | Les Fabuleuses Aventures du Légendaire Baron de Munchausen |
Origine | France |
Année de production | 1978 |
Production | Films Jean Image, Films A2 |
Durée | 1h18 |
Auteur roman | Gottfried Bürger |
Réalisation | Jean Image |
Scénarii | France Image |
Direction de la production | France Image |
Animation | José Abel, Denis Boutin, Olivier Bonnet, Jean Gillet, Maurice Giacomini, Jean-Pierre Jacquet, Guy Lehideux, John McGuire, Jørgen Myller, Jean-Claude De Ridder, Jean-Pierre Sornin, Jean-Pierre Tardivel, Laurence Framarzi, Aline Vacchia |
Chara-Design | Gabriel Simon, Denise Blanc, Jacqueline Gelot, Brigitte Loeb |
Décors | Enrique Gonzalez |
Couleurs | Jocelyne Darbonnens, Denise Blanc, Gilles Chataignier, Jean-Luc Daniel, Lucienne Fouet, Marie-Pierre Fouet, Jacqueline Gelot, Brigitte Loeb, Fanny Poulard, Gabriel Simon, Gisèle Trouillot |
Musiques | Michel Legrand |
Gén. VF interpreté par | Dominique Paturel |
Chansons | Danielle Licari |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 24 octobre 1979 |
1ère diffusion hertzienne | 25 décembre 1981 (TF1) |
Rediffusions | 16 mai 1985 (TF1) |
Synopsis
Personnage fabuleux et fantastique, le Baron de Munchausen a coutume de réunir ses amis pour leur raconter d'extraordinaires aventures, telles que celles du lièvre à huit pattes, du cerf qui voit pousser un cerisier entre ses bois ou des canards attrapés avec des morceaux de lard. Un jour, son roi le charge de porter un inestimable cadeau au Souverain du Trukesban ; il part aussitôt, chevauchant un superbe alezan capable de voler et de surmonter ainsi tous les obstacles. En chemin, il rencontre ceux qui deviendront ses fidèles compagnons : Cavallo, plus rapide que le vent ; Hercule, plus fort que l'Hercule de la mythologie ; Ouragane dont le souffle surpasse celui d'un ouragan et Jécoute qui peut entendre même l'herbe pousser. Avec tous les honneurs au Trukesban, le Baron manque d'y laisser sa tête pour avoir perdu un simple pari. Sauvé de la décapitation par ses compagnons, il est fait prisonnier par des bandits. Il s'échappe de sa prison grâce à l'irruption d'un boulet de canon qu'il enfourche. Tombé au fond de la mer, il a la vie sauve grâce à Sirèna, jolie princesse des Abysses, qui le dépose, sur ordre de Neptune mais à regret, au milieu de l'océan. Un bateau hollandais le recueille avant qu'une gigantesque baleine avale le tout. Avec l'aide d'Ouragane, le Baron et ses amis s'échappent du ventre du cétacé où nombre de bateaux restent captifs. Mais ils sont attaqués par une bande de vautours à deux têtes...
Commentaires
Connu pour ses histoires fantasques, Karl Friedrich Hieronymus, Baron de Münchhausen, a bel et bien existé (1720-1797). Officier allemand à la solde des Russes, il combattit les Turcs en 1740. Certainement nostalgique de ses exploits, il s’amusa à les raconter avec force dithyrambes à ses amis. Et dans un premier temps, Rudolph Erich Raspe a recueilli puis ordonné tous ces récits publiés en anglais en 1785. C’est ensuite à l’écrivain allemand Gottfried Bürger qu’on doit, plus qu’une traduction, un remaniement de ces histoires qui paraissent en 1786.
Avec un tel matériau empreint de fantaisie baroque, il était logique que l’animation s’empare de cette figure singulière qui sera traitée en dessin animé par Daniil Cherkes en 1929 mais aussi en court-métrage de stop motion par Anatoly Karanovitch en 1967, ou encore en long-métrage hybride par Karen Zeman en 1962 avec Le Baron de Crac.
Jean Image, le réalisateur de dessin animé français le plus prolifique dans le domaine du grand et du petit écran, souhaite couronner ses presque 30 ans de carrière en dédiant un film à ce personnage qui l’a longtemps fait rêver durant son enfance avec ce même souci de ne pas retomber dans des sujets déjà traités par Walt Disney. Son baron, avec sa gueule de casse-noisettes, rappelle les illustrations de Cami, qui avait aussi traité le sujet, mais dans un livre et une optique radicalement différentes. Pour cela, il réunit ceux qu’il considère comme sa meilleure équipe d’animateurs ainsi que le compositeur Michel Legrand après avoir été marqué par la musique de La Flûte à Six Schtroumpfs.
Malheureusement, ce film qui devait être l’accomplissement de la carrière de Jean Image va devenir à son corps défendant le symbole de la précarité du dessin animé français durant la fin des années 1970 : le 1er décembre 1977, le tournage du film est perturbé par une grève partielle reconductible des animateurs dénonçant de mauvaises conditions de travail. Lorsque l’équipe apprend le licenciement d’un de leurs collègues 4 jours plus tard, la grève devient générale.
Le syndicat CGT des Techniciens de l’Audiovisuel est mobilisé, les grévistes distribuent des tracts à la sortie des studios et des festivals, pointant du doigt – outre le licenciement de leur camarade – l’absence de contrat après six mois de travail, le cumul des fonctions et la loi Barre de juin 1977 sur les emplois jeunes qui fait que les apprentis n’ont ni garantie d’emploi à la fin de leur stage ni droit de grève. Les médias relaient l’affaire, dont le journal Charlie Hebdo qui signe le 15 décembre un article à charge contre Jean Image intitulé Les forçats du cellulo… la veille de la négociation des grévistes face à l’intéressé qui, furieux, juge l’article ordurier et menace de faire achever le film à l’étranger – chose légalement impossible à ce stade. Le 20 décembre, la CGT parvient à un accord avec la direction : l’animateur est réintégré, les salaires augmentés de 10 %, les fonctions définies et les contrats régularisés. Le reste du tournage se poursuivra sans encombre et le film sortira en 1979 où il sera primé au Festival international du film de Moscou.
Si l’animation reste simplifiée avec un usage intensif des cycles de mouvements (comme souvent chez Jean Image) et que la narration enchaîne les péripéties de façon abrupte, on retrouve malgré tout la candeur et la fantaisie poétique si chères au réalisateur. Le tout est porté par la musique de Michel Legrand qui propose des chansons mémorables, entre la musique du générique d’ouverture interprétée par Dominique Paturel qui fait la voix du Baron et la complainte de la sirène chantée par Danielle Licari. Le succès du film sera en tout cas suffisant pour qu'une suite voit le jour avec les mêmes héros, intitulée Le Secret des Sélénites.
Doublage
Voix françaises :
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Sources :
http://www.afca.asso.fr
Philippe Struve, Grève Jean Image, Banc-Titre n°3, 1978.
Pons de Vailhauques & Rivoire, Image pas sage, Fantasmagorie n° 13, 1978.
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