Fiche technique
Nom original | Unicorn Wars |
| Les guerres de la licorne |
Origine | France, Espagne |
Année de production | 2022 |
Production | Uniko, Autour de Minuit, Abano Producións, Schmuby Productions, Unicorn Wars AIE |
Animation | Unicorn Wars AIE, ADV Studios Paris, Borderline Films Angoulême, Outsourcing Studios |
Nombre d'épisodes | 90 minutes |
Réalisation | Alberto Vázquez |
Scénarii | Alberto Vázquez |
Direction des storyboards | Leire Acha |
Direction de la production | Laura Aguado, Fiona Cohen |
Production délégué | Chelo Loureiro, Iván Miñambres, Nicolas Schmerkin |
Direction de l'animation | Khris Cembe |
Direction artistique | Alberto Vázquez |
Direction du son | Iñaki Alonso |
Direction des décors | Leire Acha |
Direction du layout | Giovanna Lopalco |
Montage | Estanis Bañuelos, Iñigo Gómez |
Direction photographie | Leire Acha |
Musiques | Joseba Beristain, Victor Garcia |
Adaptation des dialogues | Anthony Panetto |
Direction de doublage | David Macaluso |
| » Staff étendu |
Diffusions
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1ère diffusion francophone | 30 décembre 2023 au 20 février 2024 (OCS Pulp) |
Synopsis
La légende raconte qu'autrefois, les licornes et les oursons vivaient en harmonie au sein de la Forêt Magique, jusqu'à ce que le Grand Livre Sacré soit trouvé par les oursons, entraînant la jalousie des licornes. La Guerre Sainte qui en découla fut terrible et s'acheva sur la défaite des oursons, chassés de la Forêt Magique. Mais le jour viendra où les oursons auront leur revanche et celui qui boira le sang de la dernière licorne sera l'Élu qui jouira de la beauté et de l'éternité...
C'est à partir de ce récit que s'est construit une véritable propagande religieuse et militaire dans la société des oursons, notamment au sein du camp Joli Cœurs où un escadron de jeunes recrues subissent un entraînement intensif sous le commandement du sévère sergent Groscalin. Parmi eux, se trouve notamment deux frères, Céléstin et Dodu, aux caractères bien différents, le premier étant un féroce combattant guidé par la rage tandis que le deuxième est doux et peu sûr de lui.
Ce groupe de soldats se voit confier une mission suicide au sein de la Forêt Magique, qui renferme de multiples dangers et où de sombres puissances sont à l'œuvre, terrifiant même les licornes...
Commentaires
Après avoir terminé Psinonautas, Alberto Vázquez se mit immédiatement en quête d'une idée pour un deuxième long-métrage et se décida à reprendre l'univers qu'il avait esquissé dans le court-métrage Unicorn Blood. Il reprit alors la même idée, à savoir deux frères oursons à l'apparence enfantine embarqués dans une chasse sanglante à la licorne (il est par contre amusant de constater que, entres autres différences, dans le long-métrage, c'est celui en surpoids qui finit estropié !), tandis que la conclusion est assez similaire. On retrouve par ailleurs les mêmes accents bibliques.
La religion prend ainsi une place importante dans cette nouvelle version. Si sa dénonciation du fanatisme religieux est évidente, l'histoire n'en est pas du tout terre-à-terre pour autant et est de nouveau pétrie d'ésotérisme, ne niant pas l'existence de forces supérieures, tout en reprenant ironiquement l'idée de l'Homme descendant du singe ! Par ailleurs, le film rajoute une dimension écologique (qui rappelle là encore Psiconautas ou même son prédécesseur Birdboy) mais propose également une sévère critique du militarisme. L'auteur revendique son ambition d'interroger sur l'origine commune à toutes les guerres et sur ce qui nourrit la méchanceté.
Esthétiquement, Unicorn Wars se distingue nettement de Unicorn Blood. Toutefois, Vázquez continue d'explorer le décalage entre un graphisme coloré et enfantin au premier abord avec des scènes d'une grande noirceur voire violentes. Plus iconoclaste que jamais dans sa façon de mettre en scène des oursons qui paraissent tout droit sortis des Bisounours dans des passages très "trash", il bouleverse également les codes en ayant délibérément choisi de dépeindre des licornes noires (couleur associée généralement au Mal), celles-ci étant en proie à des oppresseurs arborant des tons chatoyants. La colorisation a d'ailleurs été particulièrement travaillée pour coller à l'émotion recherchée sur chaque scène tandis que la production a également cherché à obtenir la meilleure fusion possible entres les éléments en 2D et en 3D (les licornes sont par exemples animées numériquement). Une prouesse rendue possible par l'utilisation du logiciel Blender et de l'outil Grease Pencil.
L'ambition du projet, notamment de par ses impressionnantes séquences de batailles, a également nécessité un soin particulier sur le son. Certaines musiques sont par ailleurs directement reprises de Unicorn Blood. La distribution des voix espagnoles est toutefois totalement différente (Alberto Vásquez s'y donne le rôle de Sonrisas). Notons par ailleurs que contrairement à Psiconautas (et les courts-métrages de Vázquez, si ce n'est le cas particulier de Decorado), ce film a bien bénéficié d'une doublage français, enregistré en Belgique, de très bonne facture bien que certains choix soient étonnants : Dodu a une voix moins enfantine en VF et le fait que Philippe Résimont fasse à la fois la voix-off narrative et le prêtre peut laisser croire qu'il s'agit du même personnage alors que les deux voix sont bien distinctes en VO (dans cette dernière, la narration est faite par Ramón Barea, qui avait interprété le chef des rats dans Psiconautas).
Au terme de plusieurs années de production (complexifiée par la crise de la Covid-19), qui nécessitera plusieurs équipes réparties entre l'Espagne et la France, Unicorn Wars sort finalement dans les salles à la fin de l'année 2022. Malgré de bonnes critiques et plusieurs passages remarqués en festivals, sa carrière commerciale sera laborieuse (moins de 10 000 spectateurs se déplaceront dans les salles françaises pour le voir), ses résultats au box-office ne dépassant qu'à peine la moitié de ceux de Psiconautas.
Véritable OVNI du cinéma d'animation, mélange d'influences improbable (Alberto Vázquez cite ainsi la Bible, Apocalypse Now et Bambi comme références principales !), Unicorn Wars était sans doute une proposition trop radicale pour être réellement fédératrice au-delà des fans du style de son auteur, qui ne cache pourtant pas son intention de concilier l'aspect industriel et le côté artistique de l'animation...
Chose étonnante : en France, le film n'est sorti qu'en DVD ! Si cette édition propose des bonus enthousiasmants (notamment les courts-métrages Unicorn Blood mais aussi Homeless Home), difficile de ne pas déplorer l'absence d'une version en HD. Le Blu-ray espagnol propose toutefois des sous-titres français.
Doublage
Voix françaises :
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