Fiche technique
Nom original | Lupin III : Russia yori Ai wo Komete (ルパン三世 ロシアより愛をこめて) |
| Lupin III : de Russie avec amour |
Origine | Japon |
Année de production | 1992 |
Production | Tokyo Movie Shinsha, Nippon Television Network Corp. |
Durée | 90 minutes |
Auteur manga | Monkey Punch |
Réalisation | Osamu Dezaki |
Production | Hibiki Itô, Tadahito Matsumoto |
Scénarii | Kanji Kashiwabara |
Story-boards | Osamu Dezaki |
Direction technique | Keitarô Motonaga, Naoki Hishikawa |
Animation | Hiroyuki Horiuchi, Nobuyoshi Sôzaki, Hisashi Egushi, Yoshiharu Shimizu, Yukihide Okano, Shinsuke Terasawa, Masaki Hosoyama, Yoshiharu Wakayama, Yoshiaki Kubokawa, Atsushi Matoba, Ryô Ôgawa, Ken'Ichi Takahashi, Yukiko Tokuda, Junko Abe, Kazutaka Ozaki, Eiichirô Hirata, Kôji Kataoka, Shizuko Minami, Hideaki Sakamoto, Eiko Tomimoto, Konomi Noguchi, Norifumi Okuyama, Yoshitomo Miura, Shûichi Kamemoto |
Planning | Hidehiko Takei |
Chara-Design | Yasuchika Nagaoka |
Mecha-Design | Susumu Nishizawa, Katsunori Kaneko |
Direction de l'animation | Yasuchika Nagaoka, Satoshi Hirayama, Kiyotoshi Aoi, Masaki Hosoyama, Shinsuke Terasawa |
Direction artistique | Hiroyuki Mitsumoto |
Direction du son | Satoshi Katô |
Direction de l'écriture | Jun'Ichi Iioka |
Décors | Yasushi Omine, Minoru Takeda, Etsuko Nakashôji, Takashi Mizuguchi, Naoki Imataka, Tsuyoshi Suzuki, Shirô Basaki, Satoshi Higuchi, Toshikazu Katô, Hideyuki Sakurai, Kô Yamagata, Aoi Ôzora, Jun Kurihara, Motohiko Yasuide, Yui Kuramoto, Hiroshi Kase |
Conception / Rech. Décors | Kazushige Takato |
Chef coloriste | Mieko Seki |
Montage | Masatoshi Tsurubuchi |
Direction photographie | Hajime Hasegawa |
Musiques | Yûji Ohno |
Gén. VO interpreté par | Aucun (Générique instrumental) (générique de début), Hatsumi Shibata (générique de fin) |
Synopsis
Après avoir regardé un documentaire sur la fin des Romanov, Lupin III annonce à son ami et partenaire Jigen le pistolero qu'il ne croit pas à la théorie officielle. D'après lui, la totalité de la famille impériale serait parvenu à fuir avant l'exécution grâce à l'aide du commanditaire chargé de l'exécution. Pour le remercier, le dernier Tsar de Russie aurait fait cadeau de 500 tonnes d'or sous forme de lingots mais cet or disparut avant de réapparaître dans les sous-sols d'une banque texane, la ''Liberty Bank''. Bien évidemment, Lupin saute immédiatement sur l'occasion et projette de s'emparer des lingots. II part tout d’abord en compagnie de Jigen à la bibliothèque faire des recherches, en vain puisque le livre qui l’intéresse a déjà été emprunté, et se fait poursuivre par l’inlassable inspecteur Zenigata. Puis Lupin et Jigen se rendent dans les bas-fonds de la ville où ils rencontrent Judy Scott, une jolie blonde diplômée en histoire russe, qui a emprunté le livre que Lupin recherche, « la rançon des Romanov ». Judy refuse de leur prêter l’ouvrage mais leur donne une demi-heure pour le consulter. A peine Lupin a-t-il finir de le lire que deux bandits, Big Mouth Joe et Lucky, font une apparition... explosive. La chambre de Judy est saccagée mais la jeune femme est sauvée par Lupin et Jigen.
Plus tard, Judy est accostée par Fujiko, elle aussi à la recherche du livre, mais trop tardivement car Judy a finalement accepté de le donner à Lupin. Ce dernier ne le garde pas longtemps en sa possession car Lucky parvient à lui dérober. Entretemps, Goemon, le second ami et partenaire du cambrioleur, se trouve au Chili au service d'un étrange gourou dénommé Rasputon qui lui a dérobé son sabre Zantetsuken. Doté de pouvoirs psychiques et télépathiques (il peut notamment lire dans les pensées), Rasputon propose de guérir spirituellement ses (riches) disciples grâce à des méthodes peu orthodoxes... Lui aussi prévoit de récupérer l'or des Romanov. Même s’il a perdu le livre « la rançon des Romanov », Lupin a pris en photo la dernière page qui contient le cryptogramme permettant d’ouvrir le coffre de la banque contenant le trésor. Fujiko, éternelle potentielle petite-amie du cambrioleur, a rejoint ce dernier au Texas mais celle-ci s’est associée avec Judy pour mettre la main sur les lingots. Grâce à un ingénieux plan, Lupin réussit à voler le trésor mais se fait rouler par le duo Fujiko/Judy. Malgré cela, il n'hésite pas une seconde à les sauver alors qu’elles se trouvent aux prises avec Lucky et Big. Fujiko et Judy s’enfuient une fois encore avec le trésor (ou tout du moins une partie) mais Judy trahit sa complice et s’enfuit avec le butin. Elle se rend ensuite en Russie et le propose à Rasputon. Celui-ci, fasciné par la beauté de la jeune femme, accepte immédiatement de la prendre comme disciple. Mais Judy semble avoir un plan bien précis et compte bien utiliser Goemon pour arriver à ses fins...
Commentaires
Ce quatrième téléfilm de Lupin III - alias Edgar, le Détective Cambrioleur, dont le titre à l’international (Love from Russia) est un clin d’œil à la saga des James Bond (dont l’un des opus s’intitule ainsi – il a été rebaptisé Bons baisers de Russie en France), est aussi le quatrième réalisé par Osamu Dezaki (Rémi, Cobra, Lady Oscar...) dont on reconnait le style particulier (écrans splittés, crayonnés...) Il ne réalisera pas les deux téléfilms suivants et reviendra uniquement s’occuper du septième, Le Trésor d’Harimao. Après ça, il délaissera totalement la licence Lupin III.
Ce téléfilm est loin d’être le meilleur de la licence. Il est plus proche dans son style et de son histoire du médiocre Dictionnaire de Napoléon que des excellents Hemingway Paper no Nazo et Goodbye Lady Liberty !. D’un point de vue graphique, il est meilleur que le précédent téléfilm qui était calamiteux mais sans retrouver le charme des deux premiers. Scénaristiquement parlant, on est en territoire connu : une course-poursuite entre gentils et méchants autour d'un trésor prétendument historique ou lié à un personnage ayant réellement existé, une organisation dangereuse, une "Lupin Girl"… Cette dernière, Judy, est d’ailleurs un peu fade malgré la révélation (pas très surprenante pour qui connait un peu l'histoire de la Russie) sur sa célèbre ascendance… Le méchant Rasputon, évidemment inspiré du légendaire Grigori Raspoutine (guérisseur russe, charlatan sur les bords, débauché mais néanmoins proche des Romanov avant leur assassinat), est plus charismatique même s’il n’est pas aussi redoutable qu’on aurait pu l’espérer. Si sa lubricité fait écho à celle de son illustre modèle, on s’étonnera tout de même de voir une tentative de viol assez poussée dans un téléfilm censé être tout public ! Le duo de Big et Lucky, ex sbires de Rasputon, apporte un peu d’humour mais a une importance finalement très limitée pour rester dans les annales.
Les héros sont fidèles à ce qu’on attend d’eux même si on regrettera qu’ils apparaissent particulièrement niais dans cette adaptation, hormis peut-être Jigen. Même Fujiko se fait duper facilement ! Goemon se montre quant à lui carrément idiot dans la dernière partie du téléfilm. On est loin du samouraï impassible et redoutable de d’habitude ! Le Dragon Maudit, réalisé deux ans plus tard, lui rendra heureusement justice. Par ailleurs, comme souvent malheureusement dans les téléfilms, l’inspecteur Zenigata ne sert que de bouffon de service et n’a pas de réel intérêt dans l’histoire.
Il est assez dommage que les protagonistes ne se rendent en Russie que tardivement dans le téléfilm, d’autant qu’avant ça certaines scènes (en particulier celle du braquage à la banque) donnent l’impression d’avoir été étirées en longueur uniquement pour rallonger une histoire un peu pauvre à la base. Dommage car via le personnage de Rasputon on aurait pu basculer dans quelque chose d’assez ésotérique, à la manière de ce qui avait été proposé dans le premier téléfilm de la saga. Pour ce qui est des révélations sur les Romanov, elles sont là pour planter un décor, pour le folklore, mais elles ne sont guère crédibles. Non seulement il a été clairement établi qu’aucun membre de la famille royale n’a survécu à la révolution russe mais également que le fameux trésor du Tsar se constituait simplement de bijoux ayant appartenu à différentes grandes-duchesses. Le téléfilm réutilise des clichés assez éculés, digne des films américains romancés réalisés dans les années 50.
Pourvu qu’on ne soit pas trop regardant sur l’histoire de la Russie, Russia yori Ai wo Komete s’avère un divertissement honnête mais pas le téléfilm le plus marquant de la licence ni le meilleur opus de la saga réalisé par Osamu Dezaki.
|
|