Les Contes de Noël

Quinze histoires inspirées du folklore européen nous sont ici contées, toutes se déroulant durant la période de Noël, où la magie opère…

Suite au succès de sa première série Les Contes Magiques sur FR3 pour les fêtes de Noël de 1988, le réalisateur Jean-Loup Martin se voit confier par la chaîne une nouvelle commande de programme saisonnier. Pour cette deuxième série sobrement intitulée Les Contes de Noël, le logiciel d’animation Psyché 3 développé par l’INA cède désormais la place au système DAN (Dessin Animé Numérique), doté d’une mémoire interne plus importante et d’une interface plus intuitive. Aussi, Martin délaisse les ombres chinoises des Contes Magiques au profit de personnages en couleurs dont les dessins-clés sont confiés à l’animateur André Lindon, auteur du long-métrage L’Enfant invisible (1984). Pour les histoires, le réalisateur s’inscrit dans son époque marquée par l’engouement qui entoure la construction de l’Union européenne, avec les échanges culturels que cela implique, en allant puiser dans les contes de plusieurs pays d’Europe qu’il réinterprète à sa manière tout en conservant leur essence. Cette narration intermédiaire entre classicisme et réinvention, portée par le graphisme délicat de Lindon tout en aplats de couleurs élégants, présente toutefois une animation oscillant entre fluidité et saccade du fait du caractère encore expérimental de l’image numérique à cette époque.

Comme pour Les Contes Magiques, la série est programmée avant le journal de 20h. Pourtant, le succès ne sera pas comparable car la diffusion des premiers épisodes sera confrontée à un événement de taille : la révolution roumaine qui mènera au renversement du dictateur Nicolae Ceau?escu. Le journal de FR3 décide par conséquent d’y consacrer une émission spéciale et Les Contes de Noël sont reprogrammés pour l’après-midi. De plus, le jeu-concours mis en place avec le magazine Télérama qui avait contribué au succès de la série précédente n’a pas été renouvelé pour des raisons internes, laissant ainsi la chaîne sans obligation de maintien d’horaire de diffusion. Après cette série, Jean-Loup Martin, poussé par son ami Guy Lehideux, délaissera l’animation au profit de la réalisation de documentaires consacrés aux auteurs de bande dessinée.
En 1990, le système DAN sera remanié pour devenir le logiciel Toonbox qui sera utilisé pour la séquence de La Flûte Enchantée du film Opéra Imaginaire (1993) ou encore la série Bravo la famille (1994).

Un grand merci à Jean-Loup Martin pour le complément d’informations.