Fiche technique
Nom original | Allegro non troppo |
Origine | Italie |
Année de production | 1976 |
Production | Bruno Bozzetto Film |
Durée | 85 minutes (version intégrale) |
Réalisation | Bruno Bozzetto |
Assistant-réalisation | Maurizio Nichetti |
Production | Bruno Bozzetto |
Scénarii | Bruno Bozzetto, Guido Manuli, Maurizio Nichetti |
Direction de la production | Maria Grazia Grossi |
Production délégué | Renato Sardini |
Animation | Giovanna Ferrari, Walter Cavazzuti, Guiseppe Lagana, Giorgio Valentini, Edo Cavalli, Roberto Casale, Angelo Beretta, Mirna Masina |
Décors | Giancarlo Cereda, Guiseppe Lagana, Paolo Albicocco, Giorgio Forlani |
Montage | Giancarlo Rossi |
Direction photographie | Luciano Marzetti, Mario Masini (séquences live) |
Costumes | Lia Fransesca Morandini |
Musiques | Franco Godi (musiques originales), Claude Debussy, Antonín Dvorák, Maurice Ravel, Jean Sibélius, Antonio Vivaldi, Igor Stravinsky |
Adaptation française | Michel Trouillet Collet |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 14 mars 1979 |
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1ère diffusion francophone | 29 décembre 1987 (Radio Canada) |
Synopsis
Dans une mystérieuse salle de concert, on filme un curieux spectacle : un orchestre, constitué de vieilles femmes et dirigé par un chef tyrannique, joue plusieurs morceaux célèbres du répertoire classique qu'un dessinateur illustre en direct, ses dessins prenant mystérieusement vie. La représentation est chaotique et mouvementée par les excès du chef d'orchestre et les pitreries du dessinateur qui de plus s'éprend de la jeune et jolie femme de ménage.
Le présentateur de la soirée essaye, tant bien que mal, de maintenir le cap. Il est en tout cas très fier de son concept de film, qu'il annonce être parfaitement inédit, malgré les rumeurs comme quoi cela aurait déjà été fait par un américain...
Les séquences animées proposées dans ce programme sont inspirées des œuvres musicales suivantes :
#1 Prélude à l'Après-Midi d'un Faune de Claude Debussy
#2 Danse slave n°7 de Antonín Dvorák
#3 Boléro de Maurice Ravel
#4 Valse triste de Jean Sibelius
#5 Concerto en do majeur (RV 559) de Antonio Vivaldi
#6 L'Oiseau de feu de Igor Stravinsky
Commentaires
Ce film d'animation italien est une parodie évidente et revendiquée de Fantasia, célèbre dessin animé de Walt Disney sorti en 1940 et qui proposait plusieurs séquences illustrant des morceaux de musique classique. L'idée est reprise ici, de façon bien moins sérieuse, tout comme celle des séquences de transitions avec un présentateur.
Notons qu'ironiquement, dans Fantasia 2000 ("suite" du film de 1940), la dernière séquence utilise là aussi L'Oiseau de Feu comme accompagnement musical !
Le réalisateur Bruno Bozzetto est coutumier de ce genre de fantaisies. Dessinateur de bande dessinée surtout connu pour ses films d'animation, sa production se distingue souvent par son aspect satirique. Il signe ici sûrement ce qui restera comme son œuvre la plus fameuse. Il avait auparavant déjà réalisé (en collaboration avec Guido Manuli) un court métrage humoristique sur fond de musique classique en 1973, intitulé Opéra. Pour l'anecdote, durant l'une des séquences en prises réelles, un personnage animé fait irruption avant d'être réduit en cendres accidentellement par le chef d'orchestre. Il s'agit de Monsieur Rossi, le plus célèbre personnage crée par Bozzetto qui fut la vedette de plusieurs dessins animés (courts comme longs).
Si le graphisme, variable selon les séquences, est souvent minimaliste (ce qui colle toutefois très bien au style satirique de ce film), cette production n'en est pas moins de qualité et offre de très beaux moments d'animation, notamment la sublime séquence du Boléro, devenue emblématique. On en vient presque à regretter que le film ne se prenne pas plus au sérieux tant il aurait pu y prétendre.
Toutefois, si ce long-métrage est bien souvent savoureusement comique, on y trouve plusieurs niveaux de lectures et notamment une dimension sociale assez présente, particulièrement à travers la mise en scène de l'urbanisation, présentée au mieux sur un ton mélancolique, au pire de façon oppressante. L'humour est également parfois assez impolitiquement correct, car si certains gags restent bon enfant et semblent inspirés des grands films burlesques du cinéma muet (notamment ceux de Charlie Chaplin et Buster Keaton), ce qui explique d'ailleurs sans doute l'utilisation du noir et blanc pour les scènes intermédiaires, Bozzetto ne recule pas devant la nudité, les blagues graveleuses et la violence.
Cela vaudra à ce long-métrage de se voir amputé de plusieurs minutes lors de son exploitation américaine. Il semblerait qu'il existe également un montage du film dépourvu de toutes les scènes avec de vrais acteurs, les séquences animées étant reliées par de simples intertitres. Ironie du sort là aussi, le film de Disney a également subi les affres du remontage et de la censure !
Cette production n'a hélas pas eu droit à une grosse exploitation commerciale chez nous, n'étant sortie au cinéma que de façon assez confidentielle et il faudra attendre 2017 pour qu'une sortie DVD voit enfin le jour, sans doublage français mais avec des sous-titres. À ce sujet, il semblerait qu'il n'existe qu'une version québécoise, hélas réalisée sur le remontage américain, qui aura connu quelques diffusions télévisées canadiennes.
Fascinant détournement du concept de Walt Disney, ce film reste hélas assez peu connu du grand public, même si sa sortie récente en DVD changera peut-être la donne, en précisant que le film est aussi disponible en streaming légal et gratuit sur le site Internet Archive (en VO, sans sous-titres).
Doublage
Voix françaises :
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Sources :
http://www.doublage.qc.ca/p.php?i=162&idmovie=3657
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