Fiche technique
Nom original | Lupin Sansei Part III (ルパン三世 PARTIII) |
Origine | Japon |
Année de production | 1984-1985 |
Production | Tokyo Movie Shinsha, Yomiuri TV |
Nombre d'épisodes | 50 |
Auteur manga | Monkey Punch |
Réalisation | Yûzô Aoki |
Production | Yutaka Fujioka, Tadahito Matsumoto, Hisashichi Sano |
Scénarii | Atsushi Yamatoya, Kô Takashina, Hiroshi Kaneko, Hideo Takayashiki, Hiroko Hagita, Hisashichi Sano, Yasushi Hirano, Tomoko Konparu, Seijun Suzuki, Toshimichi Ôkawa, Hideki Sonoda, ... |
Chara-Design | Yûzô Aoki |
Superv. en chef de l'anim. | Yûzô Aoki |
Direction artistique | Tsutomu Ishigaki |
Direction de l'écriture | Jun'Ichi Iioka, Hiroyuki Onoda |
Direction photographie | Hajime Hasegawa |
Musiques | Yûji Ohno |
Gén. VO interpreté par | Yûsuke Nakamura (2) (générique d'ouverture), Sonia Rosa (générique de fin) |
| » Staff étendu |
Synopsis
Les nouvelles aventures de Lupin III (petit-fils d’Arsène Lupin) l’amènent à faire face à de dangereux ennemis : en plus de l'inénarrable inspecteur Zenigata éternellement à ses trousses, il aura affaire à des membres de la pègre, des tueurs à gages, des milliardaires mégalomanes, des descendants improbables (comme l’arrière petite-fille de Sinbad !) ou même à des chefs corrompus d’Interpol.
Avec l’aide de ses complices, le tireur d’élite Jigen, l’épéiste aguerri Goemon et parfois la perfide et séduisante Fujiko (qui n’hésitera pas à le trahir au besoin), et grâce à son habileté à se déguiser et à ses gadgets farfelus, notre héros va parcourir le monde afin de dénicher les trésors les plus célèbres, les plus attrayants... et surtout les plus imprenables !
Commentaires
Cette troisième série télévisée consacrée aux aventures de Lupin III (Edgar, détective cambrioleur en français), remarquable par le fait qu’il porte une veste rose, est la seule des sept à n’avoir jamais été diffusée en francophonie à ce jour, ni à la télévision ni en vidéo. Elle est donc totalement inédite chez nous, et ne jouit pas d’une bonne réputation en dépit de ses qualités, sans doute en ayant été (à tort) comparée avec le film L'Or de Babylone, réalisé par la même équipe et souvent considéré comme le plus faible des longs-métrages adaptés du manga.
Cette troisième série marque définitivement l’entrée de la franchise dans l’ère des années quatre-vingt, bien que la précédente série se soit conclue au tout début de cette décennie et qu’un projet de série TV se déroulant dans le futur, Lupin VIII (Arsène & Cie en VF), fut planifié en 1982 par le studio DIC sous l’égide de Jean Chalopin, Rintaro et Bernard Deyriès, en vue d’une diffusion sur TF1 (la série devait, par ailleurs, s’ouvrir sur un générique chanté par Noam), mais qui sera annulé suite à un désaccord avec les ayant droits de Maurice Leblanc sur l’autorisation du nom Lupin.
La série qui nous intéresse a été produite par le studio TMS, détenteur des droits d’adaptation du manga de Monkey Punch, pour une diffusion sur la chaîne Yomiuri TV. Celle-ci avait déjà eu l’honneur de diffuser le tout premier anime consacré au Prince de la Cambriole, et était en concurrence avec la chaîne Nippon TV, qui diffusa la deuxième série et fit un carton d’audiences. Ils demandèrent expressément à l’équipe de TMS de ne pas répéter les mêmes recettes que la série de Nippon TV, et de revenir plutôt aux origines du manga, une exigence qui se contredira au fil de la production.
La série a été confiée à Yuzo Aoki, qui est un habitué de la licence, puisqu’il a été animateur puis directeur d’animation sur les deux premières séries puis sur Le Secret de Mamo. Il a réalisé une bible graphique de la série avec la volonté de se rapprocher le plus possible du trait de Monkey Punch, et a instauré un aspect cartoonesque débridé.
Parmi les autres membres de l’équipe, on comptera également des grands noms comme Shingo Araki - sur un seul épisode-, Kenji Kodama, le futur réalisateur des différentes séries Nicky Larson (qui confiera d’ailleurs s’être inspiré des story-board du Secret de Mamo pour l’ensemble de son travail dans l'animation), mais aussi le compositeur Yuji Ohno, de retour pour signer la musique de la série après s’être illustré sur la précédente. A son grand étonnement, car ignorant qu'il y avait des problèmes de droits, il lui sera demandé de ne pas réutiliser la chanson phare qu’il avait écrite sur la deuxième série, le fameux Lupin Theme, du fait qu’elle appartenait au label musical de Nippon TV. Il écrira un nouveau thème, nommé Sexy Adventure, chanté par Yûsuke Nakamura, mais les oreilles attentives remarqueront que le refrain dispose de la même mélodie que le Lupin Theme, jouée sur un rythme différent. Le générique de fin fut, quand à lui, chanté par Sonia Rosa, une chanteuse d’origine brésilienne vivant au Japon depuis les années 70 et qui fut produite par Yuji Ohno.
Enfin, ce fut la dernière série à laquelle participa l'équipe historique des voix japonaises au complet, à savoir Yasuo Yamada (Lupin), Eiko Masuyama (Fujiko), Kiyoshi Kobayashi (Jigen), Makio Inoue (Goemon) et Goro Naya (Zenigata). S'ils continueront de travailler sur les longs-métrages et téléfilms de la licence, Yasuo Yamada décèdera en 1995 et, à l'exception notable de Kiyoshi Kobayashi qui interprètera Jigen jusqu'en 2021, le reste de la distribution fut changée en 2011, soit avant la production de la série spin-off sur Fujiko.
Afin de se démarquer des autres séries, Lupin porte une veste rose. Plusieurs idées de couleurs ont été envisagées, comme le bleu vif ou le orange. Il sera d’abord décidé que la veste serait blanche, mais les cadres de Yomiuri réclameront une nuance de rouge afin de tout de même se rapprocher de la deuxième série. C’est Yuzo Aoki qui suggérera la couleur rose, car elle était proche du rouge. La série arbore une direction artistique beaucoup plus clinquante et exaltée que les autres, de par son chara-design plus étrange, son animation débridée et ses couleurs très vives. On peut dire que cette série embrasse complètement sa décennie. Mais elle montrera ses limites : au fur et à mesure, la bible d’Aoki sera de moins en moins respectée et le design des personnages va constamment changer. Ça s’explique par le fait que le directeur d’animation n’était pas le même d’un épisode à un autre et que le studio sous-traitant a maintes fois changé, ce qui crée une incohérence visuelle assez importante tout au long de la série.
La première diffusion japonaise ne se fit pas non plus sans heurts : d'une part, elle fut avancée d'un mois, ce qui contraignit l'équipe à précipiter le fignolage des premiers épisodes. Ensuite, il ne devait y avoir que 26 épisodes à l'origine mais la série acquis une assez bonne popularité pour que 24 autres furent produits. Enfin, l'ordre chronologique des épisodes ne suit pas l'ordre de production, et des épisodes produits bien plus tôt ont étés diffusés bien plus tard, comme ce fut le cas pour le cinquantième, qui fut d'ailleurs diffusé tardivement après le quarante-neuvième. Par ailleurs, le scénario de cet ultime épisode faisait partie des quelques synopsis qui avaient étés proposés pour le film L'Or de Babylone, en remplacement de celui de Mamoru Oshii, mais mais qui avaient été refusés.
Ce qui fera la force de la série sera avant tout ses différentes histoires, la plupart étant passionnantes et plutôt originales, proposant des défis particulièrement corsés pour notre héros. Le suspens est haletant, et on se demande vraiment comment Lupin va parvenir à ses fins. Contrairement à la série précédente qui empruntait une direction résolument fantastique, on est ici dans un contexte plus terre-à-terre et, sauf cas particuliers, les éléments de primes-abords surnaturels ont toujours des explications rationnelles. Mais ça n’empêche pas les épisodes d’avoir un déroulement burlesque, on ne sait donc jamais à quoi s’attendre et les scénaristes aiment incorporer des retournements de situation (trahisons de personnages, motivations cachées, révélations inattendues, etc), des manipulations en tout genre ou même des questionnements moraux pour Lupin et sa bande. La série a également son lot de violence et les nus frontaux de la belle Fujiko ne se comptent plus.
Les personnages sont fidèles à eux-mêmes et on s’amuse d’un bout à l’autre de la série à suivre leurs aventures rocambolesques. Outre l’humour délirant propre à l’œuvre, cette troisième série fait également la part-belle aux séquences d’émotions, montrant parfois la vulnérabilité des protagonistes (un des épisodes faisant même l'apologie de la relation amoureuse latente entre Lupin et Fujiko). L’ambivalence est donc le maître-mot de cette série, et une fois encore, on ne sait jamais ce qu’un épisode réserve au spectateur.
La série fut un beau succès au Japon et de nombreux spectateurs en sont nostalgiques, bien que le design changeant les aient laissés perplexes. Elle sera même parfois référencée dans de futures itération de la licence, comme dans un épisode hilarant de la cinquième série ou même un cross-over annoncé pour 2023 avec les Cat's Eyes, dans laquelle notre héros revêtira à nouveau sa veste rose.
Cette troisième série fut également diffusée à la télévision en Espagne, tardivement en vidéo aux États-Unis, et surtout en Italie où malgré une importante censure, elle connut un succès monumental, le personnage étant extrêmement populaire là-bas, grâce à un doublage devenu culte et un générique inoubliable... dont l'instrumental sera utilisé chez nous pour celui d'Olive et Tom !
On ne pourra que regretter que cette troisième série aussi sympathique ne soit jamais parvenue jusqu’à nous, bien qu’on puisse aisément supposer qu’elle aurait été également censurée si elle avait été diffusée à l’époque. En passant outre ses défauts artistiques, elle mérite amplement d’être visionnée, et certains épisodes sont des bijoux de développement de personnages, d'aventures et de frissons.
Liste des épisodes
La série n’ayant jamais été traduite en français, nous vous proposons une traduction entre parenthèses
01. Kinkai wa Rupan o Yobu (Une pépite d’or appelée Lupin)
02. Ôinaru Wana o Abake (Découvrir le grand piège)
03. Konnichiwa Jigoku no Tenshi (Bonjour, Ange de l’Enfer)
04. Terepashî wa Ai no Signal (La Télépathie est le signal de l’amour)
05. Goemon Musô (Le Guerrier Goemon)
06. Rupan ga Sensha de Yattekita (Lupin vint à bord d’un tank)
07. Shinigami Gâbu to Yobareta Otoko (Celui que l’on appelait Le Manteau de la Mort)
08. Seibo Mariya no Dasshutsu Sakusen (L’échappée de la Vierge Marie)
09. Kopî Ningen wa Takaku Tsuku (Le clonage, ça coûte cher)
10. Hihô wa Inbô no Nioi (Le trésor est un piège)
11. Rubî wa Chi no Ase o Nagasu (Le rubis transpire du sang)
12. Barutankan no Toriko (Captifs du Palais de Valtan)
13. Warunori Hensôkyoku (Un déguisement malfaisant)
14. Yûkai Gêmu wa Osuki (Vive le jeu du kidnapping !)
15. Koroshi ga Shizuka ni Yattekuru (L’assassin s’avança doucement)
16. Ôgon no Ringo Niwa Doku ga Aru (La Pomme d’Or est empoisonnée)
17. Kekkon Surutte Hontô Desu ka (Tu te maries pour du vrai ?)
18. Shôtaimu wa Shi no Kaori (Le spectacle au parfum de mort)
19. Uragiri no Kôya o Hashire (Poursuite dans le désert de la trahison)
20. Kako o Keshita Otoko (L’homme qui a effacé mon passé)
21. Saraba Ôgon-densetsu (Adieu, Légende d’Or)
22. Dia ni Honô wa Niawanai (Les flammes ne s’acoquinent pas avec les diamants)
23. Beirûto Idô-ginkô-gôdatsu-sakusen (Opération "Braquage de banque mobile à Beyrouth")
24. Tomoyo Fukaku Nemure (Repose toi, mon ami)
25. Oretachi wa Tenshi Janai (Nous ne sommes pas des anges)
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26. New York no Yûrei (Le Fantôme de New York)
27. Angômei wa Arasuka no Hoshi (Nom de code : Étoile d’Alaska)
28. Arasuka no Hoshi wa Jigoku e no Hôshû (L’Étoile d’Alaska est un billet pour l’Enfer)
29. Tsuki e Honey-Moon ni Ikô (Lune de Miel sur la Lune)
30. Kakuteru no Na wa Fukushû (Un cocktail appelé Vengeance)
31. Gyakuten. Gyakuten mata Gyakuten (Inverser. Inverser et encore inverser)
32. 1000man-doru no Kagi (Une clé à 10 millions de dollars)
33. Tensai Shônen no Kiken na Asobi (le jeu dangereux d’un garçon génial)
34. Manhattan Crisis
35. Tagetto wa Hakugin no Hate ni (La cible est à portée de la fortune)
36. Washi no Maioriru Toki (Quand viens la chute de l’aigle)
37. Tottsuan Ôi ni Ikaru (Zenigata est très en colère)
38. Ore o Aishita Retishia (Aime-moi, Leticia)
39. Raibaru ni Ôgon o (Donner l’or au rival)
40. Ichimai no Otakara de Dai-konsen (Confrontation avec un trésor)
41. Kaigenrei no Yoru (Une nuit sous le signe de la Loi Martiale)
42. Piramiddo no Hokenkin o Ubae (Voler l’argent de la Pyramide)
43. Saraba Shinderera (Adieu, Cendrillon)
44. Boku-tachi no Papa wa Dorobô (Notre papa cambrioleur)
45. Kon-gêmu ni Kanpai (Santé au Jeu de l’Escroc !)
46. Ore no Tsubasa wa Scrap (Mes Ailes de Fer)
47. Ichimai no Meiga (Un morceau d’illusion)
48. Hadisu no Namida (Les Larmes d’Hadès)
49. Tottsuan ga Yôshi ni Natta hi (Zenigata a été adopté)
50. Gensen Iwanofu no Massatsu-shirei (Ordre de détruire le sous-marin nucléaire Ivanov)
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Sources :
Bonus Master File
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