Fiche technique
Nom original | Mori no densetsu (森の伝説) |
| La légende de la forêt |
Origine | Japon |
Année de production | 1987-1988 |
Production | Tezuka Productions |
Durée | 29 minutes |
Auteur | Osamu Tezuka |
Illustrations | Masaki Katori |
Réalisation | Osamu Tezuka, Takashi Ui |
Production | Takayuki Matsutani, Minoru Kubata |
Scénarii | Osamu Tezuka |
Animation | Masaki Yoshimura, Junji Kobayashi, Shinji Seya, Teruo Handa, Yoshiaki Kawajiri, Yoshinori Kanemori, Shin'Ichi Suzuki (2) |
Effets Spéciaux | Takashi Maekawa |
Chara-Design | Osamu Tezuka |
Direction artistique | Masami Saitô |
Direction du son | Takashi Ui |
Décors | Setsuko Ishizu, Kazushige Takato, Mieko Chijiwa |
Chef coloriste | Rika Fujita |
Montage | Harutoshi Ogata |
Musiques | Piotr Ilitch Tchaïkovski |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 27 novembre 2002 |
Synopsis
Présenté comme une mise en images de la Symphonie N°4 de Tchaïkovski (reprenant donc le même concept que Fantasia), La Légende de la Forêt est un film en deux parties ayant chacune pour toile de fond une immense forêt en proie à une déforestation et les épreuves que doivent traverser ses créatures :
Première partie (premier mouvement) : La vie d’un écureuil volant séparé de sa famille à sa naissance. Il devra apprendre à survivre dans un monde sans pitié et à un bucheron belliqueux qui projette de raser la forêt.
Deuxième partie (quatrième mouvement : Une armée d’ouvrier procède à une déforestation massive en arrachant les arbres un à un avec leurs bulldozers, écrasant tout sur leur passage, y compris les animaux et les créatures fantastiques peuplant la forêt qui sont alors tués. Afin d’arrêter cette folie, des nains décident d’aller raisonner le Maître du Chantier...
Commentaires
Le dernier film (sans paroles) du grand Maître Osamu Tezuka (Astro le petit robot, le roi Léo...) fut élaboré dès le départ comme étant le point culminant de la carrière de l’illustre mangaka, exploitant les thèmes qui lui sont chers.
Outre une ode à la nature et une critique de la déforestation et de la cruauté de l’homme, le film est avant tout une déclaration d’amour à l’animation.
Le premier segment tire son originalité en rendant hommage à l’histoire du dessin animé et son évolution à travers la vie de cet écureuil et ces étapes : ainsi, on débute par une animation avec des images fixes, en zootrope (un jouet optique où les personnages sont animés en tournant l'objet) puis dans le style d’Emile Cohl et des premières Silly Symphonies, représentant l’enfance et la jeunesse du petit animal. Arrive ensuite la couleur et une animation de plus en plus fluide et expressive, signifiant donc le passage à l’adulte de l’écureuil.
Le second sketch met en scène un monde fantastique où se mêle des créatures comme les fées, les animaux de la faune, les animaux humanoïdes... on retrouve donc de nombreux pastiches de l’univers de Walt Disney, comme les arbres à visages ou les nains, référence au célèbre Blanche-Neige et les sept nains. De manière générale, le film rend surtout hommage au film Fantasia et à Walt Disney, qui fut sans doute la plus grande influence de l’auteur pour la conception de ses travaux.
On s’amuse également à remarquer, durant de cette séquence, des caméos de personnages connus tel que Clark Kent apparaissant aux cotés des ouvriers (sans doute un symbole de la surpuissance américaine) ou encore de Shunsaku Ban, l’un des protagonistes apparaissant dans la plupart des œuvres de Tezuka, reconnaissable à ses grosses moustaches blanches et à sa sagesse sans limites (on l’aperçoit au cours de la réunion entre les habitants de la forêt).
L’auteur nous livre une œuvre sans précédent, n’hésitant pas à choquer le spectateur ou à l’amener à éprouver diverses émotions, pour mieux faire passer l’aspect dramatique des deux histoires, le tout imprégné d’une magie qui laisse au final un sentiment d’émerveillement.
Il faut noter que le film est inachevé. A la base, il devait comporter quatre histoires, mais seules deux furent réalisées. La raison est qu’au cours de la production, Osamu Tezuka découvrit son cancer de l’estomac qui l’affaiblit considérablement, rendant la production ingérable, d'autant que Tezuka travaillait en parallèle sur de nombreux projets comme la série Magie Bleue. Il fut décidé de présenter le film tel quel, et il sortit en début d’année 1988 et fut présenté dans de nombreux festivals où il se fit remarquer tandis que le réalisateur succomba à sa maladie l’année d’après.
Il sortira bien plus tard dans les salles de cinéma françaises, puis dans une édition DVD par les Films du Paradoxe, qui présentait sept autres films et court-métrages expérimentaux réalisés par Osamu Tezuka.
En 2008, le fils de Tezuka, Makoto Tezuka, qui dirige Tezuka Productions et s'occupe des adaptations récentes de ces œuvres (comme la trilogie des Bouddha), annonça son intention de réaliser les parties manquantes et de les intégrer au film tel que le voulait le Maître. La réalisation de la seconde partie a commencé en 2014 et il faut espérer que ce projet arrivera à son terme, afin de profiter pleinement du dernier film du grand Maître.
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