Fiche technique
Nom original | Saiyûki (le voyage vers l'Ouest) (西遊記) |
Origine | Japon |
Année de production | 1960 |
Production | Tôei Company |
Animation | Tôei Animation |
Durée | 88 minutes |
Auteur "historique" | Wu Cheng'en |
Réalisation | Taiji Yabushita, Osamu Tezuka, Daisaku Shirakawa |
Production | Hiroshi Okawa |
Scénarii | Keinosuke Uekusa |
Animation | Yasuji Mori, Masao Kumakawa, Yasuo Ôtsuka, Akira Daikuhara, Hideo Furusawa |
Planning | Hideyuki Takahashi, Gorô Kondaibô |
Direction artistique | Masaaki Yano, Hajime Numai |
Décors | Eiko Sugimoto, Kazuko Ozawa, Kimiko Saitô, Mataharu Urata, Saburô Yokoi |
Chef coloriste | Kôichi Maeba |
Montage | Shintarô Miyamoto, Kanjirô Igusa |
Direction photographie | Seigo Ôtsuka, Mitsuaki Ishikawa, Kenji Sugiyama |
Musiques | Ryôichi Hattori (VO), Les Baxter (VF) |
Chansons | Frankie Avalon |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 5 juillet 1963 |
Synopsis
Les grands sages qui vient dans le ciel constatent un phénomène incroyable : un enfant singe est né… à l'intérieur d'une pierre ! Sorti de celle-ci, le petit animal est au départ effrayé par tous les animaux qui l'entourent mais il rencontre une femelle singe, DeeDee (Rin-Rin en VO), qui lui montre la nature et devient son amie. Les autres singes sont cependant moins sympathiques avec lui et le poussent à prouver son courage en sautant du haut d'une cascade. Au fond de l'eau, notre héros trouve un palais avec un trône. Il y a récupère un tapis précieux et tous les singes, ébahis par son courage, le désignent comme leur nouveau roi. Tous les singes retournent dans l'eau avec notre héros, en l'honneur de qui ils font une grande fête. Mais très vite il devient insupportable, maltraite ses sujets et s'emporte quand il entend dire que les humains sont les animaux les plus intelligents du monde. Le petit singe décide donc de partir faire un voyage pour devenir plus intelligent qu'eux. Rin-Rin veut l'accompagner mais il la repousse. Durant son périple, il rencontre le magicien Merlin (Subhuti) qui accepte de lui enseigner la magie et lui donne un nom : Alakazam (Son Gokû en VO ou Sun Wukong dans le conte original chinois).
Mais ces pouvoirs tournent encore plus la tête du singe qui décide d'aller cueillir des fruits dans le jardin du Paradis (Majutsu en VO) pour son amie Rin-Rin. Là, il est puni par le roi Amo (Shaka Nyorai) qui lui montre que son pouvoir est infime comparé au sien (même en parcourant des kilomètres, Alakazam ne peut quitter la paume de la main d'Amo !) avant de l'enfermer dans une montagne. Grâce à Dee-Dee, qui lui apporte à manger, Alakazam ne meurt pas de faim mais un jour son amie manque de mourir dans une tempête de neige, alors qu'elle lui apporte à manger. La reine Amas (Kannon Bodhisattva) apparaît alors et la sauve. Elle apprend aussi à Dee-Dee qu'Alakazam sera pardonné mais qu'en échange de sa libération il devra assurer la garde du Prince Amat (le moine Sanzô Hoshi) durant son pèlerinage jusqu'en Inde (Tenjiku). Le prince Amat libère Alakazam et ce dernier accepte de le suivre, grâce à l'insistance de Dee-Dee. Dans ce pèlerinage, Alakazam rencontrera des compagnons, Sir Quigley Broken Bottom (Chô Hakkai) et Max Lulipopo (Sâ Gojô) et des ennemis comme l'enfant démon Filo Fester (Shôryu) puis deviendra un héros en accomplissant de nombreux exploits…
Commentaires
En 1958, la Tôei Company décide de se lancer dans la production de longs-métrages animés afin de concurrencer Disney en Occident. Dotés d’une animation soignée (loin de l’animation limitée utilisée à l’époque pour les séries animées nippones), ces films n’ont pas tardé à attirer la curiosité des Américains, du moins les 3 premiers d’entre eux. Ainsi, Globe International (ou Globe Pictures) a acheté les droits du premier film de la Tôei, Hakuja Den (rebaptisé Panda and the Magic Serpent aux États-Unis), MGM a acquis ceux de Shônen Sarutobi Sasuke (Sasuke Magic Boy) et American International Pictures s’est emparé de ceux de Saiyûki (devenu Alakazam the Great). Ces trois films ayant tous obtenu de piètres scores au box-office américain, aucune firme n’a acheté les autres films de la Tôei pour les exploiter au cinéma (certains sortiront tout de même en vidéo des années plus tard). En France, ces films seront proposés au début des années 60, via ces firmes américaines, sous les titres de La Légende de Madame Pai Niang, La Forêt aux sortilèges et Alakazam le petit Hercule. Comme aux États-Unis, ils passeront alors totalement inaperçus et, pire, leur sortie sur notre territoire sera largement oubliée.
Si les Américains avaient proposé des doublages respectueux de la version originale pour La Légende de Madame Pai Niang et La Forêt aux sortilèges (pour le premier titre on a simplement rajouté quelques interventions supplémentaires du narrateur), la même chose ne peut malheureusement pas être dite pour Alakazam le petit Hercule. Ainsi, les personnages ont tous été renommés, les musiques ont été remplacées par des compositions américaines, les chansons ont été refaites en anglais et environ 8 minutes ont été coupées. Parmi les coupures on peut noter la scène où Rin-Rin chante après le départ d'Alakazam, une autre scène de chant lorsqu'Alakazam monte au paradis, un passage de la scène où Alakazam est libéré (on ne voit pas Amat utiliser ses pouvoirs de moine et pour cause puisque la version américaine fait de ce personnage un prince !) et une partie du spectacle (un peu effrayant il est vrai) auquel assiste Filo Fester est passée à la trappe. Cette version tronquée est malheureusement celle qui a été proposée chez nous - dans le nord de l'hexagone du moins - et en Belgique (via la société de distribution bruxelloise Pardon Films).
Ce film reprend les grandes lignes de Saiyûki (connu chez nous sous les titres Le Voyage en Occident ou La Pérégrination vers l'Ouest), un roman chinois datant de la fin du XVIème siècle et qui est extrêmement populaire en Asie. D’autres animes postérieurs à Alakazam le Petit Hercule s’en inspireront, les plus connus étant Dragon Ball et Gensômaden Saiyuki. Cette même histoire sera adaptée en Chine avec le film Le Roi des Singes contre le Palais Céleste (produit juste après Alakazam).
Le fameux Osamu Tezuka (Astro le petit robot, Le Roi Léo...) est crédité comme co-réalisateur mais en réalité son intervention sur ce film a été assez limitée. Au départ, la Tôei l’avait contacté car il venait de finir un manga autour de l’histoire de Saiyûki intitulé Boku no Son Goku (publié de 1952 à 1959). Tezuka, qui était intéressé à l’idée de travailler dans l’animation (ce qu’il fera à partir de 1963 en créant son propre studio, Mushi Production), présenta quelques idées de scénario et des dessins préparatoires pour les personnages principaux et devait participer au storyboard du film. Finalement, trop accaparé par sa carrière de mangaka, il délégua la suite de son travail à ses assistants Sadao Tsukioka et Shôtarô Ishinomori (futur mangaka lui-même à qui l’on devra entre autres Cyborg 009). Le résultat de travail ne convaincra pas assez la Tôei qui fera faire beaucoup de changements. De plus, le réalisateur Daisaku Shirakawa s’opposera à l’idée initiale de Tezuka de faire mourir le personnage de Dee-Dee à la fin du film, arguant qu’il ne voulait pas voir les enfants sortir des salles de cinéma en pleurant. Enfin, les animateurs eux-mêmes (qui avaient beaucoup plus de liberté à l’époque qu’aujourd’hui) remanieront le design de certains personnages, notamment Sanzô Hoshi et Gyûmaô (sans doute parce que le design originel n’était pas forcément très facile à transposer en animation), à l'exception du héros qui ne changera pas tellement.
On notera que Tezuka réalisera quelques années plus tard une adaptation animée de son manga Boku no Son Goku (39 épisodes diffusés au Japon en 1967). Cette adaptation est inédite chez nous.
Pour en revenir à Alakazam le Petit Hercule, on notera que le film a remporté le prix spécial au Festival International pour Enfants de Venise (prix qu’avait déjà remporté La Légende de Madame Pai Niang en 1959).
|
|