Zanzabelle à Paris

Fiche technique
Nom originalZanzabelle à Paris
OrigineFrance
Année de production1947
ProductionDiscina
Durée15 minutes
AuteurSonika Bo
RéalisationLadislas Starewitch, Irène Starewitch
ScénariiSonika Bo, Irène Starewitch
AnimationLadislas Starewitch, Irène Starewitch
Direction photographieLadislas Starewitch
MusiquesJean Wiéner
Diffusions
1ère diffusion hertziennejeudi 6 février 1964 (RTF - L'Antenne est à nous)
Synopsis

En Afrique, dans un petit village peuplé entre autres d'animaux de la savane, une jeune girafe prénommée Zanzabelle est en classe, à l'école, plus ou moins attentionnée à la leçon que donne son instituteur, un hippopotame portant des lunettes rondes. La tête un peu dans les nuages, ce qui pour une girafe semble plus facile, Zanzabelle rêve alors qu'elle fait un voyage romantique à Paris... Elle embarque alors dans un avion et se retrouve dans la capitale française qu'elle découvre. Après quelques petites aventures auxquelles elle est confrontée au fil de sa traversée parisienne comme aux regards des parisiens – elle vient en aide à un enfant qui se noie dans la Seine et porte secours également à une fillette menacée par les flammes dans un incendie, son long cou lui étant fort utile en ces circonstances –, elle commence peu à peu à se sentir seule parmi les humains. Puis, visitant le zoo du Jardin d'acclimatation, il ne lui est pas autorisé de rester en ce lieu car les cages des girafes sont toutes occupées et affichent complet. Zanzabelle, éprouvée par un petit sentiment de tristesse s'en retourne alors en son village natal en prenant le bateau, préférant à cette grande ville et ses habitants son foyer familial et la nature africaine qui l'entoure.

Commentaires

Ce court-métrage fut diffusé à la télévision (probablement pour la 1ère fois) à 16h50, le jeudi – alors jour de repos des écoliers – 6 février 1964, sur la 1ère chaîne de la RTF dans le cadre de la programmation pour la jeunesse L'Antenne est à nous (entre le 10ème épisode « La péniche » des Vacances de Poly de Cécile Aubry et les variétés du Train de la Gaieté de Jean Nohain et Gabrielle Sainderichin). Réalisé en noir et blanc (comme les précédents ouvrages du réalisateurs formant quasiment l'intégralité de son œuvre depuis le début du 20ème siècle) en 1947 et récompensé de la médaille d'or du « Film pour enfants » au Festival de Venise de 1949, il marquait alors le retour à l'animation de courts-métrages de Ladislas Starewitch (1882-1965) après les années de guerre. Un an après sa diffusion télévisée, l'artiste s'en allait vers un éventuel ailleurs.

Cinq mois après cette diffusion, la RTF devenait durant l'été 1964 l'ORTF. En matière d'animation, et particulièrement de courts-métrages, les quinze années d'existence de la RTF de 1949 à 1964 auront donner à découvrir nombre d'œuvres et d'artistes, comme pour exemple parmi les premiers Paul Grimault dont le court-métrage Le Petit soldat sorti au cinéma en octobre 1948 fut diffusé dans la petite lucarne le dimanche 2 janvier 1949 (il fut lui aussi récompensé au Festival de Venise en 1949 et connut encore plusieurs passages à la télévision après 1988 dans le cadre de La Table tournante).

Particularité de ce film d'une douce poésie du maître de l'animation en stop-motion Ladislas Starewitch, son histoire est signée par Sonika Bo (Sophie Selzer, 1906-2001, orthographié Bô sur certains documents d'époque, née Sonia Borisovna Selzer à Elisavetgrad, en Ukraine, issue d'une famille allemande et ayant émigrée en France), fondatrice et directrice du « Ciné-club Cendrillon » (Le Club Cinématographique d'Enfants « Cendrillon ») pour jeunes enfants (de 6 à 12 ans environ) situé avenue de Messine à Paris. Créé en 1932-33 par ses soins, ce qui en fit une pionnière en matière d'éducation de l'enfant sur le cinéma (avec Lahy Hollebecque), la cinémathèque de Sonika Bo comptait dans les années 1950 quelques 800 films, particulièrement des courts-métrages, ce format étant à ses yeux plus approprié pour le jeune public à qui elle destinait les séances de projections, les plus petits ne pouvant être attentionnés tout le long d'un long-métrage. Cela permettait également de proposer aux enfants une plus grande diversité de formes picturales et de tonalités dans la narration, et l'aspect récréatif des œuvres vers lequel Sonika Bo avait une légère préférence n'excluait toutefois point l'éducatif et le pédagogique, ce que reflétait justement l'aventure de Zanzabelle dont la nature de girafe en plein cœur de Paris amuse mais interroge aussi légèrement sur ce que l'on veut être, objet de curiosité ou ce que l'on est vraiment (hélas, le 10 juillet 1959 un incendie se déclara à la Cinémathèque française à l'endroit même où les films destinés au « Ciné-club Cendrillon » étaient conservés, l'ensemble de ce fond pour la jeunesse partant alors en fumée, la responsabilité du directeur de la Cinémathèque, le célèbre Henri Langlois, et de même sa collaboratrice, étant fortement mise en cause, notamment par le réalisateur et biologiste et non moins célèbre Jean Painlevé...).

Sonika Bo écrira deux autres histoires mises en images par le couple Starewitch parmi leurs derniers ouvrages : Gazouilly petit oiseau en 1953 et Un dimanche de Gazouilly en 1955, le premier ayant été diffusé sur la RTF à l'heure du déjeuner dans La Séquence du jeune spectateur le jeudi 9 avril 1964 (elle signa également l'histoire des courts-métrages de documentaire La Vache donne deux choses et Elle est chez elle réalisés vers 1948 par Roger Moride, directeur de la photographie qui fera carrière au Canada de 1954 à 1994 et qui débutait alors sur Un jour de fête de Jacques Tati).

Auteur : Captain Jack
Sources :
galerie d'images : la boutique Boulevard du Ciné
Zanzabelle à Paris - image 1 Zanzabelle à Paris - image 2 Zanzabelle à Paris - image 3


Zanzabelle à Paris © Sonika Bo / Discina
Fiche publiée le 16 janvier 2018 - Lue 6498 fois