Fiche technique
Nom original | Wallace & Gromit : The Curse of the Where-Rabbit |
Origine | Etats Unis, Royaume Uni |
Année de production | 2005 |
Production | Aardman Animations, Dreamworks |
Durée | 85 minutes |
Réalisation | Nick Park, Steve Box |
Assistant-réalisation | Merlin Crossingham |
Production | Nick Park, Peter Lord, David Sproxton, Claire Jennings, Carla Shelley |
Chargé de production | Mike Cooper |
Producteur exécutif | Michael Rose, Cecil Kramer |
Scénarii | Nick Park, Steve Box, Mark Burton, Bob Baker |
Story-boards | Rob Stevenhagen, Dino Athanassiou, Rejean Bourdages, David Bowers, Michael Salter, Bob Persichetti, David Vinicombe, Sylvia Bennion |
Animation | Terry Brain, Lee Wilton, Stefano Cassini, Dan Ramsay, Jo Fenton, Pascual Pérez Porcar, Will Becher, Darren Burgess, Fabrice Joubert, Alison Evans, Jerold Howard |
Conception graphique | Michael Sowa, Zennor Box |
Superv. en chef de l'anim. | Loyd Price |
Direction artistique | Phil Lewis, Jan Sanger |
Direction du son | James Mather |
Direction de la musique | Hans Zimmer |
Montage | Gregory Perler, David McCormick |
Direction photographie | Tristan Oliver, David Alex Riddett |
Musiques | Julian Nott |
Adaptation française | Jean-Pierre Carasso, Juliette Caron |
Direction de doublage | Patrick Floersheim |
Synopsis
À la veille d'un fabuleux concours du plus gros légume, les concourants voient leurs potagers menacés par d'improbables nuisibles : les lapins.
Lady Tottington, une jeune femme riche héritière et marraine du concours, fait alors appel à une agence particulière : Anti-Pesto, modeste société de protection des légumes dirigée par Wallace, l'inventeur farfelu, et Gromit, son chien intelligent et avisé. Grâce à leurs inventions aussi drôles que géniales, ils capturent les lapins et les emprisonnent en attendant la fin du concours.
Hélas, un monstre gigantesque fait son apparition, s'attaquant aux potagers et dévorant les légumes. Il s'agit, de toute évidence, d'un lapin légendaire et très dangereux nommé Le Lapin-Garou. Face à l'incompétence des forces de l'ordre locales, notre inséparable duo devra mettre tout en œuvre afin de capturer la bête, tandis que Victor Quatremain, un lord prétentieux et fanatique de la chasse, veut abattre la créature et évincer Wallace dans le cœur de Lady Tottington...
Commentaires
À la fin des années 80, lorsqu'il était président des studios Disney, Jeffrey Katzenberg caressait l'espoir de racheter le studio britannique Aardman (spécialisé dans l'animation image-par-image), conscient de leur potentiel créatif, notamment celui de Nick Park, qui cartonnait à travers le monde en réalisant les courts-métrages de Wallace et Gromit, ainsi que ceux de L'Avis des Animaux, qui ont été lauréats des Oscars. Ces films se caractérisaient par une animation en volume et des personnages en pâtes à modeler.
Il faudra attendre les années 90 pour qu'un accord entre Katzenberg et Aardman soit acté. En 1995, l'ex-président de Disney co-créé avec Steven Spielberg et David Geffen la société Dreamworks SKG, dont l'ambition est de produire des films de réalisateurs ayant une totale liberté créative, sans tomber dans l'escarcelle d'une grosse major.
Katzenberg, ayant la responsabilité de la branche animation, signe, après deux ans de discussions, un contrat de dix ans et cinq films avec le studio britannique, faisant de Dreamworks le principal distributeur (cinéma et vidéo) des précédentes œuvres et celles à venir de Aardman, une des conditions à ce contrat étant la non-implication des producteurs américains dans le processus de création des films, l'équipe de Aardman étant attachée à son indépendance.
Le premier long-métrage issu de ce partenariat, Chicken Run, sera un succès planétaire, confortant Katzenberg et le studio dans la réussite de leur collaboration. Leur projet suivant, une adaptation du Lièvre et la Tortue, réalisé par Richard Goleszowski et produit par Nick Park, devait sortir courant 2004, mais fut mis en pause (puis définitivement annulé dans les années 2010), faute d'un planning satisfaisant afin d'étoffer le scénario et les personnages. Il ne reste de ce projet que des story-boards et des décors construits, tandis des acteurs renommés avaient été engagés pour prêter leurs voix aux personnages : Bob Hoskins (Eddie Valiant dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ?) devait interpréter la Tortue, tandis que le Lièvre fut proposé à Michael Caine avant d'être finalement attribué à Orlando Jones.
Suite à l'arrêt du projet, le studio propose de porter sur grand-écran les aventures de Wallace et Gromit dans une parodie des films d'horreurs de la Hammer dont les victimes seraient... des malheureux légumes (le film sera vendu comme étant le premier film d'horreur végétarien).
Consciente que la production d'un long-métrage sera très différente de celle d'un film court, l'équipe prit grand soin de peaufiner le scénario afin qu'il soit non seulement accessible aux spectateurs ne connaissant pas les personnages, mais aussi aux fans de la première heure, qui s'attendent à retrouver l'humour anglais caractéristique des courts-métrages ainsi que quelque chose de beaucoup plus grand. De nombreux personnages inédits et des scènes en extérieur avec de la foule s'ajouteront au duo afin d'étoffer le scénario et ne plus se limiter à la seule maison de Wallace.
Le projet démarre en 2000 pour se terminer en 2004, de l'écriture du script à l'animation des personnages en silicone. À cause de réactions plus ou moins bonnes lors des projections-tests américaines, le scénario sera souvent réécrit, et plusieurs fins seront envisagées. Le film sortira finalement en 2005 et sera un succès critique et financier, séduisant le monde grâce à un humour fin et particulièrement taquin. On prend plaisir, en même temps que les scénaristes, à suivre les aventures de nos héros et de voir le méchant du film, Victor, se faire ridiculiser.
La réalisation est précise et d'une incroyable richesse, et met en scène de nombreuses cascades et références cinématographiques. De plus, en dehors des effets de fumées et d'eau générés par ordinateur, l'aspect artisanal se fait largement ressentir, l'équipe ayant décidé de laisser délibérément les empreintes de leurs doigts sur les figurines. Enfin, on retrouve Julian Nott à la musique du film et son célèbre thème musical illustrant les héros, épaulé par Hans Zimmer (alors compositeur attitré de Dreamworks) qui officie en tant que producteur musical. Le film remportera l'Oscar du Meilleur Film d'Animation et sera le dernier grand succès en commun des deux studios.
Coté VF, Wallace change une nouvelle fois de voix, et est ici doublé par Jean-Loup Horwitz, qui deviendra sa voix attitrée (notons que Patrice Dozier avait doublé le personnage dans les bandes annonces). Le doublage français est d'excellente facture, les adaptateurs ayant trouvé d'excellents compromis aux blagues et aux nombreux jeux de mots pas toujours accessibles de la VO, et les personnages ont des voix appropriées et bien dirigées.
Dans la version originale, nous retrouvons le regretté Peter Sallis, la voix anglaise de Wallace, mais aussi Ralph Fiennes, célèbre pour ses rôles de méchants (La Liste de Schindler, la saga Harry Potter...) dans le rôle de Victor, ainsi que Helena Bonham-Carter (ex-madame Tim Burton) qui interprète Lady Tottington. Il est d'ailleurs amusant de constater qu'elle a prêté sa voix à une autre héroïne d'un autre film d'animation en volume, Les Noces Funèbres, et que dans les deux cas, son personnage est promise à un prénommé Victor.
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