Fiche technique
Nom original | Aventurile lui Pin-Pin (version long métrage : Calatoriile lui Pin-Pin) |
| Les aventures de Pin-Pin (version long métrage : Les voyages de Pin-Pin) |
Origine | Roumanie |
Année de production | 1986-89 |
Production | Animafilm |
Nombre d'épisodes | 8 x 10 minutes (version long métrage : 70 minutes) |
Idée originale | Luminița Cazacu inspirée par l'Apolodor de Gellu Naum |
Illustrations | Luminița Cazacu |
Réalisation | Luminița Cazacu |
Production | Silvia Florescu |
Scénarii | Luminița Cazacu |
Animation | Octavian Frecea, Liliana Rudeanu, Cãlin Giurgiu, Petre Florea, Marian Mihail, Adrian Gheorghe, Vasile Manea, Mihai Şurubaru, Anca Grigoriscu intervalliste, Ana Andreescu intervalliste, Marcela Costrubiac intervalliste, Aurelia Roşu traçage, Mihaela Tomescu traçage, Elena Ioniță traçage, Afrodita Costache traçage, Cireşica Secu traçage |
Direction du son | George Copaci, Gheorghe Ianculescu assistant |
Décors | Lajos Nagy |
Couleurs | Maria Vancea, Daniela Bălăneanu, Roza Oancea, Stela Bălescu |
Montage | Ariana Roşca |
Direction photographie | Anca Barbu, Milica Vodea assistant |
Musiques | Ion Cristinoiu, Carmen Dincă régisseuse |
Chansons | Constanta Buzea paroles originales, Ion Cristinoiu musique |
Rédacteur en chef | Dana Duma |
Diffusions
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | juillet 1993 (Canal J) |
Synopsis
Pin-Pin, tel est son nom, est un petit manchot faisant parti de la troupe d'un cirque en Roumanie. Sur scène, il effectue des numéros de chant, de claquettes et de jonglerie. Tout va pour le mieux, si ce n'est qu'il lui faut se renouveler dans ses activités, ses partenaires s'ennuyant quelque peu en l'accompagnant dans le spectacle, ceux-ci lui faisant même rater quelques uns de ses numéros. Il décide alors de partir à la recherche de nouveaux compagnons de scène et pour ce faire, après avoir reçu quelques présents des jeunes spectateurs l'adorant et qui lui seront de quelque utilité lors de son voyage, il monte à bord d'une petite montgolfière. Il part ainsi dans les airs pour un long périple tel un tour du monde riche de rencontre qu'il rêve déjà dans un sommeil léger, l'émotion du départ l'ayant quelque peu fatigué. Mais peu après, tel un Cyrus Smith et ses compagnons dans l’œuvre vernienne, il est victime du vent qui lui prend son ballon : il a alors juste le temps de sauter pour retrouver terre à ses pieds et commencer sa petite odyssée.
Il découvre alors des contrées qui lui étaient inconnues comme une forêt (où il vient en aide aux animaux qui ont pour ennemi un vautour), puis un désert semblant saharien (où, après avoir souffert de la chaleur, il va au secours d'un petit enfant en danger face à un serpent), mais aussi la savane africaine (il y défend un petit zèbre pris en chasse par un lion), la jungle (il porte secours à un petit singe ennuyé par des crocodiles), l'océan (il s'y fait quelques amis parmi les cétacés) ainsi que le pôle Nord (il sauve un petit phoque dérivant sur un morceau de glace et un peu plus loin se lie d'amitié avec de jeunes enfants esquimaux comme il l'avait fait avec ceux du désert). En chacune de ces régions au climat particulier, de par son courage et sa bonne humeur toujours l'accompagnant, il se découvre de nouvelles amitiés. Ces rencontres lui permettent également de trouver à chaque fois un nouveau moyen de locomotion pour poursuivre son voyage (un deltaplane conçu par les animaux de la forêt, un chameau offert par les enfants du désert, ou encore un éléphant, un radeau...). Tout cela jusqu'à la dernière étape de son voyage au pôle Nord, ou tout du moins l'Arctique, où il retrouve d'anciennes connaissances : une famille d'ours polaires et ses amis manchots (même si dans la réalité, il n'y a point de manchot en Arctique, de même que de chameau « de ceux à deux bosses » au Sahara). Il repart ainsi pour la Roumanie avec trois de ses amis manchots désirant l'accompagner dans ses tours de chant et de danse, le petit groupe embarquant sur un navire « devenant » peu après comme par magie un avion, avec toujours à son bord nos amis manchots. Enfin l'arrivée de Pin-Pin est fêté dans une grande joie par ses amis du cirque, du clown à ses partenaires, en passant par les jeunes spectateurs...
Commentaires
Si le titre français de cette série roumaine désigne Pin-Pin comme un pingoin, c'est en traduisant maladroitement le terme roumain pinguin (pinguinul) qui désigne non pas un pingoin mais un manchot, ce comme notamment dans les langues anglaise et allemande. A cet effet, au tout début de la série et à sa fin, une scène en prise de vue réelle filme justement un petit manchot de Humboldt, de ceux vivant sur les côtes de l'ouest de l'Amérique du Sud (Pérou, Chili). Cette séquence fut réalisée au delphinarium de Mamaia à Constanta (Mer Noire) sous le regard de jeunes enfants évidemment très amusés de la présence du petit animal.
On notera également que le titre de l'oeuvre et des épisodes apparaît à l'écran dans le générique d'ouverture écrit successivement en roumain, français, anglais et espagnol, ce comme sur de nombreuses autres productions roumaines d'Animafilm de l'époque telle Le Petit Chien.
Cette courte série est un simple divertissement sans prétention, si ce n'est celle de souligner légèrement l'amitié entre les peuples, la rotondité de la Terre pouvant se retrouver sur la scène « circulaire » du cirque, l'aventure étant aussi prétexte à un spectacle musical et tout simplement joyeux et coloré. De fait, l'histoire propose avec une certaine liberté foisonnante un paysage du monde n'étant pas tout à fait celui de la réalité, mais plus poétique puisque l'on peut y voir des manchots en Arctique. L'humour y est également développé de manière cartoonesque quant à certains gags visuels, surtout lorsqu'il s'agit de représenter les personnages faisant preuves de méchanceté comme le vautour, le serpent ou le lion.
D'abord diffusée à la télévision roumaine sous la forme d'une petite série intitulée Aventurile lui Pin-Pin (Les Aventures de Pin-Pin) qui fut diffusée sur Canal J en 1993, cette création pris également la forme d'un long métrage en 1990 sous le titre Calatoriile lui Pin-Pin (Les Voyages de Pin-Pin) avec les épisodes ainsi rassemblés. C'est alors l'un des rares longs métrages d'animation roumain.
Le personnage de Pin-Pin fut rapidement parmi les plus populaires du paysage de l'animation dans son pays. A cet égard, le 25 septembre 1989, peu après sa diffusion, la Poste roumaine « Posta Româna » a mis en circulation une série de huit timbres sur le thème des personnages de dessins animés nationaux. L'un d'eux était illustré d'un dessin original présentant Pin-Pin et son ami le petit crocodile qui lui fut d'une grande aide dans la jungle. Dans cette série de timbres figurait également les célèbres Le Petit Chien, ainsi que Mihaela (Michaela) du bédéiste Nell Cobar, ou encore le Petit Bonhomme de l'illustre Ion Popescu-Gopo.
On doit la création de cette oeuvre pour un très jeune public à sa réalisatrice roumaine Luminita Cazacu (1940-2011), grand nom de l'animation en son pays, qui en signa également le scénario ainsi que les illustrations. Cette artiste s'est fait connaître dès la conception de son premier court métrage Buna dimineata ,poveste! primé en 1971 au Festival du film de Venise. Elle a connu par la suite une renommée certaine au sein de sa profession, notamment au travers d'une série de sept courts métrages mettant joliment en scène son fameux personnage Penelopa (de 1976 à 1982) avec lequel elle développait des idées sur la condition féminine avec un agréable humour visuel à la fois satirique et bienveillant, l'animation étant également à la fois simple mais très attachante entre dessins, papiers découpés et mille et une idées composant l'action (le personnage de Pénélope qu'elle présente est celui de l'épouse d'Ulysse dans la mythologie grecque, et en découvrant celle-ci on s'interroge sur le véritable héros...).
Pour la création de Pin-Pin, Luminita Cazacu s'est indubitablement inspiré de l'oeuvre pour la jeunesse Cartea cu Apolodor écrite en 1959 (puis en 1964 A doua carte cu Apolodor) par le grand poète roumain Gellu Naum (1915-2001). Ce texte, un long poème en prose, a été traduit en France pour la première fois en 2009 sous le titre Voyage avec Apollodore (ou Apollodore, le pingouin voyageur) aux éditions Memo avec des illustrations richement colorées de Dan Stanciu dans un style quelque peu psychédélique – ce qui se marie bien avec les mots de l'écrivain surréaliste – avec un aspect proche du vitrail, ces illustrations ayant accompagnées une réédition de l'oeuvre en 1975 (la première ayant été illustrée par le peintre Jules Perahim). Ainsi l'on retrouve plusieurs points communs entre Pin-Pin et Apollodore, le pingouin du Labrador (ils sont notamment tous deux chanteurs, Apollodore étant ténor et chantant assis sur un petit réfrigérateur alors que Pin-Pin pousse une première chansonnette sur une petite patinoire). De même certains traits de leur personnalité et certains aspects et étapes de leur voyage se font écho même si la cause de leur départ diffère (Apollodore retrouve sa famille en Antarctique bien qu'il la croyait au Labrador alors que Pin-Pin recherche de nouveaux partenaires de cirque et retrouve lui, les siens en Arctique). Dans le texte du poète, le voyage est dessiné telle une épopée pleine de fantaisie ouvrant sa poésie sur des sentiments de liberté et d'humanité, ce que conserve et transmet également jusqu'à un certain degré l'oeuvre d'animation.
Luminita Cazacu a pu travailler au sein du studio Animafilm durant deux décennies et ce jusqu'en 1989, année ou son pays mis fin, le jour de Noël, à la dictature qu'il subissait depuis de nombreuses années. A partir de 1990, le studio Animafilm créé en 1964 pris une nouvelle forme (passant d'Etat à privé) et malgré la conception de quelques autres oeuvres d'animation de Luminita Cazacu, celles-ci ne furent que difficilement diffusées. On note tout de même durant cette période la production du court Evolutie (1992) sélectionné au Festival international du film d'animation d'Annecy en 1993 et sa participation à la série française Caroline et ses amis en tant que directrice artistique avec le studio Dacodac créé en 1991 à Bucarest par le producteur français Roch Lener. En 2009, lors du Festival international du film d'animation Anim'est à Cluj en Roumanie, il lui fut décerné un prix pour l'ensemble de sa carrière. Luminita Cazacu, née à Bucarest en 1940 est décédée en France, à Nice, en 2011.
Liste des épisodes
1. La représentation
2. La forêt
3. Le désert
4. La savane
5. La jungle
6. L'océan
7. Le pôle
8. A la maison
N'ayant pas connaissances des titres officiels français, cette liste présente la traduction des titres originaux.
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