Fiche technique
Nom original | Sarusuberi Miss Hokusai (百日紅 〜Miss HOKUSAI〜) |
Origine | Japon |
Année de production | 2015 |
Production | Production I.G. |
Durée | 93 minutes |
Auteur manga | Hinako Sugiura |
Réalisation | Keiichi Hara |
Assistant-réalisation | Masako Satô |
Producteur exécutif | Mitsuhisa Ishikawa, Kazumi Kawashiro |
Scénarii | Miho Maruo |
Production délégué | Katsuji Morishita |
Animation | Madoya Hoshino, Toshiyuki Inoue, Norio Matsumoto, Hiroko Minowa, Takayuki Uragami, Michiyo Suzuki, Tomohisa Shimoyama, Masahiro Satô (2), Sachiko Sugino, Masashi Andô, Megumi Kagawa, Shingo Takenaka, Kumiko Kawana, Akira Honma, Katsuya Yamada, Jun Uemura, Shûichi Kitayama, Kei Suezawa, Haruo Okuno, Yûya Shimoji, Shigehito Tsuji, Yoshimi Itazu, Ei Inoue, Tetsuya Nishio |
Chara-Design | Yoshimi Itazu |
Direction de l'animation | Yoshimi Itazu |
Direction artistique | Hiroshi Ôno |
Décors | Yûho Akagami, Emi Kitahara, Mikiko Matsumoto, Junko Shimada, Mina Nakayama, Ichirô Tatsuta, Yoshio Harisaki, Katsufumi Hariu, Shunsuke Suzuki, Kôki Hasegawa, Saki Masuda, Yasuyuki Yuzawa, Kumiko Ôno, Hiroshi Ôno, Osamu Il, Katsushi Aoki |
Chef coloriste | Ken Hashimoto |
Montage | Shigeru Nishiyama |
Direction photographie | Hiroshi Tanaka |
Musiques | Harumi Fûki, Yô Tsuji |
Adaptation française | Eric Lajoie |
Direction de doublage | Jacques Albaret |
Gén. VO interpreté par | Ringo Shiina (générique de fin) |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 2 septembre 2015 |
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 22 décembre 2016 (OCS Max) |
Editions
Sortie en DVD / Blu-ray | 3 février 2016 (@Anime) |
Synopsis
En 1814, à l'ère Edo, dans la ville du même nom (renommée Tokyo en 1868), vivent Tetzuso, un peintre connu sous le nom de Katsushika Hokusai, et l'une de ses quatre filles, O-Ei, qui est aussi son assistante. Tetsuzo gagne plus ou moins bien sa vie en peignant des estampes qui commencent à faire sa réputation. Mais, souvent, c'est O-Ei qui les termine à la place de son père quand ça n'est pas elle qui les fait entièrement, sans les signer de sa main, afin de s'assurer que les commandes seront honorées à temps ! O-Ei a en effet hérité du talent de son père mais demeure dans son ombre. Elle reste également perméable aux relations amoureuses, même si elle a un petit faible pour Manji, l'un de ses amis qui a un rang social supérieur au sien.
Le film relate un certain nombre d'histoires plus ou moins anecdotiques et parfois surréalistes qui arrivent à ce drôle de duo père-fille. Dans plusieurs d'entre elles, on retrouve quelques personnages secondaires, notamment les peintres Genjirô Ikeda et Kuninao Utagawa, mais aussi O-Nao, la demi-sœur d'O-Ei, une petite fille aveugle qui ne vit pas avec Tetsuzo et à qui O-Ei rend visite de temps à autre...
Commentaires
Miss Hokusai est tiré d'un manga en 3 tomes publié au Japon de 1983 à 1987 et édité en France aux éditions Picquier en 2019 (en 2 tomes). De son nom original Sarusuberi, ce manga a été écrit et dessiné par Hinako Sugiura, mangaka et historienne spécialiste des us et coutumes du Japon de l’ère Edo (1603-1868) et à qui on doit plusieurs ouvrages sur cette période. L’œuvre se compose d’un certain nombre de petites histoires indépendantes sans réelle trame de fond et souvent axées sur un personnage précis.
C’est Hiroyuki Okiura (Lettre à Momo) qui devait réaliser le film à l’origine mais le réalisateur n’ayant pas obtenu carte blanche (il voulait faire un film de 2h30 afin de transcrire au mieux le manga d’Hinako Sugiura), c’est Keiichi Hara (Un été avec Coo, Colorful) qui récupéra le projet. Celui-ci connaissait déjà le manga et s’en était d’ailleurs inspiré dans une scène d'Un été avec Coo (celle où un dragon apparait). Il dût néanmoins le remanier pour l’adapter au cinéma : ainsi, il choisit de recentrer l’intrigue sur O-Ei et sa relation avec son père et rajouta des scènes avec sa petite sœur, qui n’apparait que dans un seul chapitre du manga.
Il existe peu de documents consacrés à la vie d’O-Ei, ce qui a laissé au réalisateur une certaine marge pour en dresser le portrait qu'il voulait : celui d'une femme moderne, libre, indépendante mais limitée par une société masculine et patriarcale empêchant la reconnaissance de son talent. O-Ei est toutefois dépeinte comme une femme ne semblant nullement souffrir de ces contraintes mais qui au contraire profite de sa vie hors-norme (O-Ei évolue au milieu d’artistes exclusivement masculins, elle peint des estampes érotiques, elle demeure célibataire...)
Keiichi Hara désacralise aussi quelque peu Katsushika Hokusai (Tetsuzo) en le présentant comme un homme bougon, qui délaisse fréquemment son travail pour se saouler. Certaines de ses estampes les plus célèbres sont tout de même montrées à l’écran, notamment la célèbre "Grande Vague de Kanagawa" (qui fait partie de sa série des "trente-six vues du mont Fuji").
Si la grande majorité du film utilise un style graphique classique, plusieurs scènes reprennent le style si particulier des estampes, afin d’illustrer l'intrusion du fantastique dans la réalité (les estampes non achevées ou bâclées produisent des effets hallucinatoires chez leurs acheteurs !) De même pour la même musique, à l’exception de deux scènes qui utilisent du rock, à la fois pour souligner la personnalité moderne d’O-Ei mais aussi pour rendre hommage à Hinako Siugura, l’autrice du manga décédée en 2005 et qui aimait écouter du rock lorsqu’elle dessinait.
Si les critiques ont loué le parti-pris de Keiichi Hara d’éviter de faire un biopic, elles ont aussi pointé du doigt le côté quelque peu inabouti du long-métrage. En effet, comme expliqué plus haut, le manga était composé de petites histoires indépendantes et même si le réalisateur et sa scénariste ont essayé de les lier entre elles, cela donne parfois un côté anecdotique au long-métrage. Heureusement, la personnalité si haute en couleurs d’O-Ei vaut à elle seule le visionnage.
Ces quelques point négatifs n’ont pas empêché le film de recevoir de nombreuses récompenses comme le prix Mainichi du meilleur film d'animation, l’Anime d'or au Tokyo Anime Award Festival (pour l'ensemble de l’œuvre de Keiichi Hara), le Prix Satoshi Kon du meilleur film d'animation, le prix du jury au festival international du film d'animation d'Annecy et quelques autres prix encore.
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