Diffusions
1ère diffusion hertzienne | jeudi 22 novembre 1962 (RTF) |
Synopsis
Hans, naïf et bon garçon, est envoyé par son père à la ville pour qu’il épouse la fille d’un marchand. Fort obéissant, Hans prend la route mais chemin faisant, il fait halte dans une cabane où vivent une grande-maman et son petit-fils. Ce dernier prénommé Pipou doit lui aussi se rendre en ville pour y suivre son apprentissage et c’est tout naturellement qu’il est décidé qu’il accompagnera Hans lorsque celui-ci sera prêt à repartir. Le moment venu, la grand-mère donne à Hans une lanterne magique... (d’après le résumé extrait du Télé 7 Jours du 17 au 23 novembre 1962).
Hans et Pipou deviennent ainsi deux jeunes amis dont toutefois les caractères s’opposent quelque peu. Voyageant sur le dos de Docile le cheval, leurs aventures se voient de fait, selon les circonstances, colorées par leur personnalité respective, la gentillesse et la naïveté de l’un (à savoir Hans) confrontées à la logique et la malice de l’autre (à savoir Pipou). Se joint également à leur petite balade, la pie Bavarde qui, sous son flot de paroles, distrait la petite troupe. Ainsi, malgré leur tempérament qui leur est propre et jouant sur leur comportement, Hans et Pipou n’en partageront pas moins une joyeuse complicité lors de leur petite odyssée.
Commentaires
L’aventure de Hans et Pipou fut diffusée à partir du jeudi 22 novembre 1962 dans le cadre du Théâtre des marionnettes dans la programmation pour la jeunesse du jeudi après-midi « L’Antenne est à nous » (1957-65, RTF/ORTF1). Sa diffusion en plusieurs épisodes se poursuivra jusqu’au jeudi 2 mai 1963 (dernière date de diffusion dont nous ayons connaissance) et probablement encore pendant quelques semaines jusqu’à juin.
Le Journal de Tintin l’évoque le 25 avril 1963 dans un article manquant d’une certaine clarté comme si en ce 25 avril c’était une première diffusion et comme si c’était la première du Théâtre des marionnettes ; toutefois on apprend à cette lecture que le journal aurait précédemment annoncé plusieurs fois et trop hâtivement l’arrivée de ce programme... qui était justement déjà proposé à l’écran si l’on s’en réfère aux archives de l’INA et des magazines de télévision (Le Journal de Tintin évoqua cette compagnie l'année précédente, le 22 novembre 1962 dans le n°735 en un article intitulé « Comment Geneviève et Yves ont créé les marionnettes de Manifole »)..
Le scénario de Hans l’ingénu et Pipou le raisonneur est signé par l’écrivaine et journaliste Marianne Andrau (1905-1998) : elle a écrit pour divers genres, notamment le fantastique et la science-fiction qui lui apporteront une certaine consécration. Hans l’ingénu fait partie de ses écrits pour la télévision qui sont encore peu recensés.
C’est la compagnie des Marionnettes du Manifole – créée en 1951 par Yves Vedrenne (1930-2012), Geneviève Vedrenne (née Roehrig) et Georges Tournaire présent jusqu’en 1954 – qui donna forme au texte au travers de joyeux dialogues. Cette compagnie deviendra peu après le Théâtre d’animation du Manifole que dirigera Geneviève Vedrenne à la suite de sa séparation d’avec Yves qui lui, en 1968, créera avec Françoise Lecoutre, sa seconde épouse, le Centre d’art et d’essai du spectacle pour enfants... Ce fut alors probablement l’unique incursion de la compagnie du Manifole à la télévision.
Les marionnettes à tiges exposées lors de cette pièce de théâtre télévisée, avec sur le plateau de jeunes enfants pour public, étaient conçues – dans l’ensemble comme celles utilisées par la compagnie du Manifole lors des représentations scéniques classiques (telles celles alors Ivanhoé, Le Capitaine Fracasse...) – de diverses matières, papiers et cartons, feutre et autres tissus et étoffes. Pour en faire une comparaison, on pourrait les rapprocher dans l’esprit et parfois les formes, et en ce nouvel âge d’or des pantins, aux populaires marionnettes d’André Tahon que l’on verra aussi en divers programmes à la télévision, à certaines d’Yves Joly ou de Daniel Bazilier (voir son adaptation de Vingt Mille Lieues sous les mers) ou encore celles de Giles et ses Marottes (cette dernière compagnie citée produira également une série pour la télévision, à savoir Contes et légendes de France).
Quant à l’espace qui les entourait, Hans, Pipou et leurs amis se déplaçaient dans de grands et magnifiques décors fabriqués par Raymond Nègre, illustre décorateur pour le cinéma (aux studios de Joinville-le-Pont depuis les années 30 et de nombreuses fois – sur près de 15 longs métrages – pour le cinéaste André Berthomieu), son fils Alain suivant alors la même voie.
En cette période, outre les populaires séries de marionnettes comme celle de Bonne nuit les petits qui restera dans les mémoires de par sa célébrité acquise et sera rediffusée et renouvelée – d’autres créations telles celles de Raymond Charriaud et Martine Gervais (Papouf et Rapaton, Nicolas et Virginie, Les Aventures de Betty et Betta) ont connu un certain succès le temps de leur unique diffusion –, la RTF produira plusieurs ouvrages de marionnettes comme celui de « Hans et Pipou » qui tomberont dans l’oubli, notamment de par leur format en un court métrage, ce comme de même en 1963 Fanfan la Tulipe : aventure en pays merveilleux et Le Petit Chaperon rouge (le 4 avril) réalisé par Jean-Paul Carrère, ou dans l’animation avec des œuvres spécialement créées pour une occasion tel le court métrage Le Noël de Tonic de Jacques Samyn et du dessinateur Jean Barberousse – avec également la participation de Monique Messine – réalisé pour les fêtes de fin d’année en 1962 (malgré cet essai, le projet de la série d’animation du petit chien Tonic ne verra pas le jour). A propos de Monique Messine, la comédienne prêtait sa voix à celle du petit garçon Pipou comme elle le fit pour un autre jeune garçon plus célèbre, Nicolas dans Bonne nuit les petits (série alors dirigée par Jacques Samyn).
Le programme du Théâtre des marionnettes et de fait la mise en images de Hans et Pipou fut supervisé par Jacques Rutman qui réalisa pour la télévision nombre d’émissions et de documentaires (comme ceux sur d’éminentes personnalités tels messieurs Jean Vilar et Jacques Monod), et qui depuis 2007 milite pour la création de la Chaîne du Patrimoine.
Il est à noter encore que la même année, Jacques Rutman réalisa pour la RTF le téléfilm La Belle aux cheveux d’or (1962), adaptation du conte éponyme de Madame d’Aulnoy avec Geneviève Casile dans le rôle titre. Il introduisait également dans ce récit un peu de l’univers de la marionnette sous la forme de silhouettes, à savoir celles de Francis Boucrot, spécialiste du théâtre d’ombres. De plus, les personnages animaliers ainsi animés avaient pour voix celle de Christian Marin pour la carpe et celle de Guy Piérauld pour le lapin (personnage ajouté en cette adaptation), ces deux acteurs étant également présents dans Hans l’ingénu et Pipou le raisonneur.
Liste des épisodes
- Hans l'ingénu, scaphandrier
- Hans l'ingénu, clown
- Hans l'ingénu, alpiniste
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Doublage
Voix françaises :
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Sources :
Télé 7 Jours n°139 (1962)
Le Journal de Tintin n°757 (1963)
le blog officiel consacré à Yves Vedrenne
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