Fiche technique
Nom original | Kaze tachinu (風立ちぬ) |
Origine | Japon |
Année de production | 2013 |
Production | Studio Ghibli, Hakuhodo, Dentsu, NTV, Tôhô, Mitsubishi |
Durée | 126 minutes |
Auteur | Hayao Miyazaki |
Réalisation | Hayao Miyazaki |
Assistant-réalisation | Ryôsuke Kiyokawa, Shintarô Nakazawa |
Production | Toshio Suzuki, Seiji Okuda (2), Ryôichi Fukuyama, Naoya Fujimaki |
Producteur exécutif | Kôji Hoshino |
Scénarii | Hayao Miyazaki |
Animation | Akihiko Yamashita, Akiyo Okuda, Atsuko Otani, Atsuko Tanaka, Atsushi Tamura, Eiji Yamamori, Fumie Imai, Hideaki Yoshio, Hideki Hamasu, Hiroko Minowa, Hiromasa Yonebayashi, Hiromi Yamakawa, Hiroyuki Aoyama, Katsuya Kondo, Kazuhide Tomonaga, Kazuyoshi Onoda, Ken'Ichi Yamada, Kiyotaka Suzuki, Madoya Hoshino, Makiko Futaki, Masaaki Endô, Masafumi Yokota, Megumi Kagawa, Michiyo Suzuki, Sachiko Sugino, Shinji Ôtsuka, Shinya Ohira, Shôgo Furuya, Shunsuke Hirota, Taichi Furumata, Takeshi Honda, Takeshi Inamura, Tomoko Miura, Tsutomu Awada, Yoshimi Itazu |
Chara-Design | Kitarô Kôsaka |
Direction de l'animation | Kitarô Kôsaka |
Direction artistique | Yôji Takeshige |
Décors | Ayae Kanbe, Kikuyo Yano, Kiyoshi Samejima, Masako Nakazato, Mitsuo Yoshino, Naomi Kasugai, Noboru Yoshida, Ryôko Ina, Sadaaki Honma, Satoko Nakamura, Sayaka Hirahara, Shiho Satô, Takashi Omori, Tatsuya Kushida, Yoshikazu Fukutome, Yôichi Nishikawa, Yôichi Watanabe, Yûka Nitta (2), Yumi Ishii |
Chef coloriste | Michiyo Yasuda |
Montage | Takeshi Seyama |
Direction photographie | Atsushi Okui |
Musiques | Joe Hisaishi |
Adaptation française | Houria Lamhene-Belhadji |
Direction de doublage | Hervé Rey |
Gén. VO interpreté par | Yumi Matsutoya (générique de fin) |
Chansons | Hideaki Anno, Morio Kazama, Stephen Alpert |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 22 janvier 2014 |
1ère diffusion hertzienne | 22 avril 2015 (Canal+)
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 22 mars 2015 (Canal+ Cinéma)
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1ère diff. streaming | 1er avril 2020 (Netflix) |
Rediffusions | 29 mars 2015 au 11 mai 2015 (Canal+ Family)
2 avril au 5 mai 2015 (Canal+ Cinéma)
23 avril au 10 mai 2015 (Canal+)
19 et 23 janvier 2016 (Ciné + Club)
12 juin 2016 (Arte) |
Editions
Sortie en DVD / Blu-ray | 5 novembre 2014 (Buena Vista - Studio Ghibli) |
Synopsis
Enfant, Jirô voulait devenir aviateur, influencé par les rêves qu’il faisait et dans lesquels il rencontrait son idole, l’ingénieur en aéronautique italien Caproni. Mais sa myopie l’empêche de réaliser ce projet, mais son amour pour les avions ne désemplit pas. Il décide alors de vouer sa vie à la conception de ces appareils, à défaut de pouvoir les piloter lui-même. À l’âge de 19 ans, il se rend à Tôkyô pour y poursuivre ses études. Durant son voyage en train, il rencontre la jeune Naoko, issue d’une famille aisée de la capitale. Jirô et les autres voyageurs sont alors piégés par un violent tremblement de terre qui dévaste la capitale. Occupé par ses études, Jirô ne reverra plus Naoko avant de nombreuses années. Désormais, il est ingénieur en aéronautique, employé par la firme Mitsubishi qui met au point des avions de chasse pour l’armée japonaise. Jirô aimerait concevoir un avion plus léger, capable de supporter le poids du pilote et de voler le plus librement dans les airs. Pour cela, il imagine une nouvelle forme d’ailes recouvertes ensuite d’un alliage métallique moins lourd mais également plus résistant. Il vient de mettre au point le futur Mitsubishi A6M Zéro. C’est alors qu’il retrouve Naoko, minée par la tuberculose depuis des années...
Commentaires
Très éloigné des derniers films de Miyazaki comme Le Château Ambulant ou Ponyo qui faisaient beaucoup appel à la magie, Le Vent se lève se rapproche plutôt d’une adaptation comme Le tombeau des lucioles par son réalisme et son contexte semi-biographique. Le Vent se lève met en scène la vie de l’ingénieur en aéronautique Jirô Horikoshi, qui participa à la conception de nombreux avions de chasse pour la firme Mitsubishi, et en particulier le Mitsubishi A6M Zéro, utilisé durant la Seconde guerre mondiale par les forces aériennes japonaises. Ce choix de la part du réalisateur provoqua une vive polémique bien avant la sortie du film, notamment en Asie, où le Zéro est toujours vu comme l’emblème de la domination militaire japonaise à partir des années 30, et au Japon suite aux propos de Miyazaki défendant sa position pacifique et qui furent interprétés comme antipatriotiques par plusieurs internautes... Cette polémique a mis en avant combien le passé militariste du Japon restait encore très tabou et ce point fut largement débattu dans la presse occidentale, notamment parce que le film ne s’attardait guère sur la politique répressive du Japon et le sort réservé aux communistes accusés de comploter contre le gouvernement de l’empereur. Priorité est surtout donnée à la relation amoureuse entre Jirô et Naoko ainsi qu’à la construction du Zéro.
Pourtant, Le Vent se lève ne cherche pas à proposer une véritable biographie de Jirô Horikoshi. Le film s’inspire certes de certains éléments de sa vie, mais en y ajoutant des détails originaux (comme la sœur de Jirô) ou encore sa relation avec Naoko, inspirée d’un roman de Tatsuo Hori et intitulé ''Le Vent s’est levé'' (1936-1937). L’histoire se déroule sur plusieurs périodes de ce qu’aurait pu être la vie de Jirô : son enfance où il rencontre dans ses rêves l’aéronaute italien Giovanni Battista Caproni, concepteur de plusieurs aéronefs au début du XXe siècle, et qui selon le film aurait été à l’origine de la passion de Jirô pour les avions, ses années d’étude peu avant le grand tremblement de terre de Tôkyô en 1923 (un événement qui marqua fortement le Japon et qui est représenté dans plusieurs anime), ses débuts comme ingénieur et enfin la conception du Zéro, avec en parallèle sa relation avec sa future femme.
Plus qu’une biographie fidèle de Jirô Horikoshi, il faut voir Le Vent se lève comme une ode à l’aviation, proche d’un Porco Rosso, mettant en scène les rêves et les illusions de Jirô, qui n’avait pour seul désir que de voir voler ses propres machines, et dont le talent fut employé contre son gré à des fins militaires.
Même si Le Vent se lève n’hésite pas à mettre plusieurs fois en scène les rêves de son protagoniste, l’environnement reste très ancré dans la réalité. Dans le film, de nombreux événements historiques ou allusions à la politique d’époque sont évoqués, soit par les protagonistes soit au détour d’une scène. En particulier les relations germano-nipponnes concernant le développement de l’aviation militaire et l’envoi d’ingénieurs japonais en Allemagne pour s’inspirer de leur savoir technologique ; la difficulté des Japonais pour obtenir des matériaux suffisamment solides, causée par les restrictions économiques du gouvernement, est par ailleurs l’un des thèmes mis en avant dans le film. Ces passages en Allemagne ou mettant en scène des Allemands ont même été doublés dans la langue de Goethe, une prouesse parfaitement retranscrite en VF.
Le Vent se lève bénéficie en outre d’une animation de très haute qualité ; même si l’on a désormais l’habitude du soin apporté à la réalisation pour les productions Ghibli, celle du Vent se lève atteint un palier encore plus important dans la fluidité des mouvements et le souci du moindre détail, y compris l’animation des foules. Le film insistant sur la construction des pièces d’aviation, la documentation technique employée fut considérable et permit ainsi de respecter les différentes étapes de fabrication et de montage d’un appareil aérien dans les années 30. Les bruitages du film quant à eux ont été conçus par l’utilisation de la voix humaine.
Décrit comme le film le plus personnel de Hayao Miyazaki, Le Vent se lève a également été considéré pendant plusieurs années comme son dernier long-métrage. Lors de la Mostra de Venise en septembre 2013, Miyazaki informa qu’il envisageait de quitter l’animation pour participer à d’autres projets. Si depuis 1997 et Princesse Mononoke, le réalisateur avait régulièrement exposé son nouveau film comme étant le dernier de sa carrière, cette annonce officielle a cette fois été relayée par de nombreux médias à travers le monde. Le film pourrait donc se définir comme le parcours de Hayao Miyazaki au travers de Jirô, passionné d’avion comme le réalisateur, et qui à la fin du film jette un regard mûr sur l’ensemble de sa carrière. La citation ''Le vent se lève, il faut tenter de vivre'', choisie en première instance comme titre français du film, est quant à elle tirée d’un poème de Paul Valéry, intitulé ''Le cimetière marin''. Finalement, Le Vent se lève ne sera pas l'ultime film du maître puisqu'en 2023 est sorti Le Garçon et le Héron.
Pour l’anecdote, lors de la production du film, Hayao Miyazaki demanda en personne à Hideaki Anno, l’un des fondateurs du studio Gainax (Evangelion, Nadia) d’être la voix de Jirô. Ce dernier accepta la proposition, bien qu’il certifia par la suite avoir agi pour faire plaisir au réalisateur.
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