Diffusions
1ère diffusion hertzienne | 1er janvier 1982 (TF1) |
Synopsis
Le Roi des singes, Sun Wou Kong, intelligent, fort, rusé, facétieux et aimé de tout son peuple, règne sur la montagne des fleurs et des fruits et se plaint de ne pas avoir d'arme digne de ce nom, c'est-à-dire solide et lourde.
Il se rend alors chez le Roi Dragon des mers orientales qui possède de nombreuses armes. Il y prend la célèbre règle magique qui sert au Roi Dragon à calmer les mers et qui soutient le palais. Mais dès lors le palais s'écroule et le Roi Dragon qui avait pourtant accepté de céder son arme, s'en va se plaindre à l'Empereur de Jade. La Cour Céleste élabore alors un plan et envoie le grand conseiller voir le Roi des singes. Celui-lui est invité à venir au ciel pour devenir mandarin et rejoindre les immortels.
Une fois au Palais des nuages, il est nommé patronnier chef aux grandes écuries par l'Empereur en personne. Il se voit alors dans l'obligation de respecter certaines règles. Or cela ne plaît guère à Sun Wou Kong qui sème très vite la zizanie en libérant les chevaux et son supérieur, le grand écuyer, va tout faire pour l'arrêter. Mais, le singe, vexé d'être surveillé, détruit les écuries, retourne dans son royaume sur terre et s'auto-proclame grand saint égal du ciel. L'Empereur va alors essayer de diverses manières d'arrêter en vain le roi des Singes ; ce dernier ayant plus d'un tour dans son sac...
Commentaires
Tiré du livre Le Singe Pèlerin ou le Pèlerinage en Occident, œuvre populaire en Chine et écrite au XVIème siècle par Wou Tch'eng-En, ce dessin animé a été réalisé en deux parties, en 1961 puis 1964.
Humoristique et satirique, ce long métrage est une adaptation réussie en tout point. D'une part, malgré son âge, l'animation est fluide et les dessins sont superbes ; les décors font penser à la peinture chinoise classique. D'autre part, la musique traditionnelle qui rappelle celle des théâtres et opéras chinois, s'adapte parfaitement aux différentes scènes bien qu'il faille s'y habituer un peu. On peut toutefois regretter le doublage français assez moyen. Soulignons que le titre français a orthographié le nom du singe Sun Wou Kong bien qu'il aurait été plus correct de l'écrire Sun Wu Kong.
Le Roi des Singes a été interdit pendant plus de dix ans en Chine. En effet, selon les gardes rouges, l'Empereur de Jade était considéré comme une caricature du président Mao ; le point commun physique entre les deux étant le bouton situé au niveau du menton. Présenté hors compétition au Festival de Cannes en 1981, ce long métrage est considéré par beaucoup comme un chef d'œuvre mondial de l'animation.
Wan Lai-Ming, le réalisateur de ce roi des singes, avait déjà mis en scène deux décennies plus tôt Son Wou Kong et ses compagnons, cela dans le premier long-métrage d'animation chinois La princesse à l'éventail de fer (1941) usant alors pleinement de la technique de la rotoscopie.
Le personnage de Sun Wou Kong a donné lieu à un autre long métrage d'animation chinois en 1985, Le Roi des Singes démasque la Sorcière, réalisé par Te Wei, Yan Dingxian et Lin Wenxiao. Malgré une ambiance quelque peu différente, il y avait une certaine continuité avec l'œuvre de Wan Lai-Ming de par le character design de Sun Wou Kong.
Notons que les séries animées Starzinger, Saiyuki et Dragon Ball sont des libres adaptations de l'œuvre de Wou Tch'eng-En. On y retrouve en effet pour cette dernière, par exemple, un personnage (Son Goku/Sun Wu-Kong) avec une queue et un bâton magique sachant se déplacer sur les nuages et qui se verra accompagné par un cochon (Oolong/Zhu Bajie) et un autre personnage (Bulma/Le Prince) à la recherche d'objets sacrés (les boules de cristal/des manuscrits sacrés). Nombreuses sont les autres adaptations de ce personnage et de ce voyage au cinéma et à la télévision chinoise ou japonaise (animation ou live). On évoquera notamment pour terminer avec ceci, celle de l'illustre Osamu Tezuka qui reprendra à sa façon cette épopée en manga entre 1952 et 1959, pour ensuite lui donner la forme d'un film d'animation produit en 1960 par la Tôei.
Le film connut également une version réduite à 40 minutes (!) dans le cadre de l’émission Un Après-Midi + Animé sur Canal+.
|
Sources :
DVD chez Films Sans Frontières
|
|
|