Fiche technique
Nom original | Tenrankai no E (展覧会の絵) |
Origine | Japon |
Année de production | 1966 |
Production | Mushi Productions |
Durée | 30 minutes |
Réalisation | Osamu Tezuka |
Production | Osamu Tezuka |
Scénarii | Osamu Tezuka |
Direction technique | Nobuo Onuki, Takateru Miwa, Shingo Matsuo, Taku Sugiyama, Shunsaku Ban |
Animation | Nobuo Onuki, Takateru Miwa, Shingo Matsuo, Taku Sugiyama, Shunsaku Ban |
Effets Spéciaux | Yoshiyuki Anzai |
Direction artistique | Tatsuya Nagahara |
Direction de la musique | Atsumi Tashirô |
Décors | Shigeo Nishihara, Sadakazu Akashi, Katsue Fujii, Kuniko Nishimura |
Conception / Rech. Décors | Kazue Itô |
Montage | Noriyoshi Matsûra |
Direction photographie | Eiji Yamaura |
Musiques | Modeste Moussorgsky, Isao Tomita (orchestrateur) |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 4 octobre 2006 |
Synopsis
Une exposition met en valeur des représentations picturales de "divers héros contemporains" : le journaliste, le jardinier d'un paysage artificiel, le chirurgien esthétique, le directeur d'usine, le beatnik, le boxeur, la vedette de télévision, le maître zen et le soldat.
L'exposition se termine sur un ultime tableau nommé Conclusion allégorique.
Commentaires
Le compositeur russe Modeste Moussorgski composa les Tableaux d'une exposition en 1874, inspiré par les dessins de l'architecte Viktor Hartmann, mort l'année précédente et dont l'œuvre fit l'objet d'une rétrospective à laquelle assista Moussorgski. Elle est aujourd'hui une pièce musicale très connue, quoique la version originale pour piano soit souvent délaissée au profit de versions orchestrées, notamment celle de Maurice Ravel (Leopold Stokowski, connu pour sa participation au Fantasia de Walt Disney, s'est lui aussi prêté à l'exercice).
Sa structure fragmentée en dix tableaux, plusieurs étant reliés par des intermèdes utilisant le même leitmotiv (le célèbre thème de la Promenade), ainsi que sa durée d'une demi-heure environ rendent l'œuvre facile à adapter en moyen métrage. Il n'est au final guère surprenant qu'Osamu Tezuka se soit penché sur elle, ce réalisateur japonais ayant souvent créé des œuvres animées sur de la musique classique (on peut citer notamment La Légende de la Forêt). Tezuka reprend fidèlement l'idée des tableaux dans une exposition, qui deviennent sans surprise prétextes à une dizaine de séquences animées, reliées par des "promenades" dans le musée, et aux styles graphiques différents, ce qui vient renforcer encore la proximité avec Fantasia (Tezuka vouait une grande admiration à Disney).
En revanche, l'artiste japonais prend beaucoup de libertés concernant le contenu desdits tableaux, qui sont tous renommés et seul celui intitulé Beatnik se rapproche de son équivalent "moussorgskien", intitulé Ballet des poussins dans leur coque, ce qui est plus ou moins ce qui est montré dans la séquence animée. Le film de Tezuka met également de côté l'intermède Cum mortuis in lingua morta (qui propose notamment une version cafardeuse de la Promenade et servait de continuation au tableau des Catacombes, celui illustrant le maître zen chez Tezuka). L'orchestration proposée dans cette adaptation a été écrite pour l'occasion par Isao Tomita et s'avère pour le moins singulière, n'hésitant pas à utiliser des instruments orientaux ou des chœurs. Le musicien produira quelques années plus tard un album comprenant une version interprétée au synthétiseur des Tableaux.
Tezuka a donné à son adaptation un aspect très satirique (qui la rapproche assez de Allegro non troppo de Bruno Bozetti, sorti 10 ans plus tard). Le texte de l'introduction ne manque pas d'ironie dans sa présentation des "héros contemporains" et la plupart des séquences adoptent un ton assez grinçant, renforcé par le graphisme souvent minimaliste, proche de la carricature. Le film laisse beaucoup de place à l'interprétation, notamment dans l'ultime segment, au titre évocateur de Conclusion allégorique, qui réunit l'ensemble des personnages des précédents tableaux.
Les familiers de la langue de Shakespeare pourront s'amuser de l'anglais très approximatif des crédits du film ! Pour ce qui est de la francophonie, l'éditeur Les Films du Paradoxe a proposé ce métrage en DVD dans la compilation Osamu Tezuka, 8 films.
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