Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 24 septembre 1952 |
1ère diffusion hertzienne | 25 décembre 1986 (Antenne 2 - Récré A2)
|
1ère diffusion francophone | 31 décembre 1984 (TSR)
|
1ère diff. Cable/Sat/TNT | 1er janvier 1989 (Canal J) |
Rediffusions | 22 décembre 1988 (Antenne 2 - Cerise surprise) |
Synopsis
Il y a bien longtemps de cela, il suffisait qu’un enfant se mette à souhaiter qu’apparaisse par hasard une grande ville heureuse pour qu’aussitôt celle-ci sorte de terre. Ainsi, au bord du Tigre (fleuve d’Iraq), naquit Bagdad. Lorsque cette histoire commence, le bon calife Osman s’apprête à marier sa nièce, Zeila, à l’un des princes des cités voisines. Pour cela, il envoie un messager apporter la nouvelle aux alentours. Mais de l’autre côté du Tigre règne un usurpateur haï par tous ses concitoyens : le cheikh Jafar. Celui-ci, apprenant la nouvelle, décide d’épouser la princesse et d’écarter tous es prétendants. Pour cela, il demande à Burk, son âme damnée, d’utiliser ses pouvoirs maléfiques. Burk le sorcier transforme ainsi le messager du calife en statue de pierre. Plus rien n’empêche Jafar d’aller demander la main de la princesse. De son côté, Burk songe à se débarrasser des trois conseillers du calife, trop honnêtes pour accepter de servir Jafar, puis d’Osman lui-même. Alors le cheikh restera seul maître du pays.
Jafar arrive donc à Bagdad où le calife Osman se résout à lancer les festivités malgré l’absence d’autres prétendants. Durant ces festivités, la princesse chante devant le peuple accompagné à la mandoline par un petit garçon prénommé Amin. Ce dernier, qui possède de nombreux talents (il sait par exemple charmer les serpents en jouant du fifre) et qui est très généreux avec les pauvres (notamment avec l’énigmatique Fatima) a grandi aux côtés de la princesse qu’il aime bien. Après sa prestation face au peuple, la princesse apprend que Jafar entend l’épouser, néanmoins son père - guidé par ses trois conseillers - ne compte accepter le mariage que lorsque sa fille aimera Jafar. Ce dernier, sachant pertinemment que ça n’arrivera jamais, demande son aide à Burk qui lui parle d’un anneau magique qui rendra la princesse instantanément amoureuse. Mais Amin a entendu leur conversation et envoie sa pie Calina voler l’anneau. Burk a alors une autre idée : enlever la princesse. Amin part donc prévenir Zeila mais se fait intercepter par le sorcier qui l’emmène dans un château lugubre, loin de Bagdad. Là, il change la couleur de sa peau pour le rendre méconnaissable et lui reprend la bague magique. Puis il transforme Calina en trophée de chasse alors qu’elle tente d’aider son jeune maître. Heureusement, Tonko, Zirko et Zizibé, les 3 conseillers du roi, alertés par la mère d’Amin de la disparition de celui-ci, partent à sa recherche. Mais hélas en chemin, ils tombent dans le piège de Burke qui les transforme en bébé en leur faisant boire de l’eau de la fontaine de jouvence...
» Résumé complet
Commentaires
Parfois considéré, à tort, comme le premier film d’animation italienn, "La Rose de Bagdad" est en réalité le deuxième, titre qu’il partage ex aequo avec "Les frères Dynamite/I fratelli Dinamite", une compilation de quatre court-métrages des Frères Pagot (Caliméro). En effet, le tout premier long-métrage d’animation italienne s’appelait "Le Avventure di Pinocchio" et datait de 1936. Il n’a cependant pas été projeté au public car jamais terminé et les bobines ont été perdues depuis longtemps. "La Rose de Bagdad" est projeté en 1949 au Festival de Venise, comme "Les frères Dynamite", et les deux films se partagent d’ailleurs le premier prix pour la jeunesse, de même que la particularité d’être les premiers films italiens en couleurs (il faudra attendre 1952 pour qu’un long-métrage italien avec acteurs soit fait en couleurs). Pour autant, aucun des deux ne fait parler de lui dans son pays d’origine et le succès au box-office est médiocre. Il faudra attendre 1965 et "West & Soda" de Bruno Bozzetto pour que les Italiens s’intéressent à l’animation. De son côté, le réalisateur du film, Anton Gino Domenighini, s’en retourna à ce qu’il faisait avant "La Rose de Bagdad", c'est-à-dire des films publicitaires. Ses projets d’autres longs-métrages, "Ii Presepe" (La Crèche) et "E’nato Gesu" (Jesus est né), basés sur des sujets religieux, furent abandonnés.
En France, le film sort en 1952, un an après "Les frères Dynamite" et est programmé au festival à Cannes. Il fut aussi diffusé à deux reprises à la télévision dans les années 80. Tombé un peu dans l’oubli, il a toutefois été restauré par la Cineteca Nazionale et projeté durant le festival d’animation d’Annecy il y a quelques années. A noter que le film a connu dans les années 60 une distribution aux États-Unis sous le titre "the Singing Princess". Malgré la présence de Julie Andrews (Mary Poppins) qui a prêté sa voix à Zeila, le film passe inaperçu, sans doute car les chansons ont été rechantées avec un orchestre minimal si bien qu’elles ont perdu de leur intérêt.
Il est difficile de nier que le film a mal vieilli. Tout d’abord le scénario, inspiré des "Mille et une nuits", est assez peu original. D'ailleurs, une année auparavant, un film d'animation japonais de 48 minutes s'inspirait lui aussi du même conte des "Mille et Une Nuits", à savoir Princess Baghdad / Bagudaddo-Hime (1948) réalisé par Iwao Ashida.
Mais c’est surtout la relation entre Amin et Zeila qui est trop peu développée. En fait, si le narrateur ne nous précisait pas qu’ils avaient grandi ensemble, on ne s’en douterait pas une seule seconde car elle semble plus âgée que lui et aucune complicité ne les lie à l’écran. On serait même tenté de penser que cette intervention du narrateur a été ajoutée en post-production et n’apparaissait pas dans le scénario. Les personnages des trois conseillers semblent aussi un peu trop inspirés des nains de Blanche-Neige même s’ils apportent un humour bienvenu au film, qui contrebalancent des passages plus sombres. Ensuite, bien que les mouvements des personnages soient très détailles, ils n’en demeurent pas moins saccadés, comme s’ils avaient été filmés selon la technique du "stop-motion" (technique réservée à l’animation en volume comme Wallace et Gromit). Heureusement, les décors sont très beaux et la musique (de Riccardo Pick Mangiagalli, décédé peu avant la sortie du film) est très réussie, de même que les chansons (qui n’ont pas été traduites dans la version française), en particulier celle de la princesse Zeila, interprétée par une voix de Soprano.
Le film reste donc avant tout un objet de curiosité que tout fan d’animation se doit d’avoir vu au moins une fois.
Doublage
Voix françaises (Studio C.T.M.) :
|
|