Fiche technique
Nom original | Quest For Camelot / The Magic Sword |
| La quête pour Camelot / L'épée magique |
Origine | Etats Unis |
Année de production | 1998 |
Production | Warner Bros |
Durée | 86 minutes |
Auteur | Vera Chapman |
Réalisation | Frederik Du Chau |
Production | André Clavel, Dalisa Cooper Cohen, Zahra Dowlatabar |
Scénarii | Kirk De Micco, William Schifrin, Jacqueline Feather |
Story-boards | Harry Sabin, Stephan Franck, David S. Smith, Brian Kindregan, Mark Andrews, Louis Scarborough, Viki Anderson, Fergal Reilly, Piet Kroon |
Animation | Nassos Vakalis, Chrystal Klabunde, Alexander Williams, Dan Wagner, Cynthia L. Overman, Stephan Franck, Mike Nguyen |
Direction de l'animation | Russell Hall, Lennie Graves, Alyson Hamilton, David Seidler |
Direction artistique | Carol Kieffer-Police, J. Michael Spooner |
Direction des décors | Steve Pilcher |
Décors | Brian Sebern, Ray Rankine, Jeff Richards |
Couleurs | Constance Allen, Marianne Cheng |
Musiques | Patrick Doyle, David Foster, Carole Bayer Sager |
Direction de doublage | Marie-Laure Beneston |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 14 octobre 1998 |
1ère diffusion hertzienne | 22 avril 2000 (Canal+) |
Rediffusions | 23 avril au 9 mai 2000 (Canal+)
7 avril 2012 (Boing TV)
30 janvier 2013, 8 juin 2013 (CinéFamiz)
4 avril 2014 (RTL9) |
Synopsis
Kayley, fille d’un chevalier de la Table Ronde, souhaite suivre les traces de son père, Sir Lionel. Ce dernier meurt en ayant protégé le roi Arthur d’une tentative d’assassinat par Sir Ruber, un traître avide de pouvoir. 10 ans après cet événement, Ruber revient pour enlever Kayley et sa mère et se constitue une armée de monstres d’acier à l’aide d’une potion maléfique permettent de faire fusionner les humains et les armes. La jeune fille parvient à s’enfuir et compte enfin prouver sa valeur de chevalier en s’engageant dans la Forêt Interdite pour récupérer l’épée magique Excalibur qu’un griffon, serviteur de Ruber, avait égaré en vol. Là-bas, elle fera la connaissance de Garrett, un ermite aveugle aux talents de guerrier, ainsi que de Devon et Cornouailles, un dragon bicéphale.
Commentaires
En 1994, Le Roi Lion devient le film d’animation le plus rentable du monde, et par là même l’ultime confirmation de l’engouement du public pour les long-métrages animés, public que Disney a su reconquérir au début des années 90. Parmi ses concurrents, la Warner n’avait jusqu’alors réalisé pour le cinéma que des compilations de cartoons des Looney Tunes, co-produit ou distribué des films issus d’autres studios comme Homère, le Roi des Cabots ou Poucelina. Face au succès du Roi Lion, la firme décide donc de se lancer dans la course et initie au début de l’année 1995 pas moins de trois projets.
Le premier film intitulé King Tut, consacré à la vie de Toutânkhamon, sera annulé suite à l’annonce du Prince d’Égypte par la firme Dreamworks, de même qu’une adaptation de Cyrano de Bergerac car jugée trop proche dans l’esprit du Bossu de Notre-Dame de Disney. Ne reste donc pour la Warner que le dernier projet visant à adapter le roman The King’s Damosel de Vera Chapman. Le film est d’abord nommé Quest for the Grail avant de devenir Quest for Camelot (le sous-titre explicite The Magic Sword sera rajouté pour son exploitation en Europe).
Les premiers conflits surviennent quant à l’orientation du script ; certains souhaitent faire un film d’animation adulte conservant les aspects les plus sombres du roman de Chapman (dont le viol de l’héroïne), d’autres préfèrent jouer la carte de la sécurité en édulcorant l’histoire, avec ajout de chansons et de sidekicks animaliers. Cette dernière option est choisie et Bill Kroyer, le réalisateur des Aventures de Zak et Crysta dans la Forêt Tropicale de Ferngully, est nommé pour superviser le tout. Malheureusement, le film se retrouve entre les mains de décisionnaires qui accumuleront les erreurs tout au long du tournage. Tout d’abord, la production est lancée avant même que le scénario soit achevé, ce qui eut pour conséquence immédiate des équipes d’animateurs se tournant les pouces car ignorant totalement ce qu’ils devaient mettre en scène. La réalisation est menée de manière erratique, entre les membres de la production sans aucune expérience en matière d’animation et ceux venus de chez Disney appliquant les directives de leur ancienne firme sans prendre conscience des différences de structures ; le scénario est sans cesse réécrit et l’animation prend du retard à cause de la mobilisation d’une majeure partie de l’équipe sur Space Jam, autre grand projet animé de la Warner lancé entretemps.
Excédé par ce manque de cohésion, Bill Kroyer claque la porte du studio, ainsi que son épouse Sue, productrice. D’autres membres de l’équipe rattachés à des postes-clés sont également remplacés et l’ambiance du tournage se dégrade. La réalisation revient finalement à un débutant alors en charge du développement visuel, Frederik Du Chau, animateur belge formé par Raoul Servais. Excalibur, l’Épée Magique est finalement achevé pour la fin de l’année 1997 mais sa date est repoussée afin de ne pas rentrer en concurrence directe avec Anastasia de Don Bluth et surtout Titanic de James Cameron.
Sorti en mai 1998 aux États-Unis, le film paie cher sa production hasardeuse et surtout sa tentative d’avoir voulu « faire du Disney » sans y être parvenu. Kayley est physiquement une copie carbone de l’héroïne de La Belle et la Bête et évolue parmi des personnages aux designs disparates. Les chansons sont peu mémorables et freinent l’action tandis que le duo Devon et Cornouailles accumulent les références culturelles à la manière du Génie d’Aladdin ; mais là où ces références se justifiaient du fait des pouvoirs magiques du personnage (et donc, de sa capacité à voir l’avenir), celles-ci apparaissent dans Excalibur de manière totalement gratuite et forcée. Cet assemblage d’éléments trop connus et mal assortis donne au film un aspect formaté que les critiques n’ont pas manqué de souligner à sa sortie : ce sera pour la Warner un échec commercial cuisant qui conduira à la fermeture de sa filiale londonienne, au licenciement d'une bonne partie de son équipe d'animation, ainsi qu'à l'annulation de projets envisagés comme l'adaptation d'Aquaman ou de la série The New Gods de Jack Kirby.
Néanmoins, Excalibur bénéficie de décors réussis, d’effets spéciaux numériques parfaitement intégrés à l’action ainsi que d’un excellent doublage français (en dépit d’un remplacement d’Alain Chabat par Patrick Préjean le temps d’une phrase).
Doublage
Voix françaises :
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