Editions
Sortie en VHS | février 1997 (TF1 Vidéo « Les Histoires de l'ourson Pluche »)
2000 (Une Vidéo « Les Gentils petits oursons ») |
Synopsis
Résumé de l'histoire de la version française d'une durée de 30 minutes (version originale : 78 minutes). Les scènes coupées – du moins la majorité d'entre elles – sont mentionnées entre parenthèses puisqu'elles font parties du fil narratif lié à la plupart des scènes concernées de la version française.
Mûshka (Mouchka) et Mîshka (Michka), deux jeunes oursons viennent de naître ensemble – ce sont deux frères jumeaux –, le premier étant un peu plus grand que le second et reconnaissable notamment avec quelques épis de fourrure relevés sur la tête. Ils vivent leurs premiers mois d'existence en restant bien au chaud avec leur mère, Mâchi, à l'intérieur d'une tanière creusée dans la neige et la glace les protégeant de l'hiver. Pendant ce temps, Mû, leur père et sage souverain du royaume des animaux du cercle polaire arctique – qu'ils n'ont pas encore vu puisque qu'il est parti avant leur naissance –, s'en est allé à la rencontre de l'Oiseau annonçant le printemps comme l'esprit de la Lumière l'ordonne, et ce afin de préparer le grand rassemblement du festival d'été. Toutefois, avant son départ, en commun accord avec Mâchi, il a choisi les prénoms de son enfant : Mûshka si c'était un garçon et Mîshka si c'était une fille. Aussi devant l'imprévu offrant à Mâchi des jumeaux, celle-ci a prénommé le second venu Mîshka qui convient également à un garçon.
La grande nuit hivernale passée, le printemps arrive enfin en pointant un premier rayon de soleil à l'intérieur de la tanière tout en se faufilant par la petite ouverture laissant passer un peu d'air dans l'habitat (cette scène est précédée dans la version originale par l'apparition de l'Oiseau du printemps en une apparence telle une divinité des cieux et de l'astre solaire). Mûshka, à l'esprit avisé et un peu craintif et Mîshka, curieux et plus téméraire, sortent alors accompagnés de leur mère du seul lieux qu'ils connaissaient jusqu'alors pour découvrir la lumière, le soleil et le ciel, et de même tout l'espace les entourant. Emportés par la joie de cette découverte, ils gambadent puis courent un peu en tous sens, jouant ici et là tout en côtoyant petits lapins, écureuils, macareux moines et autres oiseaux jusqu'au moment où Mîshka décide d'aller un peu plus loin du côté de l'océan alors que Mûshka lui rappelle que leur mère leur a conseillé de ne pas trop s'éloigner. Mîshka parvient toutefois à le convaincre en lui disant qu'il n'est qu'un froussard. Ils courent alors tous deux dans ladite direction, Mîshka étant tellement pris par son élan qu'il ne s'aperçoit pas que son frère qui le suit est tombé dans une crevasse et arrivant au bord de l'eau sur la banquise et ne le voyant pas arriver, il pense que trop peureux, Mûshka a fait demi-tour.
Mîshka fait alors la connaissance d'un bébé phoque très enjoué prénommé Aura et avec lequel il se lie d'une certaine amitié, le petit animal ne pensant tout comme lui qu'à s'amuser (ils n'ont pas encore conscience de la place qu'ils occupent dans la nature). Mais la mère d'Aura intervient pour protéger son petit en demandant à Mîshka qui ne comprend pas de ne pas l'approcher ; la mère de l'ourson ne voyant plus ses enfants sur leur lieu de jeux arrive également à cet instant-là pour imposer sa présence. Mîshka voit ainsi s'éloigner son nouvel ami, sa mère l'emportant dans les eaux glacées de l'Arctique.
Pensant qu'elle trouverait Mûshka auprès de Mîshka et celui-ci pensant que son frère était retourné près de la tanière, la mère et l'enfant constatent à cet instant que Mûshka a disparu. Ne sachant que faire mais pour toutefois tenter de l'apercevoir de loin, et aider par Aura qui est revenu entre temps près de lui malgré le désaccord de sa mère, Mîshka élève un monticule de gros blocs de glace...
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Le long-métrage d'animation japonais Les Oursons de la banquise / Hokkyoku no Mûshika Mîshika est sorti au cinéma au Japon le 21 juillet 1979. Il fut le premier grand ouvrage de la nouvelle structure Mushi Production créée en novembre 1977 et ce, après la première et florissante période du studio Mushi Production de Osamu Tezuka qui durant douze années, de sa conception « du coin d'une rue » en 1961-62 à « la tristesse » de sa faillite en 1973-74, fut l'un des acteurs majeurs de l'animation de l'Archipel auquel on doit de plus la naissance des séries d'animation japonaises télévisées.
C'est également le premier projet d'animation lancé par la maison de production Nikkatsu Children's Films créée au début des années 70 et se destinant à la production de longs-métrages en prise de vue réelle pour le jeune public (décennie où la compagnie Nikkatsu, née en 1912, fait aussi du film érotique sa spécialité de 1971 à 1988). Deux de ces longs-métrages pour la jeunesse furent écrits par Mei Katô qui signera ensuite le scénario des aventures de Mûshika et Mîshika en Arctique (dans l'Anime Encyclopedia, 3rd Revised Edition: A Century of Japanese Animation de Jonathan Clements et Helen McCarthy, il est indiqué Akira Katô pour le scénario de ce film alors qu'il s'agit bien de Mei Katô).
Le nouveau Mushi Production et Nikkatsu Children's Films s'associeront encore pour la conception de trois autres longs-métrages d'animation, à savoir Yuki, le combat des shoguns en 1981 où l'on retrouve Shin'Ichi Tsuji à la direction de l'animation, puis Hi no Ame ga Furu (Pluie de feu) de Seiji Arihara en 1988, ainsi que Ushiro no Shômen Daare réalisé également par Seiji Arihara en 1991 (inédit dans l'Hexagone comme le précédent) avant que Nikkatsu Children's Films cessent ses activités en la dernière décennie du siècle.
Les deux films de Seiji Arihara se voulaient être des témoignages de la vie des Japonais lors des attaques aériennes sur le sol de l'Archipel durant la Seconde Guerre mondiale, le premier évoquant le bombardement par les B-29 américains ayant eu lieu sur la ville de Fukuoka dans la nuit du 19 au 20 juin 1945, et le second contant d'après les souvenirs de Kayoko Ebina sa vie de petite fille vivant heureuse avec sa famille malgré l'effort de guerre que tout Japonais se devait de faire et ce jusqu'à la terrible nuit du 9 au 10 mars 1945 où une pluie de bombes incendiaires est tombée sur Tôkyô.
Le studio Mushi Production, tout en continuant à travailler sur des séries, avait le désir de produire des œuvres originales et surtout ayant un caractère humaniste et historique, ce qu'il fera encore après les deux ouvrages précités réalisés par Seiji Arihara, et ce avec L'Oiseau bonheur (1993) et Nagasaki 1945 - Angelus no Kane (Nagasaki 1945 - Angelus Bell, 2005), tous deux dirigés également par Seiji Arihara.
On notera encore pour le film Hi no Ame ga Furu (Pluie de feu) qu'il est sorti au cinéma la même année que le mémorable Tombeau des lucioles de Isao Takahata, le film du studio Ghibli ne comptant alors pas plus d'un million d'entrées en salles au Japon. Il est a souligné à cet égard que de nombreux films en prise de vue réelle ou d'animation aux sujets similaires l'avaient précédé comme encore quelques années plus tôt le tout aussi émouvant quoi que traité différemment dans la forme et l'expression Tsushima-maru: Sayonara Okinawa produit en 1982 par le Group TAC et Ajiado avec un graphisme proche de celui de la fameuse série conçue par ces deux studios Manga Nihon Mukashi Banashi, ce film évoquant la mort de 775 enfants d'Okinawa ayant péri le 22 août 1944 alors qu'ils étaient à bord du cargo Tsushima-maru victime de l'attaque d'un sous-marin américain.
A propos de cet intérêt porté par le studio Mushi pour cette terrible période de l'histoire du Japon – studio qui avait aussi collaboré en 1983 au travail photographique du film Gen d'Hiroshima de Mori Masaki d'après l'oeuvre phare de Keiji Nakazawa –, on remarquera que si le film Les Oursons de la banquise n'en fait pas référence comme le roman pour la jeunesse de Tomiko Inui (1924-2002) dont il est adapté, l'autrice avait toutefois développé quelques réflexions à ce sujet dans un autre récit relativement similaire à celui-ci mais se déroulant à l'opposé en Antarctique avec des manchots pour personnages principaux et étant eux aussi frères. Il s'agissait de Nagai Nagai Pengin no Hanashi (Une longue, longue histoire de manchots - Hobun Kan, 1957, prépublié en 1954), un récit destiné à des lecteurs de sept ou huit ans environ mais un peu plus long que ceux étant alors écrits pour cet âge.
Aussi dans cette aventure des manchots Ruru et Kiki conçue comme le sera celle des oursons avec la découverte du milieu naturel où ils vivent – de leur naissance à leur errance sur un iceberg qui les mène à quelques rencontres –, Tomiko Inui introduit dans son histoire des éléments faisant référence au passé militariste du Japon. Cela est suggéré lorsque Ruru et Kiki échouent sur une île où ils sont confrontés à une colonie de manchots dont les membres sont tels des soldats se devant une obéissance aveugle et absolue à leur empereur qui agit ici comme un dictateur. Ce dernier fait d'ailleurs mettre en prison Ruru car celui-ci lui a fait remarquer qu'il maltraitait ses congénères à trop vouloir leur imposer par la force de marcher au pas. Ruru retrouve ensuite et fort heureusement la liberté grâce à quelques manchots qui, impressionnés par son courage, ont décidé de s'opposer à leur chef.
Tomiko Inui, célèbre autrice japonaise de littérature jeunesse dont seul le roman Le Secret du verre bleu a été traduit en français en 1971 chez Nathan, avait commencé l'écriture de cette histoire en 1954 alors que le Japon, quelque peu allégé de la présence états-unienne sur son sol, commençait dans ses expressions artistiques à évoquer plus ou moins directement ce passé encore peu éloigné. C'est justement ce que fit Osamu Tezuka quelques temps plus tôt, en 1952, en créant son fameux personnage Tetsuwan Atomu (Atome aux bras de fer) en référence à la puissance atomique qui mit atrocement et définitivement fin au conflit mondial, faisant au travers du petit robot une utilisation plus positive de l'énergie nucléaire. Le cinéma fera de même avec parmi les premiers films témoignant pleinement sur ce sujet le poignant Les Enfants d'Hiroshima (1952) de Kaneto Shindô.
A propos encore du roman avec Ruru et Kiki qui fut par ailleurs librement adapté par le maître des marionnettes Tadahito Mochinaga en un court-métrage en stop-motion en 1958, Takeo Nishiguchi et Kenjirô Yoshida, respectivement producteur et assistant réalisateur sur Les Oursons de la banquise se retrouvèrent peu après à la conception du film d'animation soviético-japonais Les Aventures de Lolo. Le choix final du scénario de ce dernier après quelques tergiversations pourrait de la sorte avoir été influencé par les ouvrages de Tomiko Inui, le fait d'avoir travailler sur Les Oursons de la banquise amenant peut-être également l'idée de s'inspirer de l'aventure des manchots pour la coproduction entre les deux pays.
Osamu Tezuka ne participera pas à la gestion et la vie du nouveau Mushi Pro, ayant déjà ouvert depuis 1968 un deuxième studio avec Tezuka Productions qui, dans un premier temps concernant l'animation, a servi pour faire de la sous-traitance pour Mushi et qui allait lui permettre de concevoir encore quelques séries et métrages d'animation. Il supervisera toutefois cette première œuvre des Oursons de la banquise où figuraient quelques-uns de ses fidèles collaborateurs comme le réalisateur Chikao Katsui ou le décorateur et directeur artistique Seiji Miyamoto.
De fait, si il s'agit de l'adaptation d'un récit de Tomiko Inui (pour lequel elle recevra le prix Hans Christian Andersen en 1964), on perçoit avec évidence quelques motifs particulièrement tézukiens rappelant l'univers du Roi Léo (créé dix ans plus tôt en 1950) comme les rapports entre les espèces animales entre elles et avec l'homme également, ceci dans un soucis de réflexions sur la place de chacun dans ce monde. En cette perspective, Mîshika se fait un ami prénommé Aura, un phoque dont il apprendra qu'il est un animal faisant partie des quelques espèces servant de nourriture aux ours polaire. De la sorte, la réalité du monde animal n'est pas occultée et les nécessités naturelles à la survie, surtout en ce milieu hostile, sont exposées avec une certaine franchise sans toutefois être trop appuyées. A ce titre, le livre et le long-métrage se terminent en un lieu où se déroule la fête de l'été où tous les animaux de l'Arctique se retrouvent sans qu'aucun n'est à craindre d'être la proie d'un autre, ce qui atténue pour les plus jeunes lecteurs ou spectateurs la dureté du principe de la chaîne alimentaire. On trouve d'ailleurs un rassemblement similaire avec une trêve alimentaire lors de certaines circonstances dans Le Roi Léo mais aussi dans Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling ainsi que dans des contes orientaux comme on peut le voir dans l'un des épisodes de la série Tao Tao.
Outre encore certaines situations, quelques scènes rappellent également dans leur illustration celle de la série d'animation du Roi Léo dont la fameuse image où les personnages se trouvent à la pointe d'un grand rocher surplombant une large étendue de terre gelée, mise en scène reprise par le studio Disney pour Le Roi Lion (qui s'est totalement inspiré de l'univers du Roi Léo dans sa représentation tout en y introduisant de nouvelles influences comme celle de l'Oedipe de Sophocle faisant de Simba l'un des facteurs de la mort de Mufasa, son père et en y excluant la présence humaine que l'on pouvait toutefois ressentir dans le comportement shakespearien des personnages, Shakespeare ayant été également source d'inspiration pour Tezuka).
Autre détail que l'on peut encore rapprocher de Léo, on peut voir grandir légèrement les deux oursons durant cette aventure ne durant que le temps du printemps, ceux-ci étant dessinés avec un supplément de forme à partir de la rencontre avec leur père, ce qui est moins discernable dans le cas de la courte version française.
On retrouve également un peu du mythe du Phoenix si cher à Osamu Tezuka tout au long de sa carrière (en un fabuleux manga qu'il développa de 1954 à sa mort en 1989), l'Oiseau du printemps, autre oiseau fabuleux en ce cadre, se présentant en cet Arctique comme une déité de la réincarnation de la nature, celle-ci reprenant vie après son sommeil lors de la nuit hivernale.
Concernant enfin le prénom des deux oursons Michka (Mîshika) et Mouchka (Mûshika), le premier est d'origine russe. C'est un diminutif de Micha dérivé de Michel. Il a été porté par plusieurs ours de fiction qu'ils soient de poils ou de peluche, de celui du conte de Michel Colmont illustré par l'artiste russe Feodor Rojankovsky pour l'album éponyme du père Castor en 1941, à celui de l'ourson Míša Kulicka des albums jeunesse tchèques écrits par Josef Menzel et illustrés par Jirí Trnka dont quelques volumes ont été publiés dans les années 1950 en France sous le titre Les Aventures de Micha la boule, et qui ont été adaptés en une charmante série de marionnettes à tiges et fils réalisée en 1973 par Libuše Koutná (série qui a connu une diffusion francophone au Québec), en passant par la mascotte des olympiades soviétiques créée en 1977 par l'illustrateur Victor Tchijikov et qui apparaitra dans quelques courts-métrages du studio Soyuzmultfilm ainsi que dans la série d'animation japonaise lui étant totalement dédiée Koguma no Misha. Le second prénom est lui écrit en japonais comme le mot musique (mûsica) et se prononce de même comme lui (il est assez proche du nom Mûshika donné au musicien céleste transformé en un petit rat supportant Ganesh, le dieu du savoir et de l'intelligence dans l'hindouisme).
Quant à la distribution et la version française de ce film
On ne sait rien quant à ce qui a pu se produire pour que ce film d'une durée de 78 minutes se trouve sélectionné en France pour une collection de VHS dont le format de durée des œuvres proposées n’excède pas la demi-heure. Il semble par ailleurs que ce fut l'unique format français qui fut produit d'après la version intégrale états-unienne titrée The Adventures of the Polar Cubs. On peut toutefois s'interroger si en amont le doublage français a couvert tout le métrage, ce qui est fort peu probable dans le sens que le montage français semble avoir été réalisé avant l'enregistrement de la version française, le texte de celle-ci correspondant fort logiquement audit format sans qu'aucune référence ne soit faite en rapport avec tel passage qui aurait été coupé.
Quoiqu'il en soit, en cette version française, l’œuvre originale a été expurgée de plus de la moitié de sa matière. C'est de fait plus qu'une certaine part de sa dimension dramatique et de nombreux éléments de son scénario qui ont ainsi été effacé. Dans ce genre de procédé, de réduire de la sorte la durée originale d'un film et d'en couper certaines scènes, on atteint ici comme un sommet puisque qu'il ne reste au final qu'un tiers de l’œuvre.
Ce film fut ainsi proposé en France en VHS chez les marchands de journaux en février 1997 via TF1 en tant que n°2 de la collection « Les Histoires de l'ourson Pluche ». Le 1er numéro de cette collection proposait de découvrir Le Noël des oursons édité en novembre 1996 et le 3ème et dernier numéro publiait Le Pique-nique des oursons qui était une autre aventure des oursons de peluche, héros du Noël des oursons produit par le même studio. La cassette vidéo des Oursons de la banquise était accompagnée dans son emballage, avec le fascicule de présentation et une cassette audio, par un petit ourson en peluche blanc prénommé Maman Pluche (en concordance avec le personnage de la mère des deux oursons de la banquise) comme annoncé dans la publicité diffusée sur TF1 à l'occasion de cette publication.
Ainsi la version française de par son court format proposera aux jeunes enfants téléspectateurs de découvrir les deux oursons dans leurs premiers pas, de la rencontre avec Aura le phoque dont Michka se fait un ami, à l'aventure de Mouchka qui s'étant perdu retrouvera les siens grâce à un cygne, jusqu'à la découverte de la petite oursonne Olga auprès du corps de sa défunte mère puis, enfin, de la rencontre des oursons avec leur père jusqu'à la fête de l'été.
C'est donc une aventure totalement axée sur les oursons et leur mère où les aspects d'une rude existence en ce milieu et la violence de certaines situations sont écartés au profit d'une histoire plus en adéquation avec le jeune public visé par la collection « Les Histoires de l'ourson Pluche ». Hélas, en cette perspective, une grande partie de la dramaturgie de l’œuvre dans son intégralité est absente : la présence humaine suggérée y est ainsi totalement supprimée, de même que le duo de personnages de Garâ l'ours polaire et de son compagnon Rikâ le renard, tous deux ne pensant qu'à chercher de la nourriture et qui justement ont fait l'ouverture du métrage et qui lors de la fermeture, pendant le festival, se doivent de ne plus penser à leur estomac. C'est surtout une grande partie de la seconde moitié du métrage qui a été supprimé, du retour à la tanière en passant par l'exploration du navire pris dans les glaces, ainsi que ce qui a suivi la rencontre entre les oursons et leur père.
Dans le cadre de la collection « Les Histoires de l'ourson Pluche » destinée à un jeune public (sponsorisée par la phosphatine pour les nourrissons en une séquence en dessins animés présentée par Phosphatin l'éléphant dont quelques aventures ont été publiées en livrets encartés dans le périodique Enfant Magazine du groupe Bayard, l'éléphant annonçant la présentation de l'ourson Pluche...), il est relativement surprenant d'avoir choisi un long-métrage qui de plus contient quelques scènes violentes et situations difficiles relatives à la vie animale et d'avoir été de fait contraint de modifier son format pour qu'il soit plus abordable pour les plus jeunes enfants. Justement, d'autres courts de la même durée avec des oursons de peluche existaient déjà en version française à ce moment-là et entraient plus facilement dans la thématique de la collection comme pour exemple Les Oursons qui ont sauvé Noël / The Bears Who Saved Christmas réalisé en 1994 par Allen Foster (édité en VHS en 1999 par TF1). De même, les producteurs de cette collection auraient pu opter pour un autre jouet représentant un animal comme Le Lapin de velours (une seconde édition de la version française du film fut proposée à nouveau en 2000 en une VHS ayant pour titre principal « Les Gentils petits oursons », vidéo-cassette où l'aventure polaire partageait la bande magnétique avec Le Pique-nique des oursons).
Si le roman Hokkyoku no Mûshika Mîshika (Rironsha, 1961) n'a jamais été traduit en français, on notera que dans le cadre de l'Hexagone, Setsuko Maestle, traductrice Robinsonnaise (Le Plessis-Robinson) diplômée de l'université de Miyazaki, a traduit un kamishibai reprenant l'histoire polaire de Tomiko Inui édité par Dôshinsha en 1984 avec des illustrations de Toshikazu Shiino (1935-). Ce kamishibai est consultable à La Petite Bibliothèque Ronde de Clamart.
Pour conclure, on notera qu'il a existé, sitôt la publication du livre effectuée au Japon, une première adaptation en 1961-66 pour les plus jeunes téléspectateurs en un programme de marionnettes diffusée sur la chaîne éducative de la NHK et intitulé Futago no Kaguma avec notamment la Compagnie de Théâtre de Marionnettes Takeda – Takeda Ningyô-za de Kinosuke Takeda – dont on peut noter la participation sur d'autres séries d'alors : Uchûsen Shirica (Silica, le vaisseaux de l'espace, 1960-62, de Shinichirô Hoshi), Le Commando de la Voie lactée / Ginga Shônen-tai (1963-65, d'Osamu Tezuka), ainsi que Kuchû Toshi 008 (Ville Aérienne 008, 1969-70, d'après l’œuvre de Sakyo Komatsu), trois séries dont les musiques furent signées par Isao Tomita, compositeur qui fit de même pour Le Roi Léo.
Doublage
Voix françaises :
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