Fiche technique
Nom original | Legenda o Zaveschanii Mavra (Легенда о завещании мавра) |
| La Légende du testament du Maure |
Origine | Russie |
Année de production | 1959 |
Production | Soyuzmultfilm |
Durée | 21 minutes |
Auteur conte | Washington Irving |
Réalisation | Mikhail Tsekhanovski, Vera Tsekhanovskaya |
Producteur exécutif | G. Volkova |
Scénarii | Leonid Belokurov |
Animation | Vladimir Arbekov, Boris Boutakov, Tatiana Fedorova, Elena Khludova, Valentin Kouchnerev, Victor Likhachev, Renata Mirenkova, Lidia Reztsova, Victor Shevkov, Tatiana Taranovitch, Vladimir Zarubin |
Direction artistique | Alexander Beliakov, Anatoly Kuritsyn |
Direction du son | Boris Filchikov |
Direction de l'écriture | Arcady Snessarev |
Décors | Irina Troyanova, Konstantin Malychev, Vera Valerianova |
Montage | Lidia Kyaksht |
Direction photographie | Elena Petrova |
Musiques | Youry Levitine |
Diffusions
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 25 mars 1995 (Canal J) |
Editions
Sortie en VHS | 1996, 2003 (Citel) |
Synopsis
En Espagne, à Grenade, durant l'Inquisition : Peregil (abréviation de Pedro Gil), un porteur d'eau Galicien, est heureux de vivre et de gagner sa vie en vendant de l'eau fraiche et potable. Avec Peco, son fidèle âne transportant l'eau dans deux jarres accrochées à sa selle, il parcourt les chemins de campagne et les rues de la ville en chantant sa joie de vivre, même si son activité est juste suffisante pour nourrir sa femme et ses cinq enfants.
En ce nouveau jour qui se lève avec un Soleil déjà éblouissant, et dans sa bonne humeur, Peregil demande à l'astre qu'il lui donne une chaude journée, ce afin d'attiser un peu plus la soif chez les villageois ou les citadins qu'il va rencontrer pour ainsi faire vivre un peu mieux sa famille qu'il aime tant.
Ce soir-là sur le chemin de sa demeure, et alors que le ciel se couvre de noirs nuages et que la pluie tombe dru, et s’inquiétant que celle-ci ne nuise trop à son commerce, il rencontre un vieil homme, un Maure, allongé sur le sol et semblant extrêmement fatigué. L'homme qui lui paraît quelque peu fantomatique, et pour cause il est faible et malade, lui demande son aide afin de ne point tomber entre les mains des Inquisiteurs. Le Maure lui dit également qu'il sera heureux de le rétribuer, sachant le danger qu'il lui fait courir, s'il lui procure un endroit chaud pour cette nuit de tempête seulement. Mais Peregil ne veut point profiter de l'argent d'un homme en danger et, malgré une scène dont il a été le témoin dans la journée – une femme qu'il connait, la señorita Vigel, ayant été emmenée par des soldats de l'Inquisition, vêtue d'un sambenito, coiffée d'un coroza et les mains attachées dans le dos, ce pour avoir abrité un Maure en sa demeure –, il emmène tout de même le vieil homme chez lui afin de le soigner ou tout au moins de lui permettre de retrouver des forces.
Présentant l'homme comme un vagabond à sa femme Marquita qui attendait son retour, celle-ci reconnait en lui un Maure et elle est de fait des plus inquiètes quant à voir un musulman sous son toit. Hélas, avant que Peregil et sa femme aient pu faire quelque chose pour lui, et trop épuisé, le vieil homme meurt. Mais avant que ne s'éteigne la vie en lui, le vieux Maure, sans avoir le temps de lui donner quelque explication sur celle-ci, remet au porteur d'eau un coffret en bois de Santal, tel un cadeau pour la bonté dont il a fait preuve à son égard.
Marquita, toujours terrifiée quant à la prison, voire plus, qui les attend si l'on découvre le corps de cet homme dans leur maison, conseille à son mari d'emmener sur son âne le vieux Maure enveloppé dans une couverture afin de l'enterrer le plus loin possible hors de la ville. Peregil s'exécute.
Malheureusement, Peregil qui espérait avoir fait preuve de discrétion envers son voisin Pedrillo Pedrugo, un barbier fort en commérage, ne s'est pas aperçu que ce dernier l'a observé au moment où il faisait entrer le Maure chez lui et quand il l'a conduit en sa dernière demeure. Le lendemain, Pedrillo Pedrugo s'est donc empressé de raconter ce qu'il croit avoir vu à l'alcade, le juge, alors qu'il le rase, à savoir qu'il pense que Peregil a assassiné un Maure puis l'a enterré. Le juge, heureux qu'un Maure a perdu la vie, soupçonne que celui-ci devait être riche et que Peregil lui a ôté cette vie pour lui prendre son argent. Il fait alors appel à l'alguasil, son conseiller et chef de la police, pour lui demander d'arrêter Peregil et sa femme avec pour chef d'accusation le meurtre et de les conduire au tribunal.
Peregil et sa femme Marquita se retrouvent ainsi devant le juge, le chef de la police et Pedrillo Pedrugo, tous trois accusant le porteur d'eau d'avoir assassiné le Maure pour lui dérober son argent. Toutefois, malignement, le juge admet que Peregil a peut-être tué le Maure car celui-ci et ses semblables sont encore des ennemis de l'Espagne (même si certains se sont convertis au christianisme) et il est prêt à ne point le punir pour cet acte s'il lui remet l'argent ou autres trésors qu'il a volé au Maure. Peregil lui jure qu'il n'a pas tué le vieil homme et que ce dernier n'avait aucune sorte de fortune sur lui, juste un coffret en bois de Santal qu'il lui a donné pour le remercier de son assistance. Le juge demande alors à voir ce coffret sur le champ, pensant que le porteur d'eau n'a pas tout dit, mais il ne peut que constater que celui-ci est vide, mis à part une feuille de parchemin sans valeur et une bougie. Le juge commence alors à perdre patience et accuse Peregil de lui cacher la vérité, mais ses deux acolytes lui suggèrent à voix basses de le laisser partir et de le suivre et de le surveiller afin de découvrir, ils en sont persuadés tant leur avidité est forte, où il a caché la fortune du Maure. Le juge libère donc Peregil et sa femme, leur rend le coffret mais décide et cela est non négociable, prétextant les divers frais du tribunal, de garder l'âne du porteur d'eau qui lui appartient désormais. Évidemment, il sait pertinemment que Peregil ne peut se passer de l'aide de son âne pour travailler...
Voilà donc maintenant le porteur d'eau se morfondant sur lui-même et ne sachant que faire contre un véritable voleur – le juge – qui a tous les droits. Il pense avant tout à sa famille, de la difficulté de la nourrir – il lui est difficile de porter sur son dos une grand cruche remplie d'eau –, et à son ami Peco, loin de lui dorénavant. Comment pourrait-il faire pour le reprendre à cet injuste juge ?
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Commentaires
Comme indiqué dans l'introduction de la version originale, le court-métrage d'animation soviétique La Légende du Maure fut produit en 1959 à l'occasion du 100ème anniversaire de la mort de Washington Irving (1783-1859), l'un des premiers grands noms de la littérature états-unienne et auteur du récit adapté en ce film d'animation : récit écrit entre 1829 et 1832 dans son ouvrage Les Contes de l'Alhambra / Tales of the Alhambra (un récit de voyage – dans la province de Grenade – dans le 1er tiers de l'ouvrage accompagné ensuite de contes). Publiée aux États-Unis en 1832 en deux volumes chez Lea & Carey sous le titre The Alhambra: a series of tales and sketches of the Moors and Spaniards, cette œuvre littéraire est traduite et publiée la même année en France chez H. Fournier jeune (elle a depuis, et à ce jour encore, connu moult traductions et rééditions dans l'Hexagone).
Dans ce recueil rapportant le séjour de l'écrivain états-unien à l'Alhambra de Grenade (il travaille pour l’ambassade des États-Unis à Madrid de 1826 à 1829), cette histoire avait pour titre « Le Legs du Maure » ou « La Légende de l'héritage du Maure ». Hors du recueil des Contes de l'Alhambra, ce texte a également été traduit une fois en France, peu après 1832, aux éditions Chez Baudot sous le titre Le Porteur d’Eau Espagnol ou Le Trésor Enchanté. Il a aussi été édité chez Delagrave accompagnant le récit de « Rip van Winkle » du même auteur issu du recueil The Sketch Book of Geoffrey Crayon (Le Livre de croquis de Geoffrey Crayon, gentleman), ainsi que celui « des Trois Belles Princesses » issu des Contes de l'Alhambra.
Ce conte fait quelque peu écho aux propos du pauvre berger âgé de 79 années que rencontra Washington Irving lors de son voyage en Espagne au printemps 1829, rencontre qu'il évoqua dans le premier chapitre de son livre. A cet effet, il écrit : J'ai remarqué que les histoires de trésors enfouis par les Maures, si populaires dans toute l'Espagne, reviennent souvent dans la bouche des plus infortunés. C'est ainsi que mère Nature, miséricordieuse, offre des mirages à ceux qui manquent de choses palpables. L'homme altéré rêve de fontaines et d'eaux courantes, l'affamé, de banquets fabuleux, et le miséreux, de monceaux d'or enfouis ; rien n'est plus riche que l'imagination d'un mendiant. Washington Irving évoque également les trésors cachés dans les caves, les puits ou sous les fondations de tel habitat lors des guerres entre chrétiens et Maures dans le chapitre « Traditions locales » et les histoires ou contes qui en découlèrent.
L'histoire de ce conte et son adaptation à la fois fidèle et se permettant quelques originalités se déroule ainsi en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, alors que l'Inquisition espagnole sévit encore. Sur ce territoire (et dans l'ensemble les deux tiers de la péninsule ibérique) occupé durant quatre à cinq siècles par les musulmans, ceux-ci tout comme les juifs se voient après la Reconquista contraint à la conversion, mais bien que nouveaux chrétiens dont on doute fortement de ce nouvel état, ils restent toujours pour les inquisiteurs des ennemis de l'Espagne et sont de la sorte impitoyablement traités comme tels et persécutés par ce nouvel ordre qui arrête également tous ceux apportant quelque aide à un mahométan.
Parmi quelques distinctions entre le conte et le film d'animation, on notera que la femme de Peregil est plutôt décrite comme négligente dans le texte alors que le film d'animation lui donne un caractère plus fort et positif, travaillant notamment aux taches ménagères sans ménagement. Elle est également plus vindicative envers son mari dans le conte alors que bien qu'elle critique celui-ci dans le film, sa personnalité est plus douce. De même, dans le conte, elle ne peut résister de se montrer à sa fenêtre en pleine journée avec les bijoux et les colliers qu'elle porte sur elle et qui attire de fait l'attention de son voisin le barbier, alors que dans le film d'animation, sur les conseils de son époux, elle se fait plus discrète, cela n'empêchant pas le barbier d'observer la maison du porteur d'eau.
Le film ajoute aussi une scène, celle où la señorita Vigel est victime de l'Inquisition après avoir hébergé un Maure chez elle, cela renforçant la bonté de Peregil qui en est témoin et souligne également qu'il a un certain courage à venir en aide au vieux musulman puisqu'il pourrait être condamné par l'Inquisition pour un tel acte.
Une autre grande différence entre le conte et le film : dans le texte original l'esprit du Maure n'apparaît pas à Peregil. Aussi, ce dernier, après avoir découvert le contenu du coffret, consulte un Maure de Tanger (originaire de Tétouan) tenant une boutique de parfumerie pour savoir ce qui est écrit sur le parchemin. Cet homme va ensuite l'accompagner jusqu'à l'Alhambra où, d'après certaines rumeurs que Peregil a entendu, pourraient être enfouis des trésors dans un caveau situé sous la tour des Sept-Etages (la tour des Sept Sols) ; il l'accompagnera également à la fin de l'aventure car lui aussi se verra conduire avec Peregil auprès du juge, et c'est lui de même qui soufflera sur la bougie pour ensevelir les trois malfaisants (le Maure de Tanger et Peregil se partageront alors les trésors qu'ils auront pu sortir du caveau). Ce lieu est ainsi remplacé dans le film par une grotte dans une montagne, mais les artistes du studio Soïouzmoultfilm ont tout de même dessiné près de cette montagne une tour à trois étages dans un style proche de celui de la tour de Comares. Ajouté à cette aventure, l'esprit du Maure et la grotte apporte ainsi au film d'animation une note supplémentaire quant à l'atmosphère de magie et de fantastique du conte.
Évidemment, on constate que quelques éléments du film – la grotte remplie de trésors, la formule pour y pénétrer – se trouvent aussi dans celui ajouté aux Mille et Une Nuits, à savoir « Ali Baba et les Quarante Voleurs ».
Le court-métrage La Légende du Maure a été réalisé par Mikhail Tsekhanovsky (1889-1965) et son épouse Vera Tsekhanovskaya (1902-1977), le couple ayant dirigé ensemble plusieurs autres ouvrages marquants et remarqués pour le studio Soïouzmoultfilm. Comme pour certains d'entre-eux, mais aussi d'autres oeuvres réalisées par Mikhail Tsekhanovsky seul (dont La Princesse Grenouille), ils ont fait appel au compositeur de musique classique Iouri Levitine (1912-1993), élève de Dmitri Chostakovitch, pour en signer la bande originale. A cet égard, en 1933, alors qu'il œuvre au studio Lenfilm (depuis ses débuts en ce domaine en 1928), Tsekhanovsky fit appel à Chostakovich (qui a déjà signé quelques compositions pour le cinéma dont sa première pour Le Cuirassé Potemkine de Sergeï Eisenstein) pour la musique du film d'animation qu'il concevait alors adaptant Le Conte du prêtre et de son ouvrier Balda ou L'Histoire du Pope et de son serviteur Balda de Pouchkine : projet des plus ambitieux de par son esthétisme et du fait qu'il devait être le premier long-métrage d'animation soviétique, mais il resta inachevé bien que quasiment terminé et fut en grande partie détruit en 1941 lors des bombardements de Leningrad, Vera ayant réussi à sauver un segment de deux minutes (il reste également 50 minutes d'enregistrement de la composition de Chostakovich, celui-ci considérant son ouvrage pour ce film comme l'une de ses plus grandes réussites). Suite à ces évènements et quelques autres, Tsekhanovsky entre au studio Soïouzmoultfilm en 1942 pour y poursuivre sa carrière.
Mikhail Tsekhanovsky retrouve également en cet ouvrage le directeur artistique Alexander Beliakov avec qui il avait plusieurs fois travaillé (notamment sur La Princesse Grenouille).
Comme en bien des ouvrages du studio Soïouzmoultfilm, le travail de recherche quant à la représentation historique ou géographique est d'une fidélité certaine même si cela est transmis au travers d'un regard artistique coloré par un imaginaire esthétique et poétique. Quant à l'animation du film, elle est d'une grande qualité, de même que sa direction artistique. On notera aussi que quelques plans du début sont utilisés une seconde fois à la fin du métrage et que la rotoscopie, que Tsekhanovsky utilisera souvent de 1948 à 1960, fut utilisée au moins pour deux scènes de danse ajoutées à l'histoire du conte où elles ne figurent pas, les couples (Peregil et son épouse alors heureux de la fortune qui s'offre à eux et un couple d'inconnus à la fin du métrage) exécutant dans la joie la sevillane, une danse fort populaire originaire de Seville, en Andalousie.
On peut légèrement s'interroger sur le choix du studio soviétique à adapter en 1959 une œuvre écrite par un grand écrivain états-unien, vu le contexte politique d'alors de la Guerre froide entre l'URSS et les USA. En effet, si dans cette décennie, en dehors de l'URSS, le studio Soïouzmoultfilm a déjà mis en images des textes occidentaux d'auteurs tels les frères Grimm, Hans Christian Andersen, Gianni Rodari ou encore Selma Lagerlöf, il a peu été du côté des Amériques. Mais cette année 1959 fut tout de même marquée par un rapprochement entre les deux grandes puissances qui partageaient alors un semblant de « coexistence pacifique » (1956-1962), le premier secrétaire du Parti communiste soviétique Nikita Khrouchtchev recevant à Moscou, le 24 juillet 1959, le vice-président américain Richard Nixon, puis deux mois plus tard, le 15 septembre 1959 (séjour qui prendra fin le 29 septembre), le président américain Dwight Eisenhower recevant Nikita Khrouchtchev à la Maison Blanche, alors que les Soviétiques ont réussi à « envoyer » une sonde – Luna 2 – sur la Lune un jour plus tôt.
Le choix de l'écrivain... mais aussi de son livre qui se déroule en Espagne. Vingt ans se sont alors écoulées depuis la fin de la Guerre civile espagnole à laquelle l'Union soviétique a pris part (et or...) auprès du Parti communiste espagnole et apporter un soutien matériel aux républicains contre les franquistes...
Comme nombre de films d'animation soviétiques ayant été diffusés sur Canal J durant la dernière décennie du 20ème siècle – en soirée le samedi de 20h00 à 21h00 puis rediffusés le lendemain matin – et distribués en cette même décennie en VHS (chez Citel) dans l'Hexagone, la version française québécoise de ce court-métrage fut directement adaptée avec la version états-unienne produite par Phil Roman (1930-) et l'acteur russe Oleg Vidov (1943-2017) sous le titre Legend of the Moor's Will dans la collection « Les Grands Classique de l'Animation » / « Animated Classic Showcase » (1993), celle-ci regroupant les films d'animation soviétiques ayant été acquits dans des conditions opaques en 1992 par Oleg Vidov (et la société Film by Jove qu'il a créé avec son épouse Joan Borsten peu après avoir quitté son pays pour les États-Unis), comme ceux de la collection « Les Contes de mon enfance » / « Mikhail Baryshnikov's Stories from my Childhood » (1995).
Comme la plupart des films d'animation soviétiques de cette collection américaine, La Légende du Maure a subi quelques honteuses modifications que l'on retrouve de fait dans la version française. Ainsi les musiques originales de Youri Levitine s'inspirant de la musique andalouse avec quelques notes orientales ont été remplacées par de nouvelles compositions sans caractères et quelques scènes ont été coupées (notamment quelques secondes avant de voir la señorita Vigel, quelques échanges entre Peregil et le vieux Maure lors de leur rencontre, quelques secondes encore lors du jugement, dans la grotte et quand Peregil rentre auprès des siens avec son trésor, ou encore à la fin une scène de danse), cumulant deux minutes et demi de métrages en moins. Sur cette version états-unienne, le contraste et la luminosité des couleurs ont également été modifiés, cela touchant encore hélas quelque peu à l'identité picturale de l'ouvrage (les couleurs du drapeau de l'Andalousie et celui de l'Espagne et y sont très présentes).
A noter que peu après sa sortie au cinéma, une première exploitation états-unienne plus respectueuse de ce film fut produite par Sovexportfilm avec un premier doublage, sans coupure et conservant les musiques d'origine (cette version figure sur l'édition VHS de 1989/90 de Children's Video Network sous le titre Legend of the Moor's Legacy), et de ce fait il est plausible qu'il existe également une première exploitation française plus respectueuse de ce film, comme il en existe peut-être pour quelques autres distribués par Film by Jove.
Fort heureusement, depuis le début du 21ème siècle, l'ensemble des droits d'exploitation et de distribution internationale des films d'animation du studio Soïouzmoultfilm qu'avait acquis Oleg Vidov en 1992 a pris fin : en effet, en 2007, et sous la pression du Ministère de la culture russe, Oleg Vidov cède les droits de ces films au milliardaire et homme d'affaire russe Alisher Usmonov et en 2011, Vladimir Poutine alors président du gouvernement / premier ministre rend les droits de son catalogue au studio. On peut ainsi espérer revoir un jour cette œuvre dans une version plus respectueuse de l'originale.
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