Fiche technique
Nom original | Lupin III Lupin Ansatsu shirei (ルパン三世 ルパン暗殺指令) |
| Lupin III : Ordre d'assassiner Lupin |
Origine | Japon |
Année de production | 1993 |
Production | Tokyo Movie Shinsha, NTV |
Auteur manga | Monkey Punch |
Réalisation | Masaaki Osumi, Masaharu Okuwaki (co-réalisation) |
Assistant-réalisation | Rei Mano, Toshiyuki Fukai |
Production | Hibiki Itô, Tadahito Matsumoto, Mikihiro Iwata |
Scénarii | Kanji Kashiwabara |
Story-boards | Masaharu Okuwaki |
Animation | Seiji Muta, Norifumi Okuyama, Madoka Hirayama, Susumu Nishizawa, Atsushi Shigeta, Yukio Okano, Keiichi Ichikawa, Masanori Shino, Yoshiharu Shimizu, Terumi Mutô, Junko Abe, Akiko Nishio, Taeko Oda, Osamu Nabeshima, Hajime Kamegaki, Masaki Hosoyama, Takashi Asakura, Atsuko Nozaki, Yasuyuki Shimizu, Shigeo Akahori, Shiho Takeuchi, Ichirô Furuichi, Hideaki Matsuoka, Kazumasa Okumura, Aki Yamagata, Kazuko Maejima, Nobuhiko Murakami, ... |
Planning | Hidehiko Takei |
Chara-Design | Hisashi Egushi |
Mecha-Design | Hajime Kamegaki |
Direction de l'animation | Tetsuya Kumagai, Satoshi Hirayama, Hiroyuki Horiuchi, Shigeo Akahori, Yasushi Tanaka |
Superv. en chef de l'anim. | Hisashi Egushi |
Direction artistique | Tsutomu Ishigaki |
Direction du son | Satoshi Katô |
Direction de l'écriture | Jun'Ichi Iioka |
Décors | Yukihiro Shibuya, Hiroyuki Mitsumoto, Ken'Ichi Takahashi (2), Kyôko Daiki, Satoru Kuwabara, Hiroyuki Hasegawa, Etsuko Nakashôji, Naonobu Kashiwamura, Yuiko Kimura, ... |
Chef coloriste | Reiko Hirayama |
Montage | Masatoshi Tsurubuchi |
Direction photographie | Hajime Hasegawa |
Musiques | Yûji Ohno |
Adaptation française | Hélène Monsché |
Direction de doublage | Danièle Hazan |
| » Staff étendu |
Editions
Sortie en DVD | Novembre 2006 (Dybex) |
Synopsis
Après vingt ans de course-poursuite à travers le monde, Zenigata voit le dossier Lupin (Lupan en VF) lui échapper et être confié à un certain Keith Hayden, un mercenaire engagé par Interpol et connu pour ses méthodes radicales d’assassinat. Lupin, touché par la détresse de Zenigata qui a sombré dans l’alcool, accepte de l’aider à récupérer le dossier tout en coopérant à la nouvelle mission de l’inspecteur : démanteler le réseau de trafic d’armes de Shot Shell, une organisation connue mondialement pour ne pas faire crédit aux acheteurs. Une bonne occasion pour Lupin et Jigen d’économiser pour leur "retraite". Shot Shell tente entretemps d’enlever Karen Korinski, une jeune physicienne nucléaire russe qui a participé à la construction du meilleur sous-marin nucléaire du pays, l’Ivanov. Lupin et sa bande volent à son secours et en profitent pour mettre la main sur l’Ivanov afin de l’offrir à Shot Shell pour mieux s’introduire chez eux. Mais Karen ne se laisse pas facilement convaincre, de plus elle a reconnu Jigen : ce dernier avait tué son père de il y a dix ans. Hantée par la vengeance, Karen hésite néanmoins lorsque Jigen lui avoue la vérité. S’il a tué le père de Karen, son ancien partenaire, c’est qu’il a failli lui-même être tué s’il n’avait pas riposté. Les choses ne vont cependant pas tarder à se compliquer car Keith, qui s’est allié à Shot Shell, va tout mettre en œuvre pour éliminer la bande de Lupin jusqu’au dernier. Lupin et ses amis vont devoir faire face à deux adversaires redoutables et risquer leur vie plusieurs fois alors que des sentiments troubles commencent à naître entre Jigen et Karen.
Commentaires
Destination danger (connu aussi sous le nom de Voyage to Danger) est le cinquième téléfilm proposant une aventure inédite de Lupin III. Sorti en 1993 au Japon, il n’a pas été réalisé cette fois par Osamu Dezaki comme ce fut le cas pour les précédents (Goodbye Lady Liberty, Le Dictionnaire de Napoléon...), mais par Masaaki Ôsumi, qui avait travaillé sur les six premiers épisodes de la série TV produite en 1971 avant d’être remplacé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata.
L’histoire est très différente des films et téléfilms habituels de Lupin III, rappelant plutôt le contexte de la série TV 1 à ses débuts. Ancré dans un environnement réaliste, plus sombre et presque dépourvu d’humour, le scénario puise visiblement ses sources d’inspiration dans les films de Rambo (par l’intermédiaire du personnage de Keith Hayden) et les James Bond avec Pierce Brosnian. Certaines scènes sont par ailleurs assez violentes et les morts nombreux. Il reprend également le canevas de la jeune fille retenue en otage pour des raisons financières, déjà aperçu dans certaines adaptations animées où apparaît Lupin. L’histoire part d’une bonne initiative : montrer une collaboration entre Lupin et Zenigata pour qu’il puisse récupérer son travail, ce qui aurait pu non seulement développer leur relation mais aussi amener quelque chose de neuf par rapport à la situation habituelle où Zenigata passe son temps à courir après Lupin pour le mettre sous les verrous. On regrettera donc que la trame de base ait été très vite mise de côté pour ensuite se concentrer sur Shot-Shell et la relation entre Jigen et Karen Korinski. Zenigata, qui devait être au centre de l’intrigue, n’a finalement pas de vrai moment de gloire et fait plutôt office de figurant ou d’élément comique. Le scénario souffre aussi d’un rythme assez mal géré, en particulier lors du travail effectué par Lupin pour Shot Shell, et les événements-clés mettent beaucoup de temps à se mettre en place. La relation particulière entre Jigen et la jeune fille russe est au contraire assez intéressante. Si l’idée exploite des ficelles assez grosses et ne décrit que très superficiellement le passé de Jigen vis-à-vis du père de Karen et surtout les circonstances qui ont conduit à la mort de ce dernier, la focalisation sur la personnalité du meilleur ami de Lupin permet de mettre en avant une facette quelque peu méconnue du personnage et de creuser un peu son passé avant qu’il ne collabore avec Lupin. À noter que ce téléfilm est le seul qui propose une explication sur l’origine des différents gadgets employés par Lupin dans ses aventures !
Le changement de personnalité de certains des protagonistes a souvent été sujet à controverse dans les cercles de fans : si l'attitude nonchalante et nostalgique de Jigen peut être expliquée par ses retrouvailles avec Karen, il s’éloigne énormément du personnage dont on a l’habitude. Il rappellerait presque sa version de Shin Lupin III, la seconde série dessinée par Monkey Punch où il est surtout taciturne et peu bavard. L’image que donne Lupin vers la fin a également été discutée : durant une courte séquence, Lupin, qui d’habitude ne tue que très rarement (y compris dans le manga), tire directement sur leur adversaire sans la moindre pitié avec une volonté manifeste de l’éliminer. Bien sûr remis dans son contexte, ce passage peut paraître compréhensible, mais son geste a de quoi ébranler la vision habituellement bon enfant et loufoque du personnage. À noter que ce téléfilm est le premier à vraiment mettre en valeur le concept d’une Lupin family : ce concept inventé pour l’anime mais approuvé par l’auteur du manga met en avant l’empathie, l’amitié et le côté soudé des trois protagonistes (et parfois Fujiko y est également adjointe) ; dans les téléfilms plus récents, il sert souvent à illustrer le lien qui unit Lupin à ses amis, y compris durant les cambriolages ou les situations périlleuses.
La réalisation s’éloigne également des précédents téléfilms. Les couleurs employées sont assez sombres alors qu’avant, les adaptations animées de Lupin utilisaient plutôt des couleurs vives. Malgré le ton violent et réaliste du téléfilm, à quelques exceptions près, le sang présent à l’écran a été assez atténué voire carrément supprimé. Le chara-design est très inhabituel du style des séries TV et s’il a le mérite d’être plutôt original, il n’est pas toujours très homogène. Si Lupin et ses amis ont un design plutôt en rondeur, les personnages secondaires ont un design qui rappelle les OAV réalisées entre la fin des années 80 et le début des années 90.
Le téléfilm est sorti uniquement en DVD, couplé avec le téléfilm Le Dragon Maudit réalisé l’année suivante. C’est aussi le premier Lupin doublé chez Chinkel après décision de l’éditeur Dybex de réaliser son propre doublage sans reprendre aucun des comédiens ayant travaillé sur les sorties d’IDP. Objectivement, le résultat est correct mais on regrettera surtout une traduction assez libre qui s’écarte souvent de la version originale et des noms japonais mal prononcé (en particulier Fujiko et Goemon). Toujours pour des questions de droits et comme Dybex ne pouvait pas reprendre Edgar de la Cambriole, IDP ayant déposé le nom, Lupin a dû être changé en Rupan, mais est prononcé Lupan dans le doublage français. Concernant le surnom donné à Zenigata dans la VF (Zaza), il s’agit d’une reprise du surnom employé dans la version italienne depuis 1979 et non d’une création française.
Doublage
Voix françaises (Studio Chinkel) :
|
|