Fiche technique
Nom original | Rupan Sansei - $1 Manê Wôzu (ルパン三世 1$マネーウォーズ) |
| Lupin le Troisième : Une guerre pour un dollar |
Origine | Japon |
Année de production | 2000 |
Production | TMS Entertainment, Nippon Television Network Corp., VAP, Lupin III Production Committee |
Animation | Anime R, Mizo Planning, Digimation |
Durée | 91 minutes |
Auteur manga | Monkey Punch |
Réalisation | Hideki Tonokatsu |
Production | Hiroshi Yamashita, Yasumichi Ozaki, Hiromichi Oishi |
Chargé de production | Yû Kiyozono |
Scénarii | Hiroshi Kashiwabara |
Effets Spéciaux | Yoshimi Hayashi |
Chara-Design | Ryô Tanaka |
Direction de l'animation | Ichirô Ogawa, Satoshi Hirayama, Toshimitsu Kobayashi, Yoshihiro Ôsugi |
Direction artistique | Takashi Miyano |
Direction du son | Satoshi Katô, Yukiyoshi Itokawa |
Direction de la musique | Seiji Suzuki |
Direction de l'écriture | Jun'Ichi Iioka |
Chef coloriste | Takae Iijima |
Montage | Masatoshi Tsurubuchi |
Direction photographie | Hisao Shirai |
Musiques | Yûji Ohno |
Gén. VO interpreté par | Lileth, You & the Explosion Band |
| » Staff étendu |
Synopsis
Lors d’une vente au enchères à New York, Lupin III parvient à acquérir la Bague de Marquez, un bijou n’ayant que peu de valeur (un dollar !). Elle contiendrait un indice menant vers la Broche Porte-Bonheur, qui fut convoitée par de puissants dirigeants et dictateurs.
Mais il se la fait dérober par Nabikov, un tueur à gage ancien du KGB travaillant pour la banque B.O.W (Bank Of the World), dirigée par la vénéneuse Cynthia Claymov, qui fomente un complot secret.
Notre héros et ses comparses, Jigen et Goemon (qui s’est d’ailleurs converti à la religion), s’introduisent dans le quartier général de la B.O.W pour récupérer la bague, mais ils tombent dans une embuscade. En voulant s’échapper en hélicoptère, ils se retrouvent dans les griffes du surarmé Nabikov, et Lupin tombe sous ses balles.
Endeuillés par cette lourde perte, l’inspecteur Zenigata démissionne d’Interpol tandis que Jigen, Goemon et Fujiko décident de venger leur ami en finissant ce qu’il avait commencé.
C’en est-il réellement fini du célèbre gentleman cambrioleur ?
Commentaires
Première œuvre consacrée à Lupin III/ Edgar, le Détective Cambrioleur produite au vingt-et-unième siècle, $1 Money Wars est un téléfilm paradoxal sur bien des points. Il est le dernier à avoir été réalisé de manière traditionnelle, sur celluloïd (la série passera à l’animation numérique l’année suivante) mais il est le premier à avoir été produit sous la nouvelle bannière de Tokyo Movie Shinsha, qui venait de changer de nom pour devenir l’actuelle TMS Entertainment. Sans doute pour marquer le changement, on trouve deux références au nouveau nom du studio dans le long-métrage : d’abord sur une plaque minéralogique puis sur la carte de visite d’un employé de TMS Records rencontré par Lupin.
Lors d'une scène ou Zenigata a des hallucinations et voit des "doubles" de Lupin, les fans ne manqueront pas de déceler une multitude de références aux œuvres passées de la licence.
Hideki Tonokatsu, qui fit d'abord carrière dans le story-board et qui fut assistant-réalisateur sur le téléfilm précédent, fait ici ses débuts en tant que réalisateur. Grand fan de la saga, il voulut réaliser un téléfilm qui se concentrerait exclusivement sur son personnage principal, qui tendait à être délaissé au profit des seconds rôles à son goût. Il se mit à relire les mangas originaux de Monkey Punch, et demanda au scénariste Hiroshi Kashiwabara d’écrire une histoire mettant en valeur le côté voleur du héros, qui prendrait plaisir à dérober un objet en dépit de sa piètre valeur (ou selon les mots de Tonokatsu une histoire de "Perte d’un dollar pour un gain d’un dollar"), ainsi que les pouvoirs de l’argent dans notre société et les guerres économiques cachées qui en découlent.
Ces bonnes intentions donneront un scénario en dent de scie : la première partie est vraiment excellente, avec son ambiance de film-noir montrant une version crasseuse et réaliste des mauvais quartiers de New-York, une ville par ailleurs régulièrement visitée par nos héros. On met en avant la corruption de ceux qui possèdent l’argent et en ce sens, le personnage de Cynthia, qui est à la fois l’antagoniste principal et l’intérêt amoureux de Lupin, est l’un des plus ambigus et les mieux écrits parmi ceux qui apparaissent dans les téléfilms. On critique également les faux-évangélistes ainsi que les désillusions des exploitants pétrolier.
Hélas, la dernière partie du film se révèle souvent confus, perdant progressivement le rythme dense et le suspense des deux premiers tiers, tandis que certains points essentiels de l’histoire sont prévisibles.
Le passage ou Lupin utilise un ordinateur d'époque avec un traducteur automatique ne manquera pas de faire sourire les internautes qui ont connus cette époque des premiers logiciels de traductions souvent hasardeux.
La réalisation, malgré un chara-design inconsistant (Lupin semble changer de visage plusieurs fois), est en revanche de toute beauté. On sent que des séries comme Cowboy Bebop et Batman, la Relève sont passées par là, puisque les personnages arborent un design très acéré et qu’un travail considérable a été effectué sur pour obtenir un visuel très sombre et une lumière plus contrastée que d’habitude avec des couleurs volontairement ternes, ce qui correspond à la noirceur de l’histoire. Plusieurs idées de mise en scène pour accentuer un gag ou un moment dramatique sont à souligner, le téléfilm regorgeant de plans marquants. Ainsi, la scène des "funérailles" de Lupin est un passage authentiquement douloureux pour le spectateur.
Aussi bien chargé en qualités qu’en défauts, $1 Money Wars n’en demeure pas moins l’un des plus intéressants téléfilms de la saga et l’un des plus beaux sur le plan visuel.
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