Diffusions
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 21 décembre 2010 (KZTV)
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1ère diff. streaming | 22 avril 2010 (KZPlay) |
Rediffusions | 15 septembre 2018 (Netflix) |
Editions
Sortie en DVD | 3 février 2012 (Beez)
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Sortie en DVD / Blu-ray | 11 juillet 2017 (Black Box) |
Synopsis
Un étudiant de 2ème année – son nom n’est jamais prononcé, les crédits du générique de fin lui attribuent simplement le mot Watashi (« Je » en japonais) – se remémore son arrivée à l’Université de Kyôto. Prêt à conquérir "la vie en rose au campus" et trouver la fille aux cheveux noirs de ses rêves, il s’inscrit dans un club avant de se rendre compte que les activités proposées ne correspondent pas à ses attentes. S’ensuivent une série de quiproquos où interviennent son meilleur ami (et ennemi) Ozu, au physique proche d’un démon, le bellâtre Jôgasaki, séducteur et fétichiste des poitrines féminines, qui rêve de tourner un film sur Alexandre le Grand dans lequel il s’attribue forcément le premier rôle, son voisin de palier Seitarô Higuchi, un étudiant beaucoup plus âgé se faisant passer pour un maître spirituel, une love doll prénommée Kaori ou encore la jeune Akashi, une étudiante de 1ère année d’apparence sérieuse et distante, qui sera à plusieurs reprises le centre d’affection du protagoniste. À la fin de chaque épisode, reclus dans sa chambre de 4 tatamis et demi, le narrateur se rend compte de l’échec de ses deux premières années et décide de revenir en arrière pour tout reprendre à zéro...
Commentaires
Yojôhan Shinwa Taikei (littéralement Les Chroniques mythologiques des 4 tatamis ½) est au départ un roman de campus (en anglais "campus novel", genre de littérature se déroulant au sein d’un campus universitaire) écrit par Tomohiko Morimi et publié en 2004. Hormis des versions en coréen et en chinois, le roman n’a pas bénéficié d’autres traductions à ce jour. En revanche, la série animée chroniquée dans cette fiche fut largement diffusée dans les pays occidentaux, notamment en France, en Allemagne, en Italie et dans les pays anglo-saxons. D’abord éditée chez Beez Entertainment en version originale sous-titrée, la série bénéficia d’une réédition chez Black Box proposant pour la première fois une version française, à ce jour la seule version doublée pour cet anime en dehors de la version japonaise. D'excellente facture, cette version française est également disponible sur Netflix
L’histoire reprend en quelque sorte le principe du film américain Un jour sans fin sorti en 1993. Dans les deux cas, on retrouve un protagoniste qui revit constamment les mêmes événements, pendant lesquels il tente de changer leur cours et ainsi parvenir à une conclusion plus satisfaisante. Ce postulat de base rappelle par ailleurs le concept d’"Eternel retour" (Ewige Wiederkunft), formulé par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra et qu’on pourrait résumer (selon l’historien et philosophe Patrick Woltling) par : « Mène ta vie en sorte que tu puisses souhaiter qu’elle se répète éternellement ». En effet, dans The Tatami Galaxy, la conclusion de chaque épisode semble faire écho à ce concept d’"Eternel Retour". Ainsi, le narrateur vit (ou imagine ?) plusieurs versions différentes de ses deux premières années universitaires et tente d’en modifier le déroulement toujours dans un objectif plus positif. On retrouve ainsi des situations similaires entre les différents épisodes, même si ce n’est pas systématique : certains épisodes ont un schéma très proche, alors que d’autres développent une situation particulière (par exemple la recherche d’une petite amie pour le narrateur).
Si l’environnement de la série se veut très réaliste (vie universitaire, clubs, soirées entre amis...), la mise en scène de ces situations prend un ton très absurde voire psychédélique, propre au style du réalisateur Masaaki Yuasa (Mind Game). Les personnages et les objets se déforment régulièrement, les décors mélangent allégrement des scènes dessinées avec des photographies voire des passages filmés en live... L’humour très présent vient renforcer cette ambiance absurde, avec l’apparition d’animaux extravagants ou le comportement exagéré voire théâtral des différents personnages. Le protagoniste a par exemple pour habitude de débiter son texte de manière extrêmement rapide lorsqu’il se trouve en position de narrateur (aspect qui disparaît lorsqu’il dialogue avec un autre personnage).
Ce parti pris artistique peut aussi s’interpréter comme une métaphore des tourments qui agitent le narrateur. Présenté comme un étudiant ambitieux et motivé au début de chaque épisode, il devient de plus en plus déprimé et insatisfait, se plaignant du club dans lequel il s’est inscrit, des relations ambiguës qu’il entretient avec son ami/ennemi Ozu (capable à la fois de le soutenir et de le trahir), de son statut de faire-valoir vis-à-vis du séducteur Jôgasaki ou encore de ses rapports compliqués avec les filles. Enfermé dans un univers étroit, cette fameuse chambre mesurant 4 tatamis ½ (au Japon, la surface d’habitation se mesure en nombre de tatamis (ou jô), un tatami mesurant traditionnellement 91 cm x 182 cm – mais ces mesures peuvent évoluer selon les villes), le narrateur adopte alors un comportement proche du délire, parfois victime de boulimie face à un castella (gâteau japonais ressemblant à une génoise qui fut importé par les missionnaires portugais) ou croyant entreprendre une relation amoureuse par écrit avec une mystérieuse jeune fille prénommée Keiko.
The Tatami Galaxy est une œuvre difficile d’accès, son ambiance absurde et ses partis-pris artistiques proches de Mind Game rebuteront peut-être certains. Néanmoins, alors qu’on pouvait craindre une série se contentant d’accumuler les épisodes indépendants, le scénario parvient à évoluer et réussit le pari d’aboutir à une véritable conclusion, permettant ainsi au narrateur de sortir de ce cycle infernal de l’"Eternel retour" et enfin mener une vie amoureuse grâce à Akashi. Ses qualités artistiques et narratives lui ont permis de remporter le Grand Prix du Japan Media Arts Festival dans la catégorie Animation, une première pour une série télévisée. Elle fut par ailleurs diffusée dans la case noitaminA de la chaîne Fuji TV, une case réservée à des séries animées ambitieuses telles que Kids on the Slope, Princess Jellyfish ou encore The Perfect Insider et visant un public de jeunes adultes.
À noter que Masaaki Yuasa a depuis réalisé le film d’animation The Night is short, walk on girl, sorti en 2017 et adapté d’un autre roman de Tomohiko Morimi (le film est disponible en DVD/Blu-Ray chez l’éditeur @Anime). On y retrouve notamment deux étudiants, une jeune fille aux cheveux noirs et son Senpai (aîné), ce dernier cherchant à déclarer son amour pour la jeune étudiante, mais se voit constamment empêché par l’intervention des autres protagonistes. Le film se déroule également à Kyôto, tout comme The Tatami Galaxy.
Liste des épisodes
01 - Club de tennis "Cupidon"
02 - Club de cinéma "Misogi"
03 - Club de cyclisme "Soleil"
04 - Disciples recherchés
05 - Club de softball "Honwaka"
06 - Club de conversion en anglais "JoEnglish"
07 - Club de Super-héros
08 - Club de lecture "Sea"
09 - Organisation secrète "Fukuneko Hanten"
10 - Idéologie des quatre tatamis et demi
11 - La fin de l'ère quatre tatamis et demi
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Histoires bonus :
01 - Sous-marin de la surface, en route vers le Pôle Sud
02 - Sous-marin de la surface, en route vers les bains pour femmes. Exploration rose des chambres des filles
03 - Sous-marin de la surface de l'amour et de la pêche
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Doublage
Voix françaises (Studio O'Bahamas) :
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