Tintin et la SGM

Fiche technique
Nom originalTintin et la SGM
OrigineBelgique
Année de production1969
ProductionBelvision
Durée8 minutes
Auteur BDHergé
RéalisationRaymond Leblanc
ScénariiMichel Greg
AnimationJos Marissen, Eddie Lateste, Claude Lambert, Paulette Smets-Melloul
DécorsBob De Moor, Claude Lambert
LayoutNic Broca
Diffusions
1ère diffusion1970 : dans des foires commerciales
Synopsis

Quarante ans après ses aventures en Afrique, Tintin retourne au Congo, désormais appelé Zaïre, pour observer les nombreuses évolutions du pays. Il y retrouve son vieil ami, le capitaine Haddock, qui travaille maintenant pour la Société Générale des Minerais (SGM), une entreprise belge spécialisée dans le transport de métaux du Congo vers le monde entier.

Haddock propose à Tintin et aux détectives Dupond et Dupont de les accompagner dans un voyage planétaire. Ils sont rejoints par le directeur de la SGM, Monsieur SGM, qui guide et informe le groupe tout au long de leur voyage. Ensemble, ils parcourent plusieurs étapes marquantes : Marseille, Anvers, New York, le Texas, et jusqu’au Japon. À chaque escale, Tintin découvre comment la SGM transporte et distribue des métaux essentiels tels que le cuivre, le zinc, le plomb et le germanium.

Au cours de leur voyage, Tintin et ses amis explorent les différents aspects de l'industrie minière et des avancées technologiques associées. À New York, ils visitent les gratte-ciels et les bureaux d’un magnat du pétrole, tandis qu’à Tokyo, ils découvrent les innovations des usines de transistors.

Le professeur Tournesol fait une apparition à la fin du film pour expliquer les besoins mondiaux en métaux, soulignant l'importance stratégique de ces ressources pour diverses industries. Il détaille comment le cuivre, le zinc, le plomb et le germanium sont utilisés dans des secteurs cruciaux à travers le monde.

Ce voyage éducatif et enrichissant révèle à Tintin les enjeux économiques et technologiques liés au transport et à l’utilisation des métaux précieux. Les spectateurs suivent Tintin dans cette aventure, où il utilise son ingéniosité et son esprit d’investigation pour comprendre et expliquer le rôle vital de la SGM dans le commerce mondial des minerais.

Commentaires

En 1969, à l’occasion de l’anniversaire de la Société Générale des Minerais (SGM), une entreprise belge spécialisée dans le transport de métaux du Congo vers le monde entier, un projet ambitieux voit le jour : la réalisation d’un court-métrage inédit mettant en scène Tintin. Conçu pour être projeté lors de foires commerciales et à des fins promotionnelles, ce film d’entreprise devait souligner l'importance de la SGM et son rôle dans le commerce mondial des métaux.

Raymond Leblanc, ayant saisi depuis longtemps le potentiel commercial des personnages de Hergé, confie l’écriture du scénario à Greg, sous le contrôle de Hergé lui-même. Nic Broca est chargé de dessiner le story-board, tandis que les Studios Hergé créent les model-sheets. Bob De Moor, l'assistant d’Hergé, se voit confier la tâche de crayonner l'ensemble des décors, qui seront ensuite colorisés par Claude Lambert.

Ce court-métrage, intitulé Tintin et la SGM, présente le capitaine Haddock travaillant désormais pour la SGM. Il propose à Tintin et aux Dupondt de se joindre à lui pour un voyage mondial. Leur aventure commence à Anvers, port d’attache de la SGM, puis les mène à New York, où ils visitent les bureaux de Boeing, et jusqu’au Japon, dans les usines de transistors de Tokyo. Lors de ce périple, le professeur Tournesol fait une apparition pour expliquer l’importance des métaux tels que le cuivre, le cobalt, le zinc et le plomb dans les industries modernes.

Le film raconte également le retour de Tintin au Congo, devenu Zaïre, quarante ans après son premier voyage. À Kinshasa, il observe les transformations spectaculaires du pays. Il visite le marché et la ville, où la SGM construit un building de 23 étages, et s'intéresse à la route du cuivre. Tintin retrouve Haddock au port de Matadi, d'où commence leur voyage planétaire.

La production du court-métrage mobilise des moyens considérables. Avec un budget équivalent à 10 000 euros, le film est réalisé en 35 mm couleur et dure 7 minutes 45 secondes. Il nécessite 700 dessins par minute, 63 décors, 6 000 celluloïds, et un mois de production. Une équipe de 37 personnes, incluant 13 animateurs, 12 personnes sur les celluloïds et 12 personnes sur le coloriage, travaille intensément sur ce projet. Belvision met ses meilleurs éléments à contribution, incluant Jos Marissen, Eddie Lateste, Claude Lambert et Paulette Smets-Melloul. Les voix des personnages sont enregistrées par les acteurs du long-métrage Tintin et le Temple du Soleil , le 15 octobre 1970.

La première projection du film à la Foire commerciale de Kinshasa connaît un immense succès, notamment grâce à une scène mémorable où le professeur Tournesol commente le tableau des éléments de Mendeleïev à une jeune Congolaise sur un air de rumba locale (cette scène ainsi décrite par Daniel Couvreur dans son ouvrage consacré au studio Belvision est absente du film original, peut-être s'agissait-il d'une copie spéciale pour la foire de Kinshasa). Ce court métrage ne se contente pas de célébrer l’anniversaire de la SGM, il met également en lumière la modernisation de l’Afrique et l’importance stratégique des métaux dans l’économie mondiale.

Quelques mois plus tard, une version Super 8 du film est mise en circulation, et Publiart édite un livret couleurs de 48 pages reprenant les celluloïds du film avec des légendes sous chaque case. Ce livret, devenu aujourd’hui extrêmement rare, offre un témoignage précieux de cette collaboration unique entre Tintin et la SGM.

Ce court métrage marque également une première dans l’univers de Tintin : c’est la première fois que le célèbre reporter apparaît en jean, quelques mois avant la sortie du long-métrage Tintin et le Temple du Soleil, et six ans avant la sortie de l’album Tintin et les Picaros. Cette modernisation du personnage souligne l’évolution de la série et son adaptation aux nouvelles tendances vestimentaires de l’époque.

En résumé, le projet « Tintin et la SGM » de 1969 est un exemple remarquable de la manière dont les personnages de Hergé ont été utilisés pour promouvoir une entreprise et ses activités. Ce film d’entreprise, avec sa production soignée et son scénario plutôt instructif, a non seulement célébré les réalisations de la Société Générale des Minerais, mais a également renforcé le lien entre Tintin et ses fans, en mettant en lumière les transformations économiques et sociales de l’Afrique.

Remerciements à Jean-Pierre Nord pour la reconnaissance des voix.

Doublage
Voix françaises :
Philippe OgouzTintin (à confirmer)
Claude Bertrandcapitaine Haddock
Alfred Pasqualiprofesseur Tournesol
Paul RiegerDupond
Guy PierauldDupont
Serge Nadaudmonsieur SGM
Auteur : Toine
Doublage : Toine
Sources :
Daniel Couvreur, Belvision, le Hollywood européen du dessin animé, Le Lombard, 2013
Tintinomania.com
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Tintin et la SGM © Hergé / Belvision
Fiche publiée le 30 juillet 2024 - Lue 992 fois