Fiche technique
Nom original | Kaguya-hime no Monogatari (かぐや姫の物語) |
| L'histoire de la princesse Kaguya |
Origine | Japon |
Année de production | 2013 |
Production | Studio Ghibli, NTV, Dentsu, Hakuhodo, Walt Disney, Mitsubishi, Tôhô, KDDI |
Durée | 137 minutes |
Auteur | Isao Takahata |
Auteur conte | anonyme |
Réalisation | Isao Takahata |
Assistant-réalisation | Akiko Matsuo, Yuichirô Kido |
Production | Yoshiaki Nishimura |
Producteur exécutif | Seiichiro Ujiie |
Scénarii | Isao Takahata, Riko Sakaguchi |
Production délégué | Seiichiro Ujiie |
Animation | Shinji Hashimoto, Takayuki Hamada, Masashi Andô, Akiko Yamaguchi, Shunsuke Hirota, Ayako Hata, Shôko Nishigaki, Tatsuzô Nishida, Miwa Sasaki, Toshio Kawaguchi, Shôgo Furuya, Atsushi Tamura, Ei Inoue, Emi Kamiishi, Yoshihiro Ôsugi, Kuniyuki Ishii, Kazutaka Ozaki, Kumiko Kawana, Shinpei Kamada, Shigeo Akahori, Shigeru Kimishima, Yôsuke Jinbo, Masako Satô, Tomomi Kamiya, Chiyomi Tsukamoto, Takashi Kawaguchi, Asami Sodeyama, Ikuno Yagi, Takuya Saitô (2), Kaori Hayashi, Yûko Tani, Yûka Matsumura, Daizen Komatsuda, Takayuki Gotan, Hiroyuki Morita, Megumi Kagawa, Hideki Hamasu, Shinji Ôtsuka |
Planning | Toshio Suzuki |
Chara-Design | Ken'Ichi Konishi |
Conception graphique | Osamu Tanabe |
Direction de l'animation | Ken'Ichi Konishi |
Direction artistique | Kazuo Oga |
Décors | Tomotaka Kubo, Takashi Kuruhashi, Ayumu Egawa, Katsu Hisamura, Yôhei Takamatsu, Yumi Hosaka, Tatsuya Kushida, Shiho Satô, Satoko Nakamura |
Chef coloriste | Yukiko Kakita |
Direction photographie | Keisuke Nakamura |
Musiques | Joe Hisaishi |
Adaptation française | Jean-Marc Pannetier |
Direction de doublage | Jean-Marc Pannetier |
Gén. VO interpreté par | Kazumi Nikaido (générique de fin) |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 25 juin 2014 |
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1ère diffusion francophone | 20 juin au 1er septembre 2015 (Canal+ Family)
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1ère diff. streaming | 1er mars 2020 (Netflix) |
Rediffusions | 29 juillet au 9 aout 2015 (Canal+) |
Editions
Sortie en DVD / Blu-ray | 4 mars 2015 (Buena Vista - Studio Ghibli) |
Synopsis
Cette histoire se passe il y a très longtemps, dans le Japon Médiéval. Un vieux coupeur de bambou découvre un jour une tige de bambou dans laquelle dort un minuscule bébé, de sexe féminin, vêtu comme une princesse. Lorsqu'il le ramène à son épouse dans leur modeste demeure, l'enfant grandit d'un seul coup pour avoir la taille d'un vrai nourrisson. Depuis lors, le couple décide de l'élever comme leur propre enfant.
La petite fille continue de grandir à toute vitesse et bientôt sa beauté resplendissante est comparée à celle d'une princesse tandis que sa personnalité se révèle joyeuse et épanouie.
Son père de cœur découvre plus tard des habits nobles dans une autre tige de bambou, de la même manière qu'il a découvert l'enfant, et en déduit que son destin est de devenir une véritable princesse. Il contraint alors sa famille à quitter la campagne pour s'installer en ville et ce afin de se faire connaître de la haute-société.
C'est avec une profonde tristesse que l'enfant abandonne les amis qu'elle s'est faite, notamment le jeune Sutemaru avec qui elle avait tissé des liens très forts.
Grâce à sa beauté exceptionnelle, aux cours de maintien de la très stricte Dame Sagami (qui lui apprend comment se comporte comme une dame du grand monde), et à l'appui de ses parents, elle parvient à se hisser dans la haute-société, accède au titre de princesse et se voit donner le nom de Kaguya.
Si la princesse fait le bonheur de son entourage et l'admiration de la noblesse, elle ressent un profond vide dans son cœur avec l'impression sans cesse grandissante d'avoir abandonné ses amis d'enfance,. D'une enfant joyeuse et bien portante, elle devient une jeune fille consumée et effacée. De plus, elle doit faire face avec amertume à la vanité des hommes - notamment au nombreux prétendants frappant à sa porte dans l'espoir de l'épouser - et plus tard à ses véritables origines qui ressurgiront au moment où elle s'y attendra le moins...
Commentaires
Projet de longue date du réalisateur Isao Takahata, Le Conte de la Princesse Kaguya est l'adaptation de l'histoire de la Princesse Kaguya (aussi appelé le Conte du coupeur de bambous), une série de sept contes très célèbres au Japon et généralement considérée comme le texte japonais le plus ancien. Très populaire, elle a eu un impact culturel considérable et fait partie intégrante du folklore japonais.
L'aspect visuel des décors et des personnages est fortement inspiré des estampes japonaises, ces gravures réalisées durant l'ère d'Edo (de 1603 à 1867) et représentant, le plus souvent, le style de vie et le quotidien de la bourgeoisie, et ce, parfois, sous un jour érotique. Le conte ayant justement fait l'objet d'adaptations sous forme estampes à l'époque, on comprend donc aisément le pourquoi de ce parti-pris visuel.
Afin de reproduire au mieux l'esprit et le visuel de ces estampes, Isao Takahata a choisi de réaliser le film entièrement en aquarelle, comme il le fit pour Mes voisins les Yamadas, en utilisant l'animation par ordinateur mais avec un rendu incroyablement proche de l'animation traditionnelle.
Takahata justifiera l'utilisation de cette technique par l'intention de montrer aux spectateurs que tout film d'animation, quelque soit l'aspect et le graphisme utilisés, trouve avant tout ses origines à partir d'un dessin.
Le scénario reprend, dans les grandes lignes, le tracé du conte, tout en en prenant quelques libertés, en étoffant notamment le personnage principal, auquel on a parfois reproché le manque d'humanité, et en omettant certains éléments du récit original, en particulier les évènements se déroulant après ce qui correspond au final du film.
Au cours du visionnage du film, on constate, avec la même amertume que Kaguya à quel point les hommes sont égoïstes et vaniteux. Il est parfois difficile de s'attacher aux personnages secondaires (même le père adoptif de Kaguya agit par intérêt personnel, bien qu'il souhaite avant tout le bonheur de sa fille), mais en revanche on ne peut que s'attacher à la princesse et ressentir sa tristesse d'être confrontée à cet univers parfois si absurde. Malgré tout, le réalisateur ne cesse jamais de nous démontrer à quelle point notre monde est beau et qu'il recèle de véritables merveilles quand on sait profiter des instants de bonheur qui nous sont offerts.
La réalisation est d'une grande richesse, le style des dessins changeant suivant le ton des scènes. Si les passages contemplatifs jouissent d'une animation extrêmement détaillée, les scènes au rythme rapide et nerveux (comme la fuite de Kaguya au milieu du film) ont un trait à peine esquissé, et ce afin de nous faire ressentir l'intensité de la scène. Les dessins peuvent paraître simples mais leur réalisation a en réalité été très compliquée, notamment en ce qui concerne la colorisation qui a non seulement été appliquée sur des personnages esquissés mais qui a aussi volontairement laissé des blancs pour donner l'impression que tout a été peint à la main.
On notera que pour la première fois, la musique d'un film d'Isao Takahata a été composée par Joe Hisaishi, compositeur attitré d'Hayao Miyazaki ! On soulignera aussi que le doublage a été enregistré avant que les images soient réalisées, ce qui est courant pour les films d'animation occidentaux mais pas au Japon (Takahata avait déjà eu recours à ce procédé avec Omoide Poro Poro/ Souvenirs goutte à goutte).
Le film est une réussite tant sur un plan narratif que graphique et fut largement salué par la critique, bien qu'il n'eut pas, hélas, le même succès que les blockbusters américains sortis au même moment. La durée assez inhabituelle pour un film d'animation (près de 2 heures 20 alors que la durée ordinaire tourne autour d'1 heure 30) et le style très audacieux lui auront sans doute été fatals.
Le Conte de la Princesse Kaguya est l'avant dernier film du Studio Ghibli (le dernier étant Souvenirs de Marnie) avant que sa direction ne décide de stopper temporairement la production de long-métrages dans le but de restructurer de la société.
Quand à Isao Takahata, il ne cache pas que ce dernier film soit son chant de cygne, estimant que son grand âge ne lui permettrait plus de s'impliquer autant dans la réalisation d'un long-métrage. Reste qu'il laisse derrière lui une filmographie riche en chefs d’œuvre, qui est certes dans l'ombre de celle d'Hayao Miyazaki, mais qui a le mérite d'être plus variée, Isao Takahata ayant touché à tous les genres (comédie, drame, satire, conte...) avec le même talent à chaque fois.
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