Fiche technique
Nom original | Tekkonkinkreet (鉄コン筋クリート) |
Origine | Japon |
Année de production | 2006 |
Production | Aniplex, Asmik Ace Entertainment, Shogakukan Inc, Dentsu |
Animation | Studio 4°C |
Durée | 111 minutes |
Auteur manga | Taiyo Matsumoto |
Réalisation | Michael Arias, Hiroaki Andô (co-réalisation) |
Production | Eiko Tanaka, Eiichi Kamagata |
Scénarii | Anthony Weintraub |
Story-boards | Chie Uratani, Shôjiro Nishimi, Masahiko Kubo, Hiroaki Andô, Kôji Morimoto, Michael Arias |
Chara-Design | Shôjiro Nishimi |
Mecha-Design | Masahiko Kubo |
Direction de l'animation | Chie Uratani, Takayuki Hamada (assistant), Takahiro Tanaka (assistant) |
Superv. en chef de l'anim. | Shôjiro Nishimi |
Direction artistique | Shinji Kimura |
Direction de la 3D | Takuma Sakamoto |
Musiques | Plaid |
Direction de doublage | Frédéric Meaux |
Gén. VO interpreté par | ASIAN KUNG-FU GENERATION (générique de fin) |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 2 mai 2007 |
1ère diffusion hertzienne | 24 mars 2009 (Canal+)
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 20 février 2009 (Canal+ Cinéma) |
Rediffusions | 30 mars et 1er avril 2009 (Canal+)
du 24 février au 30 avril 2009 (Canal+ Cinéma) |
Synopsis
Dans les rues de Trésor Ville, deux orphelins font la loi. Le plus jeune, Blanc, est insouciant et lunaire ; le plus âgé, Noir, est au contraire impulsif et violent. Ensemble, ils forment le gang des Chats (appelés ainsi en raison de leur agilité à grimper aux murs et à sauter de toit en toit) et s’opposent aussi bien à la police qu’aux yakuzas. Aussi, lorsqu’un homme étrange nommé « le Serpent » souhaite prendre le contrôle du quartier pour y bâtir un nouveau parc d’attractions, les deux enfants devront faire face à des tueurs, mais aussi à leurs propres démons.
Commentaires
En 1993, Taiyo Matsumoto ébranle le milieu du manga avec la publication du premier volume d’Amer Béton par la richesse de son écriture et son graphisme très particulier inspiré par Moebius. Le récit complet – publié en trois volumes – sera un véritable choc pour Michael Arias, opérateur d’effets spéciaux américain expatrié au Japon, qui entreprendra dès lors de l’adapter au cinéma. Il s’associe avec Koji Morimoto du studio 4°C pour concevoir en 1998 un pilote de 4 minutes mêlant animation 3D et cel-shading. Malgré une diffusion deux ans plus tard dans les plus importantes manifestations consacrées aux nouvelles images comme le Siggraph ou Imagina, les financeurs ne se présenteront pas et le projet est enterré.
En 2003, Michael Arias sympathise avec la productrice Eiko Tanaka durant leur participation commune à Animatrix et la convainc de soutenir l’adaptation d’Amer Béton. Le film se retrouve mis en chantier et abandonnera au passage l’esthétique du pilote au profit d’une approche hybride entre une animation 2D très graphique et la liberté des mouvements de caméra permise par la 3D.
À l’image du manga d’origine, le film propose un scénario fouillé où les différents thèmes se répondent, faisant de l’ensemble une œuvre bien plus atmosphérique que ne pourraient le laisser croire ses nombreuses scènes d’action (par ailleurs, assez violentes). Bien que centré sur les deux orphelins qui à la fois s’opposent et se complètent comme le yin et le yang, le récit s’attarde tout autant sur les yakuzas, entre le parrain traditionaliste et son protégé ambitieux ; pendant ce temps, les policiers tentent de maintenir l’ordre comme ils peuvent dans cette ville qui oscille en permanence entre tradition et modernité. Et la mise en scène d’Arias est entièrement orientée dans ce sens avec des cadrages hyper-composés (plongées, contre-plongées extrêmes, plans obliques, déformations en fish eye), mais aussi des effets de découpage peu usités en dessin animé (jump cut, travellings complexes, effet de caméra portée) qui contribuent à faire de la ville un personnage à part entière, qui respire et transforme les protagonistes autant que ces derniers cherchent à la transformer. Cette lutte permanente contre le cours inévitable du temps font d’Amer Béton un film aussi sombre dans son constat désillusionné sur la société japonaise que lumineux à travers ce désir inébranlable du bonheur incarné par le personnage de Blanc. Malgré des critiques dithyrambiques, la France n’aura droit qu’à une distribution de 10 copies en salles.
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