Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 27 novembre 2002 / 4 octobre 2006 |
Synopsis
« Dans ce pays, il n’était pas permis de rêver ».
Au bord de mer, un jeune homme observe le rivage. A la vue d'un pauvre poisson s’étant échoué, le garçon accourt le sauver en le déposant délicatement dans un point d'eau, mais l'animal aquatique se transforme aussitôt en sirène, sous les yeux ébahis de son sauveur ! Soudain, comme un flutiste, le garçon compose une belle mélodie à l'aide d'un nuage moulé en flute, puis, accompagné de la sirène, devenue pianiste, ce couple atypique se promène dans les océans avec un amusement et une allégresse sans pareil. Une fois cette petite escapade terminée, le jeune homme, dans un élan plein d'ardeur dû à l'amour, invite la magnifique sirène chez lui. Mais une fois arrivé à son domicile, ses parents s'inquiètent : pourquoi leur fils s'est-il entiché d'un vulgaire poisson ? Notre héros serait-il donc le seul à voir que c'est une sirène ?
Commentaires
En 1962, alors que la carrière de mangaka d'Osamu Tezuka est à son apogée, il décide de fonder un studio d'animation – un secteur dont le monopole était détenu, principalement, par la Toei Animation. Mushi productions était né. Après le moyen-métrage Histoires du coin de la rue en 1962, le studio produit l'année suivante la première série animée de la télévision japonaise : Astro Boy (série de 193 épisodes en noir et blanc, inédite chez nous contrairement à ses deux remake de 1980 et 2003) Suite au succès de cette série d'animation, Osamu Tezuka décide de produire une œuvre libérée de toute exigence commerciale, La sirène, que nous vous présentons ici même.
La sirène est un court-métrage en couleurs de huit minutes, l'un des premiers d'Osamu Tezuka. Le film est uniquement musical, puisque qu'aucun dialogue oral n'est audible, toutefois sont présents des dialogues joliment écrits sur des planches, à l'image des films muets de Charlie Chaplin qui ont bercé l'enfance du jeune Osamu (son père possédait un projecteur cinématographique).
Comme dit plus haut, La sirène n’était pas une œuvre commerciale mais une manière d’expression expérimentale via le court métrage. Effectivement, il n'est pas difficile de voir une forme de biographie de la jeunesse de Tezuka, avec un garçon rêveur, intéressé par la nature environnante et les merveilles de la vie, mais que la société empêche de rêver (le Japon sort alors de la seconde guerre mondiale et a besoin de travailleurs forcenés pour s'en sortir). Il y a également un message moral véhiculé, celui de la tolérance. Malgré cela, rien n’empêche les enfants ou les adultes regardant cette œuvre de l’apprécier pour ce qu'elle est en premier lieu : un court-métrage d'animation à la fois grandiose et divertissant.
Concernant la réalisation et la production, le film se révélant plutôt sommaire, le staff est lui aussi réduit, puisque conçut par uniquement cinq personnes. Notons aussi que la majeure partie des postes clefs est détenue par Osamu Tezuka lui-même car il occupe les postes de character-designer, scénariste et, avant tout, réalisateur.
Alors qu'au Japon, l’œuvre est, encore aujourd'hui, proposée dans une ribambelle de festivals (à l'international aussi d'ailleurs) – et cela depuis le 21 septembre 1964 où elle fut présentée lors du 4ème festival d'animation de Sogetsu. En France il nous aura fallu attendre près de quarante années pour pouvoir visionner l’œuvre, en l’occurrence le 27 novembre 2002, date où est sortie dans quelques cinémas, La légende de la Forêt. Sous ce titre, on retrouve cinq œuvres : le moyen-métrage éponyme, La sirène, La goutte, Le film cassé et Le saut. Dans la même optique que la projection de l'anthologie La légende de la forêt, le 4 octobre 2006 sort Histoires du coin de la rue, avec le métrage éponyme, la Sirène (qui aura donc bénéficié de deux sorties cinéma) et l'Autoportrait.
Entretemps, en juin 2005, Les films du Paradoxe, qui avait proposé ces métrages au cinéma, sort un DVD comportant huit courts et moyens métrages d'Osamu Tezuka : ceux des deux compilations cités plus haut mais aussi Tableaux d'une Exposition sorti également le 4 octobre 2006 dans le cadre d'une 3ème anthologie.
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