Fiche technique
Nom original | Sinbad Jr. and his Magic Belt |
| Sinbad Junior et sa ceinture magique |
Origine | Etats Unis |
Année de production | 1965-66 |
Production | Hanna-Barbera Productions, Trans-Artists Productions |
Nombre d'épisodes | 102 x 5 minutes |
Réalisation | Joseph Barbera, Rudy Cataldi, William Hanna, Sid Marcus, Amby Paliwoda, Edwin Rehberg, Reuben Timmins, Harvey Toombs |
Production | Joseph Barbera, William Hanna, Sam Singer |
Direction de l'animation | Charles A. Nichols Hanna-Barbera Productions |
Décors | Lawrence Miller Trans-Artists Productions |
Musiques | Ted Nichols Hanna-Barbera Productions, Johnny Holiday Trans-Artists Productions |
Synopsis
Sinbad Junior est, comme son nom le laisse suggérer, le fils du célèbre Sinbad le marin. Tel son père ayant porté sa légende sur les mers lointaines, il mène lui aussi une vie pleine d'aventures sur les eaux du 20ème siècle en compagnie de son ami Salty, un perroquet. Lorsqu'il croise sur son chemin quelques difficultés, voire dangers, il utilise sa ceinture aux propriétés magiques en la resserrant de quelques crans, celle-ci lui transmettant alors une grande force en transformant sa musculature telle celle d'un super héros.
Commentaires
Cette série à l'humour cartoonesque pour un jeune public (parfois orthographiée Simbad Junior dans les programmes de télévision de magazines ou journaux français) a été conçue en ses 21 premiers épisodes par Sam Singer (1912-2001) mais, la qualité de l'ouvrage ayant peut-être été jugé trop faible par le diffuseur American International Pictures qui désirait tout de même poursuivre cette production sur laquelle plusieurs engagements avaient été signés (il avait été vendu 130 épisodes de 5 minutes à plusieurs stations de télévision avant la date de sortie officielle), elle a été confiée pour les 81 épisodes suivants au studio de William Hanna et Joseph Barbera fort d'un passé cinématographique prestigieux et d'un présent télévisé alors fort apprécié depuis 1957 (Hanna et Barbera feront de même l'année suivante reprenant en cours de production la série de Laurel et Hardy lancée et abandonnée par la société Larry Harmon Pictures Corporation qui prenait fin quelques temps plus tôt...).
Pour être un peu plus précis quant à son historique, une première mouture du personnage de Sinbad Junior est apparue dans un épisode de la série Pow Wow Petit Indien de Sam Singer en 1957, puis deux ans plus tard une deuxième ébauche du personnage a été présente dans l'épisode « La pièce magique » / « Sailor's Story » de la série Bucky et Pepito, le jeune marin n'ayant pas encore sa ceinture magique mais un anneau ayant déjà un pouvoir similaire ; enfin les 21 premiers épisodes produits entre 1960 et 1964 (et repris en 1965) connurent une diffusion états-unienne avec la voix de Dal McKennon (1919-2009, artiste à la voxographie imposante) dans le rôle-titre, ce dernier ayant été remplacé par Tim Matheson (acteur que le public français a découvert plus particulièrement en 1977 en tant que frère de Deux Personnes dans la trop courte série qui n'eut d'ailleurs pas de fin Sur la piste des Cheyennes) dans la relance de cette production par Hanna & Barbera avec, de plus, le célèbre Mel Blanc, rire d'un certain pivert, doublant ici le perroquet.
La série Sinbad Junior fut distribuée via American International Pictures qui venait peu auparavant d’acquérir en partie les productions de la société Filmgroup (1959-67) de Roger Corman qui, quelques années plus tôt en 1962 avec un certain Francis Ford Coppola pour son adaptation anglaise effaçant les références russes et supprimant quelques scènes, avait sorti sur le territoire des États-Unis et ce sous le titre The Magic Voyages of Sinbad le long métrage soviétique Le Tour du monde de Sadko / Sadko réalisé en 1952 par Alexandre Ptouchko, choix d'adaptation influencé peut-être par le grand succès du film Le Septième voyage de Sinbad (1958) de Nathan Juran (Sadko fut tout de même distribué une première fois aux USA dès 1953 en version originale sous-titrée).
Il est à noter également qu'au lancement du projet Sinbad Jr. and his Magic Belt avait pour titre The Adventures of Sinbad Jr.. Ce changement fut peut-être effectué pour bien différencier la série avec d'autres Sinbad présents alors sur les écrans comme avec le film italien Les Exploits fantastiques de Simbad titré également Simbad contre les sept sarrasins / Sindbad contro i sette saraceni (Emimmo Salvi, 1964) que distribuait justement American International Pictures. De même, le film d'animation japonais produit par Tôei en 1962, 5ème long métrage d'animation du studio avec toujours à la réalisation Taiji Yabushita, à savoir Simbad le marin / Arabian Night Sinbad no Bôken est alors également distribué aux États-Unis sous le titre The Adventures of Sindbad the Sailor via Signal International (il est édité en France en VHS en 1992). A cet égard, American International Pictures distribuera en ces années 60, en version anglaise, quelques séries d'animation japonaises comme en 1966 Yûsei Shônen Papi (1965-66) sous le titre Prince Planet ou de tokusatsu avec Giant Robo (1967-68) sous le titre Johnny Sokko and His Flying Robot , ainsi que des films japonais comme Matango (1963) et Atragon (1963) de Ishirô Honda ou en 1965 Daitôzoku (1963) de Senkichi Taniguchi avec Toshirô Mifune sous le titre très libre The Lost World of Sinbad ! American International Pictures avait déjà distribué en 1961 sur le territoire états-unien le long métrage d'animation du studio Toei Saiyûki (1960) (sorti aussi chez nous sous le titre Alakazam le petit hercule) et fera encore de même en 1969 avec Shônen Jack to Mahôtsukai (1967), 10ème long métrage d'animation du studio Tôei.
S'inspirant du personnage dont les aventures ont été ajoutées aux Mille et Une Nuits et d'un peu de l'univers fantastique en étant issu, Sinbad Junior est une sorte de Superman : tel celui apparaissant sur le torse du kryptonien, un « S » imprimé dans un écusson décore le vêtement de Sinbad, et la boucle de sa ceinture est estampillée elle aussi d'un « S » recouvrant le dessin d'une ancre (dans les premiers épisodes produits par Sam Singer, seule la boucle de la ceinture est décorée par une ancre sans le « S » et dans les épisodes de Hanna & Barbera, l'écusson apparaît sur le torse du héros essentiellement dans le générique). Un autre personnage portait également une ceinture étant munie de quelques gadgets technologiques donnant de fait du pouvoir à celui qui la porte, à savoir le « Captain Future » d'Edmond Hamilton (27 récits de science-fiction écrits entre 1940 et 1951 et dont les deux premiers ont été traduits en français en 2017 aux éditions Le Bélial'), la boucle de la ceinture de ce héros se retrouvant décoré d'un « F » dans son adaptation japonaise avec la série du Capitaine Flam.
On trouve évidemment l'image de la ceinture magique dans divers contes traditionnels du monde entier ou dans la mythologie comme avec le Ceste d'Aphrodite, et en cette année de 1965, la télévision états-unienne présentait un certain James West qui lui aussi avait en sa panoplie de gadgets une ceinture lui offrant quelque aide en certaines nuits mystérieuses... A cet égard, comme ces Mystères de l'Ouest ayant eu leur illustre « grand » méchant en le personnage du docteur Loveless, Sinbad Junior a lui aussi rencontré quelques difficultés face à de tels personnages comme le professeur Rotcoddam désirant s'emparer de la ceinture magique, scientifique qui rappelle par ailleurs quelque peu le professeur dans la série Félix le chat (1959) de Joe Oriolo, ledit professeur voulant lui aussi s'approprier le bien de Félix : son sac magique (on s'amusera à trouver également une petite ressemblance avec le jeune savant Petit Biquet et ami de Félix dans le personnage de Calculin, voire dans celui de Dexter).
A propos de Trans-Lux Productions qui produisait la série de Félix le chat, cette société fit de même que American International Pictures en distribuant quelques séries d'animation japonaises telles dès 1964 Tetsujin 28-gô (1963-66) sous le titre de Gigantor et Eightman (1963-64), toutes deux du studio TCJ. Évidemment en cette décennie les séries d'Osamu Tezuka et du studio Mushi connaîtront elles aussi et avec succès une distribution états-unienne avec Tetsuwan Atom (1963-65) sous le titre Astro Boy et Le Roi Léo devenant Kimba the White Lion (toutes deux adaptées par Fred Ladd qui en fit de même pour Tetsujin 28-gô), en passant par Wonder 3 (1965-66 ) sous le titre The Amazing Three via Erika Productions.
Pour conclure, voir le fils de Sinbad le marin dans le monde du 20ème siècle peut surprendre, mais dans l'univers du cartoon états-unien les époques et leurs personnages se confondaient alors souvent, à moins de prendre son nom comme une filiation spirituelle et non familiale. Quant à la ceinture, l'objet est ici synonyme d'une certaine virilité masculine...
Liste des épisodes
Quelques titres
Sinbad et le vent fou
Sinbad et la monnaie de singe
Sinbad et Blubbo le gaucher
Sinbad et les spectres rigolards
Sinbad et les hommes de l'espace
Sinbad et l'éléphant blanc
Sinbad et le phoque loufoque
Sinbad et l'agent indien
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