Sailor Moon Crystal

Usagi Tsukino est une jeune adolescente maladroite et un brin paresseuse dont le destin bascule le jour où sa route croise celle de Luna, une chatte noire dotée de parole. Celle-ci confie à Usagi une broche qui lui permet de se transformer en Sailor Moon, une guerrière luttant contre les forces du mal représentés par la reine Beryl et ses sbires. Très vite, Usagi est rejointe par Ami Mizuno (alias Sailor Mercury), Rei Hino (Sailor Mars), Makoto Kino (Sailor Jupiter) et Minako Aino (Sailor Venus). Dans le même temps, notre héroïne rencontre le mystérieux Homme Masqué (Tuxedo Kamen en VO) qui lui vient souvent en aide lors de ses combats. Pourtant, comme les ennemis d’Usagi, il est à la recherche du cristal d’argent, un bijou détenteur d’un pouvoir incommensurable...

En 2012, alors que la série des années 90 fêtait ses 20 ans d’existence, la Toei Animation a annoncé la production d’un remake qui serait basé plus fidèlement sur le manga de Naoko Takeuchi (la version vue en France au Club Dorothée était en effet très libre). Il faudra patienter deux ans avant que cette nouvelle version, Sailor Moon Crystal, ne soit présentée au public, ce qui se fera d’une manière assez novatrice : en effet, la série n’a pas été diffusée à la télévision japonaise mais sur le net, en VOD, avec un épisode inédit présenté toutes les deux semaines. Cet épisode restait alors visionnable gratuitement pendant 15 jours et ce, avec des sous-titres disponibles dans plusieurs langues dont le français ! Par la suite, la série sera tout de même diffusée à la télévision que ce soit au Japon ou en France (sur la chaine câblée Canal J qui censurera d'ailleurs quelques scènes !)

Bien que plus proche du manga, et donc plus sombre que l’anime des années 90, cette version n’aura pas manqué d’étonner les fans. Premièrement, le character design est assez particulier avec des corps longilignes et des visages anguleux tranchant avec le graphisme très rond de l’ancienne mouture animée mais aussi avec celui du manga (bien qu’il faille noter que les personnages perdent en rondeur et gagnent en longueur vers la fin de celui-ci). L’animation n’est pas toujours bien travaillée dans la version présentée en ligne, mais elle est heureusement retouchée dans celle vendue en DVD et Blu-ray. Ces retouches visuelles ont néanmoins été pointées du doigt comme étant un possible prétexte pour pousser les fans à acheter les versions vidéos.
Deuxièmement, l’adaptation du scénario du manga a aussi beaucoup surpris. Par exemple, l’humour de la version papier a été gommé dans la plupart des cas, ce qui n’est pas forcément pertinent, même s’il semblerait que les scénaristes aient agi ainsi de manière à "lisser" cette adaptation. En effet, l’humour est surtout présent au tout début du manga et se fait ensuite plus discret. Pour autant, cette logique n’est pas toujours poussée jusqu’au bout car dans un épisode l’humour est au contraire plus présent que dans le chapitre du manga qu’il adapte !
Par ailleurs, on note un changement important concernant les 4 Shitennô (Jadeite, Néphrite, Zoizite et Kunzite), changement apparemment demandé par l’autrice du manga (Naoko Takeuchi) elle-même mais qui, de l’avis des fans, n’apporte rien à l’histoire. Pour le reste, on note quelques modifications par-ci, par-là, qui sont plus ou moins bienvenues suivant les cas. De manière générale, on notera que l’intrigue du manga est tout de même respectée mais développée sans imagination, ce qui est donc tout le contraire de l’ancienne version qui était très inventive mais peu respectueuse du support papier.

Parmi les autres aspects critiqués, on retiendra la réalisation des scènes de transformation des héroïnes en 3D qui n'a pas convaincu (les personnages apparaissent trop figés) mais aussi la musique qui est bien moins travaillée que sur l'ancienne version (notamment pendant ces mêmes scènes de transformation où le thème musical est peu entrainant). Ces critiques sont tout de même devenues moins virulentes pour la seconde partie des épisodes, qui adapte le deuxième arc du manga. Cela s’explique par un meilleur soin apporté aux dessins (en particuliers dans les derniers épisodes), mais aussi des modifications moins hasardeuses du scénario original.

Bien qu’une seconde saison ait été annoncée en avril 2015 par la branche européenne de la Toei Animation, celle-ci (sous-titrée Death Busters Hen) n’arrivera qu'un an plus tard. Ces épisodes sont inédits en France. Il faudra attendre pas moins de 6 ans pour que la quatrième partie du manga soit adaptée sous la forme de 2 films, Sailor Moon Eternal (2021). Puis encore deux ans plus tard, la fin du manga est adaptée en 2 autres films intitulés Sailor Moon Cosmos (2023). On peut s'estimer chanceux que le manga ait été adapté jusqu'au bout car malgré les défauts de ce remake, celui-ci a le mérite de mettre en lumière l’histoire telle que l’a originellement écrite Naoko Takeuchi, histoire qui s’avère plus complexe et plus profonde que dans le dessin animé des années 90.