Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 7 décembre 1994 |
1ère diffusion hertzienne | 22 décembre 1996 (Canal+) |
Rediffusions | 24 décembre 1996 au 5 janvier 1997 (Canal+)
25 décembre 2003 (Canal Jimmy)
du 18 au 31 juillet 2004 (Ciné Cinéma Emotion)
12, 19, 25 et 29 décembre 2005 (Arte) |
Synopsis
Dans un monde où toutes les portes vers les grandes fêtes nous sont ouvertes (littéralement !), c’est l’effervescence dans le village d’Halloween : la bourgade qui abrite les sorcières, les vampires, loup-garous et bien d’autres monstres aussi effrayants que malicieux, se réjouit à l’idée de fêter, comme chaque année, Halloween, pendant lequel on peut effrayer ses semblables.
Mais seul Jack le squelette, qui organise la fête chaque année, ne s’amuse pas : derrière ses grimaces effrayantes et ses rires démoniaques se cache une profonde mélancolie et un manque total d’inspiration, ne trouvant plus aucun plaisir à organiser Halloween.
Mais alors qu’il déambule au hasard, il découvre la ville de Noël, qui baigne dans la joie de vivre et le bonheur.
Jack revient de cette découverte heureux et de nouveau inspiré : ce sera lui, et non le Père Noël, qui distribuera les cadeaux le 25 décembre et, avec l’aide de ses amis monstres, il se fait une joie de remplacer les jouets et les peluches par des chauve-souris et des citrouilles, malgré les conseils de Sally, la chose du Pr. Finkelstein. Celle-ci voue un amour secret pour notre héros mais fera tout pour l'empêcher de poursuivre son projet après avoir eu une prémonition funeste pour nôtre héros...
Commentaires
C’est dès les années 80 que Tim Burton, qui travaillait alors pour les studio Disney, eut l’idée d’un squelette découvrant le monde de Noël. À l'époque son projet existait sous la forme d’un poème.
Quelques années plus tard, après les succès du premier film Batman en 1989 et d’Edward aux mains d’argent en 1991, le réalisateur décida de vérifier dans les archives de Disney si son idée était toujours la propriété du studio (lorsqu’il signa son contrat pour la compagnie, une clause stipulait que toutes ses idées et concepts appartenaient à Disney), dans l’espoir de le remettre au goût du jour. Le studio était effectivement toujours possesseur du projet et, grâce à la popularité montante du réalisateur, accepter de financer le film via sa filiale Touchstone. Il fut ensuite décidé de réaliser un long-métrage utilisant la technique du stop-motion (des personnages en volume animés image par image).
Dès le départ, le scénario fut pensé sous la forme d’une comédie musicale (en hommage au film Mad Monster Party qui est aussi un film musical en stop-motion mettant en scène des monstres d'Halloween) où les chansons servent littéralement l’histoire et ses évènements. Le script fut donc écrit en collaboration avec Danny Elfman, compositeur attitré de Burton depuis son premier long-métrage, qui s'occupa des chansons et des paroles.
Tim Burton créa également l’univers graphique et le chara-design, mais fut contraint de céder sa place à la mise en scène à Henry Selick, car il était trop occupé sur le tournage de Batman, le défi. Henry Selick connaissait Burton depuis ses débuts chez Disney, et avait travaillé en tant qu’animateur sur des films tels que Peter et Elliott le Dragon et Rox et Rouky. Il avait également fait ses preuves sur la technique du stop-motion en travaillant sur les story-board de Oz, un monde extraordinaire, et en réalisant de nombreux clips pour MTV.
La production s’étalera sur plus de deux ans au sein du studio Skellington Inc., créé spécialement pour le film. Le tournage sera difficile du fait de la complexité de la mise en scène. Ainsi, il aura fallu concevoir pas moins de 400 têtes pour le héros !
Le film sortira en 1993 et sera quasi-unanimement salué par la presse spécialisée, conquis par l’aspect graphique et les hommages à l’œuvre du Dr. Seuss, à l’expressionnisme allemand mais aussi aux films des frères Fleischer. Néanmoins, ce sera vraiment lors de sa sortie vidéo que le film atteindra le statut de film culte.
Quant au film en lui-même, le succès et le statut de film-culte qu’il a eu est amplement mérité : en plus d’une histoire originale et agréable à suivre, l’animation est une réussite totale, les personnages sont fouillés et expressifs, leurs mouvements fluides, la mise en scène impressionnante... on oublie rapidement que les personnages sont des figurines animées image par image ! La séquence au début du film où Jack chante sa complainte en montant sur une colline avec la lune en arrière-plan est la scène la plus connue et emblématique du film (elle est d'ailleurs utilisée sur la plupart des affiches et jaquettes).
L’aspect graphique est purement Burtonien, et les personnages sont variés, notamment pour la ville d’Halloween, où l’on retrouve les héros et créatures de films d’horreurs qui ont tant fasciné le réalisateur dans son enfance.
D’ailleurs, si le concept de monstres issus de folklores connus peut paraitre effrayant pour le jeune spectateur, il n’en est rien puisqu’ils sont souvent tournés vers la joie et la fête (comme ce sera le cas pour le monde de l’Au-Delà dans Les Noces Funèbres, autre film de Tim Burton).
En ce qui concerne les chansons, il est difficile de ne pas les fredonner après le visionnage tant elles sont bien écrites et portées avec maestria par les protagonistes qui, au passage, sont très bien écrits, notamment Jack dont l’état d’esprit au début du film reflète directement celui de Burton à l’époque (comme il le dira lui-même dans diverses interviews).
Le doublage français est quant à lui est tout simplement excellent, aussi bien pour les dialogues que pour les chansons. Outres la présence de grands noms du doublage tels que Richard Darbois, Dorothée Jemma et Bernard Tiphaine, le héros est doublé avec talent par le chanteur-choriste Olivier Constantin, que l’on connait pour avoir interprété les génériques de Cobra, Super Durand, ou encore la célèbre chanson "Quand on prie la bonne étoile" dans le redoublage du Pinocchio de Disney. Choisi sur audition par Tim Burton et Danny Elfman eux-mêmes, il interprète donc à la fois le rôle parlé et chanté de Jack (alors qu’en VO ce sont Chris Sarandon pour les dialogues et Danny Elfman pour le chant qui se partagent le rôle), et il fait preuve de conviction et de talent dans son jeu d’acteur.
L’adaptation de Philippe Videcoq (qui est aussi directeur artistique pour le film) est également une réussite, grâce à ces rimes et ces subtilités, dont Burton dira le plus grand bien.
Le film est donc une totale réussite en plus d’une œuvre majeure qui ravira tous les fans d’animation. À noter qu'il connut une ressortie en 3D en 2006.
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Sources :
IGN
Entretien de Tim Burton ave Mark Salisbury
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