Uchû no Kishi Tekkaman

Dans un futur proche, la Terre a épuisé ses ressources et, faisant face à un surplus aggravant de pollution, est même condamnée à être inhabitable dans les trois années qui vont venir. Il devient vital d'explorer l'espace, dans le plus grand secret pour éviter le chaos dans la population terrienne, afin de trouver une nouvelle planète où migrer.
La délégation spatiale menée par le brillant chercheur, le Dr Minami, est chargée de cette mission, mais elle est soudainement attaquée et détruite par une flotte extraterrestre en approche de notre système solaire, les Waldasters.
Menés par le Général Rambos, sous les ordres du leader suprême Dobrai, ces créatures belliqueuses ambitionnent de conquérir notre galaxie.
La Terre s'engage ainsi dans une guerre pour sa survie sur le court terme. Le génial professeur Amachi a mis au point un puissant robot intelligent, Pegas, qui, une fois piloté de l'intérieur par un brave guerrier, pourra transformer ce dernier en Tekkaman, un chevalier aux pouvoirs immenses, seul rempart contre l'envahisseur.
C'est le jeune pilote Johji, fils du défunt Dr Manami, qui va devenir ce superhéros, avide de vengeance et plein de haine envers les Waldasters. Il est aidé dans sa lutte par Hiromi, la fille du Professeur Amachi, de l'extraterrestre Andro Umeda, originaire de la planète Sanno, gelée par les Waldasters, ainsi que de leur mascotte, le petit mutant Mutan.

Quatrième et dernière série réalisée dans le genre "superhéros", et considérée comme une des grandes oeuvres classiques des années 70 de Tatsunoko, Tekkaman trône aux côtés de Gatchaman (La Bataille des Planètes), Casshan et Polymar parmi les héros populaires de la firme à l'hippocampe de ces années-là.
Pourtant, ce titre tient bien moins de l'hommage aux superhéros américains que les trois dessins animés sus-cités qui l'ont précédé. Tekkaman est davantage un personnage aux allures et aux inspirations de chevalier médiéval, doté certes de puissants pouvoirs, chevauchant non pas un cheval mais un robot galactique qui l'emmène affronter les vaisseaux ennemis... Sa genèse a été retardée d'un an, alors que l'idée de base était de créer une nouvelle série Gatchaman transposée cette fois dans l'espace (rappelons que contrairement à ce que l'adaptation américaine de la "bataille des planètes" laisse croire, les aventures de la Force G ne se passaient que sur notre planète !).
Cette idée fut rejetée et plusieurs de ces éléments furent donc repris en 1975 pour créer Tekkaman.

Pourtant ambitieuse et devenue culte aujourd'hui au Japon, la série n'a pas vraiment fonctionné lors de sa diffusion, peut-être dû à une lassitude des oeuvres se passant strictement dans l'espace à l'époque (vers la même période, la pourtant très connue série Yamato connait elle aussi des problématiques d'audience et doit revoir son ambition en terme de nombre d'épisodes, à la baisse).
Le budget est réduit, et la série devient en fait assez répétitive, avec de nombreuses réutilisations de cellulo dans les phases de combats.

Le scénario de Tekkaman prévoyait 52 épisodes mais du coup, le dessin animé s'arrêtera à l'épisode 26. La fin y est ouverte, les chevaliers alliés livrant un combat homérique contre la flotille Waladster et son pathétique commandant, le général Rambos, tandis que le dernier plan nous montre Tekkaman fondant arme au poing à l'assaut du vaisseau amiral... avec un arrêt sur image sur le visage déterminé de notre héros ! A chacun de se faire ainsi sa propre fin, beaucoup fantasmant sur la mort du vaillant Johji...
Des documents fournis dans la LD Box japonaise développent pourtant ce qu'aurait pu être la suite de la série. On y aurait peut-être vu le retour du père de Johji, dans le camp des Waldasters et, finalement, la découverte d'une planète similaire à la Terre et cette fois, habitable.

En 1992, les japonais réalisent un remake plus moderne de la série, pour 49 épisodes, Tekkaman Blade où ils tentent de réhabiliter le titre et de soigner son histoire davantage qu'ils n'ont pu le faire avec la série chroniquée dans la fiche ici présente. Très étrangement, cette version arrivera, elle, en France mais dans sa version américanisée (décidément les USA aiment bien malmener les oeuvres Tatsunoko...) et sous le nom de Teknoman.
Enfin, comme pour les 3 autres grands classiques de Tatsunoko, Tekkaman aura droit à sa série de 6 OAV en 1994, séquelle de la série de 1992, sous le titre Tekkaman Blade 2...

Bien qu'elle soit moins marquante que les autres séries du genre du producteur, Tekkaman conserve certains qualités et son originalité. Le pessimisme ambiant de son scénario, avec la fin programmée et inéluctable de notre planète, l'ancre totalement dans son époque où l'avenir paraissait incertain, avec un Japon encore marqué par le trauma de la seconde Guerre Mondiale. Des oeuvres comme Albator le corsaire de l'espace ou Spectreman étaient en ce sens tout aussi en avance sur leur temps sur la question environnementale. Le final chaotique de la série L’Empire des 5 peut également trouver une source d'inspiration dans Tekkaman.