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Six ans après Tsubasa Reservoir Chronicle : le film, et trois ans après les OAV de Tokyo Revelations, les productions I.G adaptent pour la troisième fois des aventures d’après le manga Tsubasa Reservoir Chronicle des Clamp (la série télé ayant été adaptée par un autre studio). Mais cette fois-ci s’ajoute un grand évènement, puisque en plus des deux OAV de Tsubasa Shunraiki, IG produit les deux premières OAV adaptées de XXXHolic (dont ils étaient déjà à l’origine du film et de la série animée), XXXHolic Shunmuki. Autre création du studio Clamp, ces deux titres ont des histoires profondément liées, multipliant les cross-overs durant leurs mangas originels. Mais c’est la toute première fois que ce lien est à ce point approfondi dans une version animée, les films, séries et OAV précédentes s’étant contentés de minuscules clins d’œil, la série de XXXholic gommant même toute référence à Tsubasa, alors qu’à l’inverse celle de Tsubasa ne faisait pas l’impasse sur le sujet... Mais ne cherchait pas non plus à l’approfondir.
Cette fois, la situation est bel et bien clarifiée. Shaolan et Sakura, personnages principaux de Tsubasa, rencontrent enfin Watanuki, héros de XXXHolic, rétablissant ainsi le scénario initial imaginé par les Clamp. Reste que cette rencontre n’est pas le seul but de ces OAV, et que les lecteurs / spectateurs de Tsubasa et XXXHolic doivent y trouver leur compte, surtout s’ils n’ont pas lu ou vu l’une ou l’autre des deux séries.
En ce qui concerne Tsubasa Shunraiki, les spectateurs qui ne connaîtraient que les différentes adaptations animées sans avoir lu le manga risquent d’être totalement déconcertés. En effet, si les précédentes OAV, Tokyo Revelations, étaient l’adaptation des tomes 15 à 18 du manga, celles de Shunraiki correspondent aux tomes 22 et 23. Entre, le trou béant des tomes 19 à 21, qui n’ont jamais fait l’objet d’aucune adaptation animée (peut-être ont-ils été jugés trop violents), alors qu’ils sont parmi les plus importants et les plus riches en révélations de la saga. Se priver de l’arc de Celes, c’est occulter tout ce qui concerne le personnage de Yuï et le Royaume de Valandra, l’une des plus grosses pièces du puzzle, l’une des pierres angulaires du récit. Comment, dans ces circonstances, parvenir à raccrocher les wagons ?
Eh bien, par une habile avalanche de résumés ! Le moindre dialogue est ainsi l’occasion de replacer une grande partie de tout ce que vous auriez raté : le départ de Shaolan Clone lors de Tokyo revelation, Fye devenue vampire, l’absorption de Tchii au Pays de Celes, la séparation du corps et de l’âme de Sakura, quels étaient les plans de Ashura ô (particulièrement névrosé), quels sont de Fei Wan Reed (encore plus dérangé), le vœu de Fye, le vrai nom de Kurogane, la technologie de Piffle World et même le lien familial entre Fuma et Seishiro, ce dernier étant toujours à la poursuite de Subaru, lui-même en cavale avec son jumeau Kamui...
Une fois que sera digérée cette quantité astronomique d’informations, d’autres vous s'ajoutent encore, à savoir quel est le lien entre Shaolan et Watanuki, quelle est la vraie nature de Sakura, peut-on encore ramener son Shaolan du côté lumineux de la force, et qui-savait-quoi-depuis-quand. Hélas, ces nouvelles informations, entre deux bagarres, sont celles qui arrivent le plus tardivement, et l’histoire nous abandonne au moment où Shaolan et son équipe décident qu’il est grand temps d’aller rendre une petite visite musclée à Fei Wan Reed. Arc final qui, tout comme celui de Celes, n’a toujours pas été adapté en animé !
Ces deux OAV sont aussi l’occasion d’éclaircir les différents triangles sentimentaux, mais, public familial oblige, se permet de les "orienter" un peu en n’affirmant que des couples hétérosexuels : Shaolan/Sakura, Kurogane/Tomoyo... Pourtant, dans les mangas, la situation est bien plus ambiguë pour certaines amitiés masculines. Tsubasa s’oriente plus vers un Kurogane/Fye à partir du tome 24 (même si les Clamp jouent de subtilité en faisant en sorte que les scènes concernées ne soient jamais totalement explicites, histoire de rester dans les limites de ce qui est attendu dans un shônen).
Du point de vue technique, les OAV sont de toute beauté. Graphismes magnifiques, fluidité de l’animation, richesse des décors et des costumes... Le tout magnifié par la musique de Yuki Kajiura, avec des thèmes bien connus des fidèles, car déjà entendus sur les précédentes adaptations, et des nouveautés créées pour l’occasion, d’une ambiance plus "orientalisante" pour souligner les paysages de Nihon. Chaque note de musique retranscrit parfaitement les sentiments des personnages, dans leurs moments les plus drôles... comme les plus tragiques.